Au cirque divers Paul et Rupo.
Une gauche adaptée au libéralisme de consensus va probablement hurler à l’imposture et au parti-pris ; mais, à partir de certains signes et des difficultés à concilier croissance et écologie, le déclin historique du Parti socialiste « classique » a commencé. Il se déroule sous nos yeux.
Le « Vieux » ne lâche pas facilement le morceau. Il a bien fallu qu’il sous-traite la présidence du PS à plus jeune que lui. Mais attention, la présidence reste en Hainaut.
Avec sa politique un pied dedans, un pied dehors, Di Rupo n’est plus nulle part ! Mais il n’est pas le seul fruit pourri, l’arbre en lui-même est atteint dans ses racines mêmes.
Les réformes statutaires du PS ont toujours été une grande mystification. Les militants convoqués en Assemblée n’ont jamais eu de discussions préalables dans leur Régionale. Les sociaux-démocrates vivent dans un duumvirat. Si bien que lorsqu’un des deux duumvirs traite des militants de gauche de « communisss », la réplique pourrait être « fachissss » sans difficulté aucune de l’adversaire.
Dès lors qu’André Cools ne les supporta plus, les motions et les courants disparurent, Ces petites dissidences internes fomentées par des manipulateurs et des ambitieux ou des réformistes de bonne foi, étaient utiles. Parmi eux, tous les cadres de la FGTB avaient la carte du parti. Rien n’a changé au syndicat, sauf que les titulaires ont de moins en moins d’influence, dès lors que le parti dirigé depuis Mons, s’est détaché du sort des ouvriers pour nourrir des espérances électives côté classes moyennes. Ces courants avaient le mérite dans des débats parfois musclés, de fixer la ligne de conduite du PS pour les années suivantes. On connaît l’état de cette partie de la population terre de chasse de Georges-Louis. Ces deux partis jadis ennemis se disputent aujourd’hui la même clientèle. Hélas ! la classe moyenne inférieure est en voie de disparition.
Le calendrier du congrès du parti n'a cessé d'évoluer vers la personnalisation des enjeux. On ne va plus à un Congrès où il y avait du suspense jusqu’au bout. Le président sortant a son discours de réélection en poche. Depuis deux décennies, l'exercice s'est recroquevillé sur une motion de soutien des caciques locaux, à l’égard du chef reconduit.
La détermination des dates pour les grandes rencontres n’ayant plus de calendrier fixe, le PS à une forme d’éthique hésitante. En faisant voter sur les textes d'orientation, on sabote en fait ce qui fit longtemps le moment-clé, l'apogée du processus des congrès socialistes : la désignation de la direction du parti. Elle portait au sommet l'affrontement pour des textes, une synthèse, une majorité, une minorité.
Au Premier Mai, on constate la terrible désaffection des travailleurs. De l’estrade, jusqu’aux militants clairsemés, il y a plus que les mots : les attitudes goguenardes et l’envie, de s’en aller plutôt que brandir le poing et réclamer plus de justice sociale. Les revendications ressenties par ceux qui s’accrochent encore à ce que fut jadis un parti ouvrier, semblent résolument hors de portée d’un PS libéral.
Le placement de Madame Karine Lalieux dans le gouvernement De Croo pour faire genre « voyez ce qu’on va faire pour vous » au sujet de la revalorisation des pensions, ressemble à un «teen movie» américain. Il manque à madame Lalieux des tresses blondes et des taches de rousseurs. Les derniers militants se prennent en photo, parlent de leurs vacances, oublient qu’ils sont là pour un bilan sans « faiblesse » ! Est-ce test, subjugation du chef ? une militante a embrassé Elio sur la bouche. Il s’est laissé faire à la fois surpris et inquiet qu’on ne décelât chez lui une répulsion des gestes forts de la militante accro !
Les vents bleus de Mons ont contribué à placer la vie militante en sédation profonde.
Les journaux de gauche ont complètement disparu. La Fondation Renard, organe de la FGTB dans les mains du PS, ne fait plus paraître depuis longtemps sa revue mensuelle. Maryse Ockers qui en était l’inspiratrice, en fut aussi la dernière directrice, après elle, la recette fut perdue. Les publications du PS ont la forme et l’esprit des prospectus électoraux. L'effort programmatique s'est envolé. Et pour cause, le parti s’est aligné sur le MR, selon une recette des grands magasins dont certains s’évertuent à vendre moins cher pour s’intituler au plus près des gens ! La formation est inexistante. Les connaissances historiques sont nulles. Aucune fausse, conscience traversant le ciel, n'échappe en revanche au PS qui s'entiche de toutes les modes et de toutes les vulgates possibles et imaginables.
Il ne serait pas étonnant de voir Paul Magnette devenir Woke. Tout laïc qu’il paraît être, il n’est pas contre la montée en puissance d’une religion autrement plus inquiétante que celle implantée depuis des temps immémoriaux en Europe et qui s’est résignée à un rôle effacé.
Celle qui monte ne l’entend pas ainsi. Ses sourates promeuvent ni plus ni moins une guerre civile future. Si désormais la gauche classique n'a plus aucune chance de briller à l’avenir, c'est parce qu'elle a cessé d'exister comme réalité politique, en dehors de celle, pas très reluisante, de poursuivre une collaboration avec le libéralisme qui boit la tasse dans sa version néo, et Paul Magnette qui joue le grand mamamouchi, pour au moins se refaire une santé ailleurs, chez les croyants !
Depuis longtemps, la supernova socialiste semblait vouée à devenir une naine blanche. Cette petite comparaison astrophysique va bien à un parti qui a été, et même est encore, majoritaire en Région, mais pour combien de temps ?