Un dimanche m’as-tu-vu sur RTL.
Les lecteurs auront sans doute remarqué que Richard3 ne commente plus « C’est pas tous les jours dimanche » présenté par Deborsu, ineffable libéral, couplé à sa faire-valoir, qu’on se demande ce qu’attendent les ligues féminines pour dénoncer l’état de potiche de la malheureuse.
Là n’est pas le sujet de cette chronique.
D’autant que si je ne commente plus, c’est parce que le show de RTL est tout, sauf une émission politique où chacun s’exprime sur ce qu’il a à dire.
En relais de l’écran, les gazettes savent y faire, en matière de propagande.
Hé oui ! on n’y coupe pas.
C’est la séquence suivante avec Vrebos, recevant Georges-Louis Bouchez, retranscrite pour les lecteurs du Soir qui est croquignolesque.
Vous me direz passer d’un présentateur libéral à un autre, c’est la routine. J’en suis convaincu. Bouchez, faussement indigné, a assuré le spectacle, Vrebos aux petits soins.
Incise étrangère à la chronique, la moumoute de Pascal était très réussie, avec une ligne sur le côté très soignée. Une seule remarque, le cheveu pour faire vrai devrait être gris aux tempes !
Revenons au président-mirliflore.
Le revoilà lancé sur le centre, Georges se veut combattant les extrêmes. Sa violence s’accroit à la recherche du verbe qui blesse. Qu’a-t-il de si urgent à faire passer aux journaux ?
Son mot, il le répète depuis l’année dernière. « Un chômeur qui chôme depuis trente ans a droit à une pension supérieure à un indépendant ayant travaillé 29 ans. »
D’abord pourquoi 30 et 29, si quelqu’un peut me renseigner ?
Son gros problème, c’est le complet dégoût du petit entrepreneur qui passe directement du MR au PTB, dans le flou d’un parti qui le laisse tomber à l’approche d’une faillite ! Il en veut à l’intermédiaire : le PS qui ne repasse plus les plats. Le PS n’a plus la foi. Il « déperforme ». Di Rupo a bien compris le message. Il n’a trouvé que « communisss », comme si le mot allait empêcher les petits commerçants déçus du capitalisme, de voter Hedebouw.
Bref l’univers de la petite bourgeoisie fout le camp avec le profit ! Malgré la concurrence des supermarchés, avant le virus, le commerce de détail voyait encore s’élever l’entrepreneur qui, à la remise des affaires, empochait le magot. La petite pension n’était que de l’argent de poche, quasiment volé sur les maigres retraites des ouvriers et des employés, sans que les prédécesseurs de Bouchez y trouvassent à redire.
Changement de décors, aujourd’hui, pour ne pas sombrer dans la misère (enfin pas tous), le petit entrepreneur a besoin d’un viatique mensuel offert par l’État, pour acheter son pain.
Mine de rien, il est redevenu prolétaire.
Or Bouchez doit prouver à ses détracteurs que le clan Michel a eu raison de l’imposer. Il a casé Mathieu le petit dernier de la famille. C’est la moitié de l’exercice. L’autre concerne ses détracteurs en interne qui n’aiment pas ses allures matamoresques.
Il n’est pas encore à hurler « communisss » comme le pathétique Elio. Il n’en est pas loin.
Le Centre, si fourni jadis en zombies consentants, n’est plus qu’une place publique où tout le monde s’épie et s’engueule et où chacun vole l’autre pour survivre. Mais, cette place publique se déserte. Les faillis et les banqueroutiers s’éclipsent par les rues adjacentes. Ils ne courent pas tous au PTB. Un atavisme héréditaire le retient. On ne se fait pas « socialiste » du jour au lendemain. Le bourgeoisisme tient bon. Bouchez fait appel à lui. Son slogan à « chômeur égal salaire égal ». Le détaillant n’a pas compris. Mais ça va venir. Bouchez espère récupérer leurs voix.
Pour le reste, je ne sais pas si vous l’avez remarqué, Georges-Louis a forci. De bel adolescent attardé, il pourrait passer à vieux politicard sans transition.
La présidence du MR en a abîmé plus d’un, Didier Reynders de fringant était devenu méconnaissable en moins d’un an.
Si j’osais, je vois Bouchez dans cinq ans, reprendre le rôle d’Arnolphe dans « L’école des femmes » au théâtre des Galeries. Pour ceux qui viennent de se lever, Arnolphe qui se fait appeler Monsieur de la Souche est un vieux célibataire satisfait. Il aime tous les plaisirs vulgaires et les vantardises. Il a l’âme bourgeoise un peu basse a expliqué Molière. Arnolphe a acheté une petite fille innocente, que l’on pourrait imaginer – que Molière me pardonne – la fille d’un commerçant en difficulté financière. Arnolphe finit en vieillard grotesque et pitoyable. C’est presque un vécu anticipé.