Refaire la Belgique joyeuse de 58 !
À force de vivre dans l’émerveillement d’une Belgique où tout est possible, les éléments politiques de la maîtrise des Institutions ont instillé dans la tête de leurs inconditionnels la foi du charbonnier dans le capitalisme libéral.
Hier, c’était un tribunal international qui allait faire peur aux pilleurs économiques de la planète et rendre aux vertueux le soin de gérer les affaires du monde. Cette idée d’une écologiste en état de voyance sans tarot, ni marc de café, soulève des enthousiasmes en haut lieu et jusqu’à la chambre.
Comme le tout est surmultiplié par des commentateurs croupions et des hommes de main de Bouchez, le Belge moyen s’est encristé dans la folie de croire que le système triomphera de tout, y compris des pires troubles causés par eux-mêmes sur l’environnement terrestre.
Hier, coq hardi au sommet de l’édifice, l’américanolâtrie passe des amours d’un Trump populiste à un Biden qui n’hésite pas à péter à la noble face de la duchesse Camilla de Cornouailles, pour montrer qui est le patron. Dommage que Georges-Louis n’était pas présent, Il aurait été inondé de bonheur par ce vent du large atlantique…
Enfin, aujourd’hui, Vandenbroucke, ministre de la Santé, sort son mégaphone pour l’alerte des rues. La quatrième vague fait surfer les hôpitaux sur l’abondance des lits, tandis que les consommateurs, avides de contacts, se ruent à Belle-Île pour satisfaire leur soif de gadgets.
On ne dira jamais assez la bêtise profonde qui rend nos gouvernants incapables de comprendre qu’ils ont intoxiqué une majorité de Belges sur l’invulnérabilité du système capitaliste, alors que celui-ci nous joue un tour qui pourrait être fatal ! Si ce n’était pas de la bêtise, il s’agirait de la pire perversité qui soit. Comment comprendre que le petit jeu du carnaval halloweenesque permanent finira par nous voir tous criminellement responsables d’une rapide extinction de l’humain ?
Les ploucs de la libérale société pensent avec le cerveau de nos élites. Nous en faisons plus qu’assez pour sauver la planète. Peu sont prêts à modifier leur mode de vie. C’est ce que montre une nouvelle étude internationale. Il n’y a guère de volonté, par exemple, de prendre moins l’avion, de mettre de côté la voiture, de manger moins de viande, de ne pas jeter les canettes n’importe où. Nous avons un hectare de l’île en déchets plastiques au milieu de l’Atlantique à nous, de quoi hisser le drapeau belge.
L’étude montre que 62 % des personnes interrogées considèrent la crise climatique comme le plus important défi environnemental auquel le monde est confronté aujourd’hui ; mais lorsqu’on leur demande d’évaluer leur action individuelle, les gens se considèrent beaucoup plus engagés en faveur de l’environnement qu’il y paraît. La plupart se réfèrent aux propos des partis libéraux MR-PS qui ont la croissance et la consommation pour dictame. Ils croient dur comme fer à une croissance soft ! « L’objectif du point PIB au-dessus, j’en rêve », dit un plouc à la terrasse d’un bistrot. Les gens croient que c’est un « devoir » de consommer.
Si des parrains « intelligents » comme Bouchez et la paire Rupo-Magnette font de la croissance le remède universel, pourquoi s’arrêter de consommer ? Ce qu’ils regrettent tous, c’est de n’avoir pas suffisamment de ronds pour consommer davantage.
Cette clientèle épanouie dans le libéralisme a encore un bon boulot, croit être à l’abri du chômage et s’imagine qu’on lui raconte des craques, quand on lui parle des 30 % de Belges à la limite ou sous le seuil de pauvreté.
Mieux, elle se considère « très engagée » dans le social en tapant sur le pauvre « pour son bien ».
La Belgique en voie de « bouchezrisation » dit en faire assez pour aider les écologistes. Elle attend que les Africains et les Asiatiques en fassent autant, au lieu de ronchonner sur le retard à rattraper. Ceux-ci, le prennent mal, leur ceinture est déjà au dernier cran,
Fiers de ce qu’ils font, les belgicains heureux en feraient davantage si les grands héros du monde libéral leur en donnaient le signal. Tant que les élites estiment surestimées les menaces pour l’environnement, tout au moins dans leurs discours préélectoraux comme en France ou Macron ne parle jamais d’écologie, pourquoi leurs électeurs s’en soucieraient-ils ?
Dans ce lot d’impénitents satisfaits personne ne veut toucher à l’avion et à la voiture.
Les mesures susceptibles d’influencer leur propre style de vie ne sont pas d’actualité estiment-ils.
Ils ne le suggèrent pas, mais on le sent, il manque juste des kiosques à musique dans les squares, une meilleure ambiance dans les rues où trop de rez-de-chaussée commerciaux sont à louer et plus souvent qu’à la Noël, des petits villages genre « Belgique Joyeuse » 1958.
Après ça, tirons l’échelle. L’oligarchie peut faire semblant de redevenir démocrate et se représenter aux élections futures, le Belge moyen à sauter une case. Les psychiatres sont consternés !