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25 février 2022

Un monde fini.

Décidément le monde occidental est un monde bien fini, déjà presque disparu.
On le voit bien devant le coup de force de Poutine sur l’Ukraine, pourquoi le monde occidental est bien mort.
Nous sommes les champions d’une erreur majeure de comportement qui est due à la manière dont nous avons conçu un monde essentiellement composé de commerces, d’industries et de classes sociales en train de challenger le bonheur par le travail et la richesse, dans une même compétition. Voilà qui nous empêche de comprendre, en réalité, que cet idéal sera notre tombeau.
Avec quoi faisons nous barrage aux tanks de Poutine ? Mais avec nos petits paniers remplis de choses qui font la saveur de la vie, et les fermetures pour tous les Russes des banques qui y donnent accès.
Sommes-nous devenus fous ?
Nous évaluons un guerrier à son poids en chocolat ! Il nous répond en s’attaquant aux murs des maisons et fait dévaler des pans entiers sur nos têtes.
Là-dessus, le plus peureux d’entre nous, notre chef, Charles Michel lui-même, nous démontre que la politique des petits paniers est la meilleure.
Dire cela à un conducteur d’un char de quinze tonnes qui pointe son canon sur un clocher de village et qu’au moment de pousser le bouton, après une forte érection, lâche et l’obus et la sauce, c’est d’une imbécillité rare.
Ça l’est d’autant, que son chef lui a promis à son retour une belle collection de médaille qu’il pourra se mettre autour du cou dans les grandes réceptions.
Est-ce que les bouffons qui nous servent de guide ont conscience de cela ?
Je ne le pense pas.
L’Europe a toujours conservé depuis 1938 le réflexe Chamberlain. C’est dans sa nature. La politique des petits paniers qui lui est venue aux alentours de 2010, après une crise économique, n’a fait que conforter ce goût immodéré de répondre à une gifle par des excuses, et un coup de pied, par des petits paniers.
La Belgique est un condensé de l’ensemble des lâchetés de l’Europe. Nous en sommes souvent des promoteurs enthousiastes. Nous avons chez nous l’élite parfaite pour nous envoyer à la morgue au nom du bon droit.
Les deux partis de rêve pour cela sont justement en binôme au gouvernement. Inutile de les présenter, ce sont les mauvais anges éternels grâce à qui nous sommes devenus des consommateurs fatigués, des professionnels de l’évocation libérale en onction à nos petits paniers.
Ce que nous avons en face de nous est inimaginable, aussi ne l’imagine-t-on pas. Si cela se pouvait nous ne serions pas ce que nous sommes devenus.
Certes, nous avons aussi des guerriers, mais ce ne sont pas les mêmes qu’en face. Les nôtres sont censés parer au pire tout en n’y croyant pas. Ils sont même devenus des gros consommateurs grâce à l’argent que nous leur allouons. Ils adorent nos inventions, surtout celle de la fléchette qui voyage autour de la terre et qui peut, avec une précision inégalée, tuer un moustique sur une peau de banane à 3.500 kilomètres du rockingchair où un de nos héros s’applique au joystick létal.
Les gazettes nous communiquent régulièrement nos plus terribles exploits.

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En face, les chenilles des tanks malaxent les neiges grisâtres avec une sorte de délectation, comme un fouetté de bar. Les hommes dans les tourelles ont l’ordre du chef suprême de ne pas se laisser emmerder par personne et si d’aventure, une fléchette ennemie était signalée, du Kremlin viendrait une si formidable réplique qu’il y aurait un trou fumant à la place du lanceur de fléchette, assorti d’un beau champignon s’élevant haut dans le ciel.
La nouvelle fait frémir la chorale des petits paniers. Bien sûr, l’arme fatale, nous l’avons aussi mille fois plus performante, sophistiquée, inexorable ; mais nous avons juré ne jamais nous en servir, même en tant qu’objet de parade et de dissuasion. Nous la gardons comme un saint en plâtre dans une église. Nous y implorons des grâces et requérons des ex-voto de la population si formidablement non-protégée.
Il a suffi que l’autre, Poutine, promène ses doigts manucurés sur la boîte à coucou de l’espace, pour qu’il n’y ait plus de fléchette et donc plus de champignon en représailles.
Demain, que se passera-t-il ? La politique des petits paniers n’ayant rien donné, il faudra bien passer par les fourches caudines du vainqueur. Chaque Ukrainien recevra autant de pieds au cul qu’il a péché en croyant à la politique des petits paniers. Nous serons les spectateurs et Poutine nous intimera l’ordre d’applaudir à son rythme. Nous le ferons sans enthousiasme, certes, mais nous le ferons car notre mission supérieure n’est-elle pas de réaliser le grand marché mondial après lequel il n’y aura plus que du bonheur ? Georges-Louis s’y emploiera.
Décidément le monde occidental est un monde bien fini.
Réquiem æternam dona eis Domine, et lux perpetua luceat eis.Requiescant in pace. Amen. (Donne-leur, Seigneur, le repos éternel Et que brille sur eux la lumière de ta face. Qu’ils reposent en paix. Amen.)

24 février 2022

Ludovine et Sophie en campagne !

Dans cette affaire ukrainienne, il faut que l’on comprenne bien l’imbécillité de Jo Biden. On ne dit pas à un chef d’État qui masse deux cent mille hommes à la frontière de son voisin, que, quoi qu’il arrive, on ne proposera que des représailles économiques.
On ferme sa gueule si on a l’intention de ne rien faire ou dans le cas contraire, on envoie deux mille hommes à Kiev, en signe de soutien.
La suite est encore plus édifiante. Pendant quinze jours, le président américain nous a bassinés de ses certitudes téléphonées de la CIA, Poutine allait bien entrer avec ses chars en Ukraine. On se demande si le président russe n’a pas été obligé de sortir ses tanks, tant la CIA le pressait à cors et à cris.
De toute manière, comme le libéralisme est parti pour un monde de galeries marchandes et d’échanges « harmonieux », dans ce cas d’espèce, la classe pognon est d’accord avec la classe écolo islamo gauchiste : laisser pisser le mérinos. Les petits paniers en discount finiront par triompher de tout. On risque de fâcher Georges-Louis Bouchez qui incarne le rêve Disney, en revenant sur le tragique de l’Histoire, surtout quand on se défausse des moyens de se défendre !
Madame von der Leyen et ses boys ont été une fois de plus pitoyables. Elle n’a qu’un seul regard en permanence braqué sur Washington ! Qu’allait faire Biden ? Que va faire l’OTAN dépendant exclusivement des Américains. Alors qu’il s’agit bel et bien d’une affaire européenne !
Dans le genre, la Belgique doit être un condensé de la vie du petit panier de la ménagère aux gros porte-containers à quatre cents boîtes sur trois étages. Ils ne sont même pas assez intelligents pour avoir compris que leur mentor avec ses petits paniers aussi et ses porte-containers géants entretenaient la plus puissante armée au monde, qu’à côté d’elle, celle de Poutine c’est de la gnognotte.

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Il ne devrait pas leur échapper, quand on manque de militaires, pour ne pas se faire envahir par un roitelet armé jusqu’aux dents, il faut payer une dîme au suzerain que celui-ci évalue selon ses besoins et ses caprices. Il faut aussi être à sa merci et lever l’Host des grandes occasions, quand le suzerain part en découdre.
L’actuel ennemi de Biden, c’est la Chine. Poutine, c’est l’aimable guignol qui tient l’Europe en haleine et nourrit les esprits chagrins de faits-divers.
Et dire que ce sont ces fantoches, la bande à Bouchez et les étourdis de Magnette qui sont nos responsables et qui donne le « la » ! Nous vivons à l’ère de ces prétentieux inamovibles que nous secrétons, comme l’escargot sa bave sous la pluie !
Mais à la tête de ces gens, propulsés à des emplois qu’ils sont incapables de tenir, la cerise sur le gâteau, c’est encore Ludivine Dedonder, ministre belge socialiste de la défense !
Aucune vision de cette pacifique guerrière : la Belgique est "dans un rôle de dissuasion avec les pays alliés et si on se déploie, c'est pour protéger tous ces pays au pourtour de l'Ukraine".
Ciel ! la Belgique déploierait son armée quelque part entre Francfort et Gdansk, si les choses se gâtaient et on ne le savait pas ! « Mais vous ne devriez pas, Vladimir, envahir l’Ukraine. Ce n’est pas bien. Nous avons apporté dans nos petits paniers, tout ce dont vous allez manquer, pain, beurre, chocolat, gâteau sec. Vous ne voulez pas que les Russes meurent de faim tout de même ! »
Évidemment, la ministre le dit autrement, mais dans son raisonnement, tout y est !
La seule chose drôle qu’elle ait dite rapportée par la gazette, c’est ce qu’elle pourrait aligner pour faire mal à Poutine : 500 militaires, des F-16 ainsi qu'un navire, genre canonnière, muni d’un canon de petit calibre et d’une mitrailleuse de pont, tellement repeinte avec le reste du navire, qu’on se demande si l’engin va pouvoir tirer !
Le kremlin hésite, la ministre belge est tellement convaincante !
Pour l’heure, Ludivine, attend l’arme au pied, le masque à gaz en bandoulière, les ordres de l’OTAN.
Voilà bien l’Europe, son système économique englué dans le néolibéralisme, incapable de parler d’elle-même sans l’accord de Biden, sans armée, sans conviction, commerçante de la tête au pied et rien d’autre. C’est-à-dire quelque chose qui va disparaître bientôt, comme si cela n’avait jamais existé. Un monde rêvé qui ne s’est jamais concrétisé que dans les délires du MR. Une madame Wilmès, étrangère aux affaires étrangères, une Dedonder, prête à poser dans les magazines en tenue de parachutiste, avec leur petit panier sous le bras, leur « self your self » à l’égoïsme tellement visible, qu’il ne peut-être de ce monde.
C’est entendu, ils n’y seront plus bientôt.

23 février 2022

Ô Vladimir, Ô !

Un peu de géopolitique pour changer. On laisse dans leur jus les bras cassés de la politique belge, le temps qu’ils se lancent dans de nouvelles conneries. On abandonne Narcisse Bouchez dans l’autocélébration de sa pseudo « vive » intelligence et on pousse le nez dehors.
Le temps de s’apercevoir que l’Europe c’est la maison des courants d’air. Son addiction au commerce baignant dans l’inconditionnalité de son libéralisme fait d’elle une sorte de marché couvert de Wou-Han, sans armée et sans autre but qu’enrichir les plus riches, en faisant semblant de croire que les pauvres n’y perdront rien. Cette politique est un fiasco et pourtant le MR la célèbre tous les jours !
Profitant des soldes, voilà que notre voisin Poutine masse deux cent mille hommes à la frontière ukrainienne. L’Europe s’empresse de se tourner vers le vieillard de Washington qui rassure Poutine instantanément en lui promettant des sanctions économiques, s’il passe à l’acte. Alors qu’il aurait suffi d’envoyer deux mille hommes en soutien à Kiev plutôt que les faire stationner à Varsovie, pour que s’arrête pile l’armée russe.
Mais bon, Biden n’est pas Kennedy.
Dans ce tohu-bohu, il fallait qu’Emmanuel Macron, président pour six mois de l’Europe, joue les entremetteurs et annonce tout fiérot un sommet Biden-Poutine. Le lendemain, Poutine 00000000000000reconnaît les deux républiques du Donbass ! Tête de la macronie et sourire de son opposition. Finalement, la France a aussi son Georges-Louis Bouchez, en la personne du président Macron !
Notre Madelon des affaires étrangères exulte, l’OTAN pas mort, c’est le monde libéral qui renaît.
Ls gazetiers tournés vers nos têtes pensantes tombent sur celle de Sophie Wilmès, manque de bol, la dame est bleue du grand Jo. Elle reprend les propos de Biden presque mot pour mot. Elle sent les prémices d’une guerre froide, quand il faisait bon se baigner dans la haine du communisme, potion magique qui rendait les libéraux plus forts pour refuser tout progrès social aux syndicats.
Confondre Poutine avec Staline est une erreur, mais qui arrange bien les libéraux et les gazetiers. Ces derniers n’ont plus qu’à puiser dans le stock d’articles virulents écrits pendant vingt-cinq ans par les plus grands journalistes pour nourrir leur fonds de commerce d’encre d’imprimerie.
Que veut Poutine, en fin de compte ? Reconstruire l’ancienne URSS ? C’est impossible. Mais regrouper les Russophones sur le territoire de ce que fut avant 1917, l’ancien empire de Nicolas II, tsar de toutes les Russies. Voilà son but et le comble, il l’a déjà dit et redit dans ses vingt ans de règne.
Exactement ce que font les Flamands depuis trente ans chez nous. Encore que, nos « poutiniens » sont plus forts, puisqu’ils annexent d’anciennes terres flamandes, mais regroupant sur leur sol une majorité de francophones.

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De ce point de vue, Poutine n’a pas tort. La Crimée fut cédée à l’Ukraine du temps de l’URSS, après une soirée d’ivresse de Kroutchev et ses amis de la république rouge voisine.
On ne s’est pas battu pour la Crimée. On ne se battra pas plus pour le Donbass.
Biden qui, selon Sophie Wilmès et pas qu’elle, est le vrai grand patron de l’Europe, c’est le vieux qui décide pour nous. Dans les premières sanctions, le gazoduc Nord-Stream 2, qui devait relier la Russie à l’Allemagne est coupé. Bon prince, Biden fournira tous les gaz de schistes que l’Allemagne souhaite, ou l’art de fourguer sa marchandise sous prétexte de sanctions.
L’occasion est aussi trop belle de requinquer l’OTAN ; décrété l’année dernière par Macron en état de mort cérébrale. Cela laisse une marge de vingt-cinq ans au moins de mainmise totale de l’Amérique, avant que l’Europe s’imagine que la meilleure des protections est encore celle que l’on se fabrique.
On poussera des cris pour le Donbass, plus stridents que ceux poussés pour la Crimée, croyant que l’ambition de Poutine s’arrêtera là.
Kaliningrad, une petite région de la Russie en Europe, attend ses libérateurs. Depuis l’adhésion à l’Union européenne des dix pays de l’Est alentours, la ville est désormais une enclave russe au milieu de l’UE. Le tsar actuel y pense. Les Flamands peuvent comprendre, les Wallons pas encore.
Poutine ne croit qu’à la force. Et il a bien raison. Jusqu’à présent, il n’a eu devant lui que des commerçants qui parle business, alors que lui parle patrie.
Imaginons que le pâlot Di Rupo soit brusquement investi par le caractère et la vision de Poutine. La Région se serait déjà dotée d’un pouvoir de s’armer et de constituer une force régionale. Avec la FN, dont nous sommes propriétaire, c’est facile. Le premier objectif serait d’annexer la bande de terre du Brabant flamand qui empêche un million de francophones d’avoir l’accès direct à l’arrière-pays !
Kaliningrad n’est pas le seul exemple, loin de là. Les républiques bordant la Baltique ont ainsi des minorités russophones, matière donc à des nouvelles manœuvres de l’Armée russe.
Tout cela procède d’une faute à la chute de l’URSS. On a oublié de demander l’avis des peuples intéressés. À la place d’un référendum, on a conçu des frontières aussi artificielles que possible.

22 février 2022

Sofagate, essai réussi de Jeje.

La première réaction de Charles Michel devant le sexisme d’Erdogan à propos de la présidente des commissaires européens qui avait dû se contenter d’un divan, pouvait passer pour de la pusillanimité. On le savait peureux.
Au deuxième manque d’égard pour la patronne des Commissions européennes, on le découvre couard.
Cette fois, le fond du caractère de Charles Michel est bel et bien celui qu’on soupçonnait.
Une fois de plus Madame Ursula Von der Leyen a été ignorée, par un ministre ougandais en l’occurence, musulman comme il va de soi, devant Charles Michel et Emmanuel Macron. Il a fallu que le président français fasse remarquer deux fois à l’Ougandais, qu’ils étaient trois représentants européens en sa présence, pour que l’Africain daigne s’incliner devant la dame, avec quelques mots de salutation.
Pas un geste, pas un mot du côté du Grand Charles, visage parfaitement béat d’un homme heureux d’être sur une photo avec Macron, pour l’album des souvenirs.
La scène, largement commentée depuis, moins d’un an après le retentissant “sofagate”, le sommet UE-Afrique à Bruxelles ne pouvait manquer à la note sexiste des musulmans qui se permettent de faire du zèle antiféministe partout où ils vont, sans que nos élites de l’Europe y accordassent la moindre importance.
L’incident s’est produit alors que Mme Von der Leyen participait à une séance photos avec Charles Michel, président du Conseil européen, le président français Emmanuel Macron (la France assure actuellement la présidence du Conseil de l’UE) et les représentants des pays participants.
Au moment de monter sur l’estrade, le ministre ougandais des Affaires étrangères, Jeje Odongo, est passé devant la présidente de la Commission sans lui serrer la main et s’est directement présenté à Charles Michel et Emmanuel Macron. Ce dernier n’a pas manqué d’interpeller le ministre, le priant une première fois de prendre en considération Mme Von der Leyen. Mais sans succès. Ce n’est finalement qu’après la pose que le président français réussira à faire plier le ministre, ce dernier se penchant vers la présidente de la Commission et échangeant quelques mots avec elle. Jeje Odongo est ensuite descendu du podium, non sans oublier de présenter ses respects à Charles Michel et Emmanuel Macron. La séquence, qualifiée de “sofagate 2.0", fait actuellement le tour des réseaux sociaux, les internautes saluant le comportement du président français. La passivité de Charles Michel est en revanche à nouveau fortement critiquée.

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Pour rappel, le premier “sofagate” avait eu lieu lors d’une rencontre à Ankara entre Charles Michel, Ursula Von der Leyen et le président turc Recep Tayyip Erdoğan. Seuls deux fauteuils avaient été prévus dans la salle et la présidente de la Commission avait finalement dû se contenter d’un sofa sur le côté. Maladresse ou provocation du président turc, l’affaire avait fait de nombreux remous en avril dernier.
En d’autres circonstances, il n’y a pas plus obséquieux que Charles Michel auprès des dames, plus enthousiastes pour l’égalité des sexes. Alors, pourquoi cette passivité ?
Charles Michel est le pur produit d’une catégorie particulière de personnages politiques libéraux des pieds la tête, sans scrupule aucun quand il s’agit d’étrangler un concurrent ou une concurrente briguant les mêmes emplois et honneurs. Tout à fait autre arrivé à la place souhaitée, fermement convaincu de ne montrer aucune manifestation intempestive comme étant la marque des hommes supérieurs, désolé à l’avance de tout incident et incapable de se montrer homme de caractère, puisqu’il en est dépourvu, par calcul politique, encore que, vu les circonstances, il n’a pas û se faire violence pour se montrer un parfait goujat !
C’est cette chiffe molle que, par les jeux des partis, les places à pourvoir, le libéralisme bon teint nous avons propulsé à l’Europe.
Il a fallu Macron, un intrus dans l’administration européenne, pour rappeler que dans les dirigeants de l’UE, Madame von der Leyen est un personnage central et prépondérant sur Charles Michel.
Il va de soi, qu’après la séance photo, Charles Michel s’est précipité sur Ursula pour faire passer la pilule en prétextant sa crainte d’un incident diplomatique, encore que, faire une remarque à Jeje n’eût pas été de la même importance que celle que tout galant homme eût faite à Recep Tayyip Erdogan.
Quand donc cessera-t-on cette bassesse qui fait qu’on est muet devant le sexisme des musulmans, enfin de leur faire savoir clairement, qu’en Europe, nous entendons faire respecter une autre conception des rapports entre les sexes ?

19 février 2022

La Voix du Prophète !

La Belgique politique est fort éloignée des positions d’Eric Zemmour sur l’idée de Renaud Camus du grand remplacement. Un clou chasse l’autre serait bien l’image appropriée. Une démographie en expansion du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord serait en train d’émigrer en Europe par vagues successives avec ses mœurs, sa religion et ses coutumes, ne s’intégrant pas, cherchant, au contraire, à faire du sol d’hébergement, une patrie distincte de la patrie d’accueil. La France, ajoute Zemmour, est en voie de libanisation, faisant référence à la situation pour le moins explosive au Liban.
La Belgique est aussi peu ouverte à la thèse opposée, celle de Jean-Luc Mélenchon qui voit dans l’émigration une nouvelle richesse pour le pays et une occasion de donner une majorité aux masses populaires qui se sont enfuies du PS et du PC, pour aboutir chez Marine Le Pen ou dans l’abstention aux élections.
Les partis politiques belges ont intégré ces deux composantes du climat politique français, de manière passive comme d’habitude, sans susciter des débats en interne et surtout pas sur la place publique.
C’est quand même pitoyable que l’on ne puisse pas échanger d’un parti à l’autre, plutôt qu’à se rallier d’avance à la doxa d’un quarteron d’initiés qui disent à tous ce il faut penser et ce qu’il faut dire pour être dans la ligne du parti.
Comme en France, la droite belge MR-PS, tient un langage similaire, taxant le PTB d’islamo-gauchiste, « communiste » surenchérit Di Rupo, tout en réfutant l’idée du grand remplacement. De même le PTB considère les thèses de Zemmour comme fascistes. D’aucuns parlent de peste brune.
Comme toujours, les arguments sont remplacés par des épithètes. Le grand public, enfin la partie du grand public qui a une opinion bien tranchée, prend le parti de son leader.
Nous en sommes là, dans des face à face qui tournent à l’affrontement sans jamais exposer une idée intéressante qui pourrait apporter un peu de raison à la place des cris.
On en serait encore à se toiser d’un parti à l’autre, si dans son étonnante organisation la Belgique Fédérale et Régionale n’avait pas une propension à faire les doux yeux plutôt à la Flandre qu’à la Wallonie, sachant la première plus soupe au lait que l’autre.

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Or, la Flandre est en train de pencher plutôt du côté de Zemmour que de Mélenchon. Voilà qui donne espoir qu’un débat soit possible aussi en Wallonie, non pas en fonction du penchant de sa partenaire, mais en exposant enfin des opinions contradictoires sortant de la tour de Babel du parlement régional wallon. Voilà trop longtemps que Borsus et Di Rupo s’encroûtent dans des discussions qui tiennent plus du marché public du samedi ou de la halle des vins, que d’un lieu où se puisse discuter l’avenir d’une Nation.
Ce fut d’abord un signal de Bart Somers, ministre flamand de l’Intérieur, qui a annoncé le lancement de la procédure qui doit mener au retrait de la reconnaissance d'une mosquée située à Houthalen-Helchteren dans le Limbourg et dont l'iman aurait tenu des propos homophobes sur les réseaux sociaux.
Puis ce fut, venant du fédéral, Vincent Van Quickenborne, ministre fédéral de la justice, qui engage une procédure de retrait de la reconnaissance de l'Exécutif des Musulmans de Belgique !
Quand un ministre fédéral prend une décision, cela intéresse aussi la Région wallonne, non ?
L’Exécutif des musulmans de Belgique est le représentant officiel de la communauté musulmane en Belgique. Depuis longtemps, le fonctionnement interne de l’organe fait débat. Un rapport de la Sûreté de l’Etat avait mentionné, il y a quelques mois, que son président, Mehmet Ütsün, avait des relations suivies avec l’extrémisme. Il lui était notamment reproché son manque de transparence ainsi que sa perméabilité aux influences de pouvoirs étrangers, turcs et marocains essentiellement. Pour le ministre de la Justice, c'en était trop. Il a décidé d’entamer la procédure de retrait de reconnaissance officielle de l’Exécutif. Sans cette reconnaissance, l'Exécutif des musulmans de Belgique ne percevra plus de subside. Actuellement, il recevait quelque 600.000 € de subsides par an.
Étonnant que nous financions une organisation religieuse en train de s’implanter dans notre pays !
Mais le plus beau reste à venir :
Dans une réaction auprès de l’agence Belga, le président Mehmet Üstün de l’EMB (Exécutif des Musulmans de Belgique) s'est dit “étonné et déçu” de la décision du ministre Van Quickenborne. Selon M. Üstün, il n’appartient pas au ministre, mais plutôt à la communauté musulmane, de juger l’Exécutif des musulmans.
Vous avez bien lu. L’état Belge n’est pas habilité pour ces musulmans de prendre une pareille décision. Elle incombe aux seuls musulmans !
Cette information devrait être à la Une de tous les journaux. Ainsi, pour monsieur Üstün, on serait déjà à un stade où les musulmans de Belgique auraient le droit de se passer des lois belges pour décider en dehors d’elles ! Pourquoi pas tout de suite la Charia tant qu’on y est !
Un ange passe dans les partis… à quand la voix du prophète ?

18 février 2022

Une caricature de démocratie.

On en a un peu marre de lire régulièrement ce que gagnent ministres, parlementaires et édiles communaux, plus tous les planqués dont on ignore ce qu’ils font, comme par exemple, les gouverneurs de Province et les personnels attachés. On sait bien que c’est disproportionné à leurs fonctions, à leurs mérites, etc…
Ce que nous déboursons pour l’engeance autoritaire et comminatoire est excessif. Voilà vingt ans qu’on le dit et voilà vingt ans que nous sommes pieds et poings liés par ceux qui en profitent, sans que nous ne puissions rien faire !
Qu’est-ce que ça dit de plus, quand on apprend que Paul Magnette est celui qui en ramasse le plus et que Georges-Louis Bouchez est le champion des mandats rémunérés, sinon pour certains de s’aigrir les sangs, et pour d’autres de serrer les poings.
En mordant de façon si massive dans les fonds public, ces gens, en plus, déterminent leurs propres salaires via les complices du Parlement. De la même manière, ils ont la haute main sur le salaire minimum ; ils établissent les indemnités maladies et les allocations de chômage planchers.
Ils devraient avoir honte de tenir les propos qu’ils tiennent sur les allocataires sociaux en leur disputant, quand ils le peuvent, quelques euros qui leur paraissent « usurpés » !
Ces gens sont bien le produit du système économique qui individualise les carrières pour mieux les mettre en concurrence. Ils se sont arrangés pour comparer ce qu’ils gagnent aux rentrées de gens très riches, qu’ils n’ont garde de trop taxer, de peur qu’ils ne soient obligés de se taxer eux-mêmes.
Mais quelle honte pour la démocratie que ce spectacle de propres à pas grand-chose qui courent les indemnités supplémentaires, en se montrant jaloux et tâtillons des petits avantages du voisin, voiture avec chauffeur, beaux bureaux en ville ou ministère avec cave à vins et chef cuisinier.
S’ils étaient payés comme un cadre moyen, on les verrait vite changer d’avis sur l’état de pauvreté de la population et ce qu’il y aurait lieu de faire pour améliorer le sort des gens. Posez la question à la faune parlementaire grassouillette, bien calée dans la haute bourgeoisie d’argent, vous les voyez remontés contre les abus de 25 €, traitant de malhonnêtes de pauvres dibles.
Voilà où nous en sommes. Le bilan est simple, qu’avons-nous à attendre d’eux, de l’Europe, des gens importants de ce pays ? Mais absolument rien, sinon des chaînes supplémentaires, des ajouts à la misère et aucune perspective meilleure d’avenir.
Des philosophes iront chercher dans l’intime de ces personnages, l’amour de l’argent, le côté anal de la chose. Ces tares, ces pulsions malsaines sont, bien entendu, à porter à leur passif, mais sachant cela, quelle conduite tenir, quand vous avez devant vous ces rutilants personnages qu’intérieurement vous comparez aux rats d’égout ?

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Vous n’êtes pas d’accord ? Ils vous attendent au tournant, vous traitent d’extrémistes, d’ennemis de la démocratie, alors qu’au contraire, vous aspirez à une démocratie épurée, magnifique, portée par des gens intègres ayant l’amour des gens, en remplacement d’un spectacle désolant d’une mascarade.
Quand on est arrivé à ce type de raisonnement, d’abord on le croit juste, imparable ; ce que tout homme devrait penser pareillement. De là à imaginer que vous faites nombre, il n’y a qu’un pas. Vous vous remplissez de joie et vous vous dites que ce nombre va faire plier les caïds du fric et de l’abondance personnelle.
Vous vous retournez et, surpris, vous constatez qu’il n’y a presque personne derrière vous, que le plus clair des gens est à spéculer avec les partis, à quémander quelque chose, comme jadis les sorties de grand-messe regroupaient les mendiants.
Puis, c’est peut-être le côté le plus déprimant, vous les voyez se disputer sur la pertinence d’un leader d’un parti par rapport à un autre, sur la valeur de leur programme, sur l’entière bonne foi de ceux qui les ont élaborés.
Il vous monte alors comme une lame de fond de désespoir, une absolue certitude que tout est fichu et que sous peine de tomber dans la marge et de finir SDF, il va falloir que vous vous déterminiez, vous aussi, pour un de ces pourris à faire semblant que celui que vous avez choisi est quand même bien plus honnête et meilleur qu’un autre.
Quoique vous fassiez, votre détermination ne sera plus le produit de votre révolte, mais de votre abaissement, vous serez entré dans le civisme par le côté esclave que nous portons en nous et qui pointe le bout de son nez, dès qu’un batteur d’estrade, qu’il soit libéral ou socialiste, vous a séduits.
Sachant cela, le constatant et y revenant sans cesse, il ne reste plus que l’alternative de le crier sur tous les toits et y revenir tous les jours, comme une chose honteuse qu’on ne veut plus garder pour soi.

17 février 2022

Le citoyen ou Médor à la niche.

The Economist publie son classement annuel des démocraties mondiales. Pour la seconde année consécutive, la France et la Belgique ne sont plus considérées comme des "démocraties complètes", mais plutôt comme "défaillantes". L’indice de démocratie est calculé tous les ans par l’unité de recherche du groupe britannique The Economist, adossé à l’hebdomadaire du même nom. Il est calculé en base 10 selon 60 critères, regroupés en cinq catégories d’évaluation : processus électoral et pluralisme, libertés civiques, fonctionnement du gouvernement, participation politique et culture politique.
Avant d’expliquer ce recul, un mot du magazine britannique The Economist. Journal de la finance et du système capitaliste, son classement des démocraties considère avant tout que l’essentiel pour juger d’une démocratie repose sur la libre circulation du pognon, de l’enrichissement à gogo et de la liberté d’entreprendre en n’importe quoi, pourvu que les actionnaires en sortent gavés.
Cela dit, les autres critères sont intéressants. Les libertés démocratiques auraient reflué dans près de 70 % des pays du monde en 2020 à cause des restrictions provoquées par la lutte contre la pandémie.
Voilà qui est facile à comprendre.
Le phénomène est mondial, particulièrement marqué dans les régimes autocratiques d’Afrique ou du Moyen-Orient, mais la « suppression des libertés individuelles dans les démocraties avancées a été le fait le plus marquant de 2020 ».
Il est même aujourd’hui admis que pour cacher les faiblesses de l’État sur les réserves stratégiques de masques et autres techniques préventives, ainsi que la façon d’avoir géré l’hôpital avant le covid-19 comme une entreprise mise en compétition, le pouvoir en place a surenchérit sur les directives et les obligations des citoyens, usant d’une autorité usurpée et antidémocratique.
Au lieu de se rebiffer contre cet abus de pouvoir, bien préparés par les médias pour, au contraire, abandonner volontairement les libertés fondamentales, des millions de gens sont tombés dans le panneau tendu par les gouvernements. Ils ont simplement jugé qu’éviter des décès catastrophiques justifiait une perte de liberté temporaire.
Dans le classement The Economist, la France arrive à la 24e place sur 167 pays, 7,99 sur 10, contre 8,12 l’année dernière. La Belgique est aussi dans cette catégorie avec une note de 7,51, à la 26 ou 27me place. Ces deux pays sont classés dans les démocraties défaillantes.
Ils ont perdu des points en raison des « restrictions de la liberté de déplacement » au travers de « plusieurs confinements et des couvre-feux nationaux ».

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Ce que le magazine britannique ne mentionne pas et n’apparaît pas dans ses critères relève d’un autre aspect de la démocratie dont il ne tient aucun compte, les répressions policières aggravées à l’encontre de manifestations paisibles de citoyens qui se terminent en bastonnades et jets de grenades lacrymogènes, par la volonté des autorités de durcir les actions de la police. C’est le résultat de la lutte antiterroriste et des mesures prises lors des attentats qui s’appliquent désormais à tout citoyen sans distinction sur la nature de sa protestation.
Qu’il faille en plus demander à l’État l’autorisation de se réunir en groupe dans la rue, afin de montrer son engagement pour une cause, est de nature antidémocratique et cependant introduite aujourd’hui dans le paquet des lois assimilables à la répression du terrorisme généré contre le salafisme.
The Éconmist a ses chouchous, évidemment, ce sont les 8 pays considérés comme des « démocraties à part entière », la Norvège avec un indice de 9,81. la Suisse ou le Canada.
Il y a pire que nos deux pays dans le classement. Avec un résultat mondial de 5,37, c’est « la pire moyenne mondiale depuis la création de l’indice en 2006 ». La plus forte baisse concerne le Mali, tandis que Taïwan enregistre de son côté la plus forte hausse. Le pays le moins bien classé en 2020 est la Corée du Nord, avec un indice de démocratie de 1,08, classée parmi les « régimes autoritaires ».
Pourquoi citer un journal britannique fervent partenaire du libéralisme dans ses composantes dont le néolibéralisme qui est en train de ravager toute la planète ? Si l’on dépasse les critères liés à l’économie libérale et à l’argent qui enrichit monstrueusement quelques-uns au détriment de la multitude, on peut comprendre que d’autres critères déterminent aussi le label de bonne ou de mauvaise démocratie.
Le fait de nous apercevoir en France et en Belgique, qu’il y a défaillance devrait nous faire comprendre que nos régimes politiques respectifs y sont impliqués. Macron n’a pas amélioré la démocratie en France, au contraire, il l’a dégradée. De Croo fait la même chose.
En Belgique, le fédéralisme a plombé les rapports entre le citoyen et l’État. Les Régions n’ont pas joué leur rôle. L’Usine à gaz ronronne de tous ses feux inutiles, tandis que les lois linguistiques poursuivent leur ravage et entravent les libertés.
Par contraste, devant ces évidences, le spectacle des partis de pouvoir qui courent farauds approvisionner leur compte en banque grâce à la naïveté des Belges en surmultipliant les emplois électifs, n’est pas pour rendre meilleure la démocratie dans le prochain comptage The Economist.

16 février 2022

DiPSersoïde.

Mauvaise semaine pour le duo Di Rupo-Magnette.
Dimanche dernier, Elio Di Rupo était l'invité de Pascal Vrebos sur RTL-TVI. Durant la séquence des cotes sur 10, l’ancien numéro Un du PS a été confronté à une proposition du PTB : diviser par deux le salaire des ministres.
Le rapport de Di Rupo à l’argent entraîne chez lui une montée d’adrénaline dès qu’il entend le mot « argent ». Cela se manifeste par une voix qu’il ne contrôle plus, tout de suite dans les aigus. On a devant soi la Castafiore !
C’est harpagon hurlant « ma cassette ».
Il a cru malin de nous faire le coup de « si ça pouvait résoudre la misère ! ». Autrement dit à question délicate, réponse biaisée. Ce type a un rapport malsain avec l’argent, il devrait consulter.
"Si ça pouvait résoudre toute la misère qu'il y a en Belgique, je pense que tous les ministres le feraient". On savoure sa réponse. Dans la vie courante, quelqu’un qui a du cœur et le sens du social, ne répond pas de la sorte. C’est se moquer du monde.
A bien y réfléchir, on ne sait pas exactement ce que gagne un ministre, ni un quelconque parlementaire, du reste. Il y a à côté de la paie officielle tant d’autres petites combines pour arrondir les fins de mois, des facilités de transport, des cantines gratuites, etc. qu’il n’y a vraiment que le fisc qui pourrait le dire, d’autant qu’une carrière dans le civil n’est pas incompatible, comme un mandat d’administrateurs dans une société mixte.
Griffes dehors quand on parle d’argent, « son argent », le coup ne pouvait venir que du PTB.
Alors, il a parlé des sommes folles que le PTB jette sur Facebook et les réseaux sociaux, provenant des traitements de son personnel indemnisé par l’Etat. Il n’aurait pas dû, car s’il parle de centaines de milliers d’euros pour un si petit parti, c’est donc bien vrai qu’on pourrait économiser des dizaines de millions du reste des indemnisés de la gent parlementaire.
"Avec leur argent, ils le donnent au parti et ils font de la propagande. Ils ont dépensé, tenez-vous bien, près de 400.000 € sur Facebook et les réseaux sociaux ». Personne n’a fait remarquer à Di Rupo et surtout pas Vrebos, qu’il y avait comme une indécence de parler de « leur argent » qu’ils « donnent » au parti, comme si l’État était un distributeur de billets et ce qu’en terme de dépossession signifie « donner » pour un avare.
Les journalistes ayant autre chose à faire, personne n’a relevé cette prestation du ministre-président, pourtant si significative pour un homme ayant prétendu jadis au social.

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L’autre duumvir, Paul Magnette, devait définitivement montrer qui était le patron au Kern, après sa sortie contre l’e-commerce et le travail de nuit.
Un accord a été trouvé au bout de la nuit du lundi, et il semble arranger tout le monde.
Le PS voulait imposer une « présomption de salariat » pour les travailleurs de plateformes (Deliveroo, Uber) sur base du modèle espagnol.
Les libéraux ont refusé. Selon le MR, les travailleurs se satisfont très bien du statut d’indépendant.
Paul Magnette écrase et regarde ailleurs.
Les socialistes ont ensuite voulu mettre en place une série de critères pour déterminer la dépendance du travailleur vers la plateforme. Si 3 critères sur huit étaient remplis, ils devaient alors être considérés comme des salariés.
Les libéraux ont refusé. Des critères objectifs étaient trop difficiles à mettre en place et à contrôler.
Paul Magnette n’accuse même plus le punch de vélociraptor-dents-blanches de Georges-Louis Bouchez. Il se demande même si ses coups de mentons de la semaine dernière ne frisaient pas le ridicule mussolinien.
Pour l’aspect moderniste du gouvernement, c’est la loi de 2006 de Sabine Laruelle qui sera adaptée. En gros, elle doit apporter une meilleure protection et diminuer la précarité des travailleurs.
Comme si depuis seize ans elle avait servi à cela !
On va même renforcer les contrôles et donc confier à des agents de l’État le soin de réprimer les abus à propos des 500 euros de revenus défiscalisés par mois sur le travail occasionnel.
Un consensus sur l’e-commerce avait déjà été dégagé depuis un certain temps pour le travail de soirée. Magnette qui n’en voulait à aucun prix, souscrit à l’expérience-pilote du travail de 20 h à minuit.
Cet accord sur l’emploi ne satisfait pas la FGTB. Thierry Bodson, pourtant aux ordres du PS, dit imbuvable cette réforme libérale du marché du travail.
En Flandre, la ministre flamande de l’Emploi Hilde Crevits trouve Vélociraptor Bouchez trop gentil avec Magnette. Les Flamands ont dans leurs cartons un projet de travail non-stop 24 h sur 24, qui leur permettra de rafler toutes les nouveautés dont l’e-commerce est capable.
Magnette couperait bien son salaire en deux si son intervention avait pu servir à quelque chose.

15 février 2022

Jacob Burckhardt : voyant.

La crise de civilisation que nous traversons n’est même par reconnue par le système. La raison évidente tient dans le danger d’introduire un doute dans la pensée positive qui enferme le libéralisme dans l’absolue foi de son bienfondé.
Certains, se référant aux travaux de Jacob Burckhardt, pencheraient plutôt pour la fin de notre civilisation judéo-chrétienne.
L’Histoire se subdiviserait en trois éléments qui interagissent : l'État, la religion et la culture.
L’État est imbriqué par ses partis et l’Europe dans l’économie libérale. L’ensemble des intérêts mélangés est appelé, pour faire court, le système.
Burckhardt détestait pour cette raison le goût moderne, qui refuse de s'ouvrir à l'altérité des civilisations.
Il avait sur ses contemporains le même regard que nous pourrions avoir sur les nôtres, en relevant ce penchant actuel des esprits fatigués à se contenter d’une sous-culture de production de masse.
La Belgique, ainsi que les autres États de l’Union Européenne, (le système) est un ensemble concentrant les pouvoirs. C’est un instrument de la violence qui se transforme en force et en droit par des discours de légitimation, légitimant d’abord le libéralisme sans jamais y déceler le moindre défaut, la moindre lacune. La propension de l'État à ne suivre que son intérêt s'exprime notamment par l'uniformisation de la pensée. C’est un facteur d'immobilisme, au même titre que le libéralisme qu’il défend de toutes les convictions de ses parties prenantes. Sa tendance actuelle est totalitaire. Le tout récent « Mouvement des libertés » qui a tenté de manifester à Paris soulève une fois de plus la question de la demande d’autorisation de manifester. Elle se quémande chez ceux-là mêmes qui ont intérêt à ce que la manifestation soit interdite !
L'État moderne devient un État policier qui régit tous les domaines de la société par la contrainte. Le capitalisme est la seule norme de l'existence humaine. L’Etat se gère désormais comme une bonne ou une mauvaise affaire.
Le dernier principe qui donnait encore un peu de temps à cette civilisation, la laïcité, est en train de disparaître au nom d’une certain wokisme et un retour à la religion comme composante des États. Et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit ici de la musulmane, montrant dans son expansion actuelle une forme d’agressivité qui échappe à la compréhension du système. C’est une forme de spiritualité très pauvre, incitant au fanatisme et à la brutalité.
Cette civilisation est à son déclin, parce qu’elle suscite des crises de désespoir qu’elle est incapable d’éteindre, parce qu’elle ne les comprend pas.
Cela tient essentiellement dans les composantes du pouvoir ségrégant le plus clair de la population de son élite. Celle-ci sortant d’une école s’abstrayant des contingences populaires, restera insensible à tout autre intérêt que sa classe

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La question souveraine pour une civilisation en pleine forme tient au bonheur ou au malheur des gens. Diverses motivations, comme l'impatience, ou le besoin typiquement moderne de bien-être et de confort, nous conduisent à préférer une époque à une autre, à déclarer telle époque heureuse, telle autre malheureuse. Ces jugements n'ont aucune valeur pour un historien des civilisations. Celui-ci est fortement pessimiste à l'encontre de toutes les théories dans lesquelles les utopies politiques se nourrissent.
Une fin probable de cette civilisation dite Judéo-chrétienne qui s’était établie sur les ruines de la civilisation romaine vers les 3me et 4me siècles est donc probable, d’aucuns disent certaine.
Savoir quand elle aura lieu, c’est analyser les composantes de cette désagrégation, jusqu’à percevoir l’effet de bascule déterminant.
Il y a dans cette mise à mort d’une civilisation une sorte de grandeur lorsqu’elle est décrite à son apogée. C’est alors, lorsqu’il est trop tard, que commence la litanie des regrets.
Des milliers de dates parsèment le parcours de notre civilisation. Quelques-unes restent à l’esprit, d’autres disparaissent. Chacun en a un répertoire personnel.
29 mai 1453, prise de Byzance par les Turcs ;
12 septembre 1683, victoire de Jean Sobieski sur les Turcs aux portes de Vienne ;
1er juillet 1766, le Chevalier de la Barre condamné à mort pour blasphème et sacrilège ;
16 mai 1843, prise de la smala d’Abdelkader, par le duc d’Aumale ;
28 juin 1914, première guerre mondiale ;
1er novembre 1922, abolition du sultanat ottoman ;
1er septembre 1939, deuxième guerre mondiale ;
13 novembre 2015, assaut du Bataclan ;
30 août 2021, retrait d’Afghanistan.
Que pense Emmanuel Todd de Jacob Burckhardt ? La réponse à cette question est encore à trouver. (1)
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1. Dernier ouvrage paru d'Emmanuel Todd : Où en sont-elles ? – Les éditions du seuil.
Selon l’auteur, le dépassement éducatifs des hommes par les femmes remonterait à 1968. A partir de cette date, plus de femmes que d’hommes ont le bac en poche. Quelques années plus tard, le même phénomène s’applique aux études supérieures.

12 février 2022

Répartir et départir.

Les médias qui adorent pourtant les riches, se paient parfois la tête de l’un d’entre eux. Avec son yacht qui ne passe pas sous un pont pour rejoindre la mer, Jeff Bezos est un riche ridicule. À bien y regarder, les ingénieurs du chantier naval hollandais qui ont conçu le bateau, sont bien plus ridicules que son propriétaire. Au-delà de l’anecdote, les lubies des milliardaires sont aussi autant d’obstacles à la lutte écologique. De cela, on en parle moins, bien sûr. Les médias risqueraient d’énerver Georges-Louis Bouchez, très remonté sur ce thème.
Ainsi les riches détruisent le monde, mais comment s’y prennent-ils ?
Ceux qui détiennent les leviers politiques et financiers sont aussi les démarcheurs d’un modèle de consommation à outrance, le nôtre. dévastateur pour la planète...
On ne va pas revenir sur les déchets plastiques, les carburants, les engrais chimiques, ni même sur ce que nous bâfrons à longueur de journée, qui nous est quasi imposé par les pubs et le constat que dans certains milieux, on ne bouffe que ce qu’on voit sur les affiches.
Non. La science prend le relais. Depuis que l’Homme existe, c’est la première fois qu’il touche à la biosphère, qu’il va sur la Lune et bientôt sur Mars. Cela ne se fait pas en harmonie avec la nature, mais sous la menace d’une crise écologique majeure.
L’hypothèse d’une irréversibilité du changement climatique a plus la cote que l’inverse, celle qui pense l’homme capable de faire revenir les températures à ce qu’elles étaient dans la première moitié du siècle précédent.
Les glaciers du Groenland fondent plus vite que ne le prévoyaient les modélisateurs ; les océans pourraient pomper moins de gaz carbonique ; le réchauffement accélère la fonte du pergélisol, cette immense couche de terre gelée située en Sibérie et au Canada, qui de ce fait menacerait de relâcher des quantités énormes de gaz carbonique et de méthane qu’elle recèle.
L’érosion de la biodiversité, les spécialistes parlent de « sixième crise d’extinction » pour désigner la disparition accélérée d’espèces que notre époque expérimente. La cinquième crise d’extinction, il y a soixante-cinq millions d’années, avait vu la disparition des dinosaures.
Les chaînes alimentaires sont contaminées par des polluants chimiques. L’ensemble des océans, que l’on pensait illimité dans sa capacité de régénération, est de plus en plus affaibli.
Ce n’est pas d’aujourd’hui, que notre société est avertie du péril, dès 1969 Rachel Carson réveillait l’opinion. Hélas ! l'opinion se rendormit aussitôt bercée par les promesses libérales de la croissance économique illimitée.
Depuis, tout le monde prend au sérieux la catastrophe qui se prépare. Sauf l’ancien gamin des rues de Mons qui reste dans l’objectif de consommation et de croissance. Avec lui, on poursuit la route vers le désastre, mais avec enthousiasme en applaudissant les performances économiques !

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Le pouvoir libéral dans nos sociétés bloque les politiques urgentes à mettre sur pied.
Le nombre de personnes en situation de pauvreté absolue, c’est-à-dire disposant de moins de 2 dollars par jour, reste de l’ordre de 2 milliards, tandis que l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture ( FAO) estime à 820 millions le nombre d’humains insuffisamment nourris. L’incidence ? Mais ces malheureux que l’on a exclu, pensent que notre pollution est synonyme de prospérité !
Il y a 60 ans, une rupture majeure du capitalisme est intervenue dans le fonctionnement de la machine économique. Depuis, l’oligarchie accumule revenus et patrimoine à un degré jamais vu depuis un siècle. Il est essentiel de s’intéresser à la façon concrète dont les hyper-riches utilisent leur argent. Une consommation outrancière de yachts, d’avions privés, de résidences immenses, de bijoux, de montres, de voyages exotiques, d’un fatras clinquant de dilapidation somptuaire est à comparer aux deux dollars par jour de milliards de gens.
La tendance à rivaliser est inhérente à la nature humaine. Chacun d’entre nous a une propension à se comparer aux autres, et cherche à manifester par tel ou tel trait extérieur une petite supériorité, une différence symbolique par rapport aux personnes avec lesquelles il vit. C’est ça qui nourrit le moteur de croissance.
Les sociétés produisent la richesse nécessaire pour satisfaire leurs besoins de nourriture, de logement, d’éducation des enfants, de convivialité, etc. Elles produisent une quantité de richesses bien supérieure à la satisfaction de ces besoins. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de permettre à leurs membres de se distinguer les uns des autres.
Nos sociétés génèrent un gaspillage énorme, parce que la dilapidation matérielle de l’oligarchie – elle-même en proie à la compétition ostentatoire – sert d’exemple à toute la société. Médias, publicité, films, feuilletons, magazines « people » sont les outils de diffusion du modèle culturel dominant.
La question de l’inégalité est centrale : les classes moyennes n’accepteront pas d’aller dans la direction d’une moindre consommation matérielle si la situation actuelle d’inégalité perdure, si le changement nécessaire n’est pas équitablement adapté. Recréer le sentiment de solidarité essentiel pour parvenir à cette réorientation radicale de notre culture suppose évidemment que soit entrepris un resserrement rigoureux des inégalités – ce qui, par ailleurs, transformerait le modèle culturel existant.
Face à la crise écologique, il nous faut consommer moins pour répartir mieux, afin de mieux vivre ensemble plutôt que de consommer seuls. Quels sont, dès lors, l’intérêt des discours de Bouchez ? Sinon, celui d’un pauvre type qui s’épate de sa propre éloquence.

11 février 2022

Le scandaleux 11 février 2022.

Le Kern de ce vendredi, sur la flexibilité au travail, est extrêmement important. Il s’agit de savoir jusqu’où on peut pousser la logique commerciale dans le rendement du travail, sur vingt-quatre heures chronos.
Il y a trente ans, le gouvernement de l’époque n’aurait même pas osé réunir les ministres compétents sur un pareil sujet. Les syndicats s’y seraient opposés. On partait pour une grève générale.
Aujourd’hui, le rapport de force entre les travailleurs et les décideurs n’existe qu’en faveur de ces derniers, puisque le syndicat socialiste a rejoint le syndicat chrétien sur le thème de la collaboration avec les instances patronales et gouvernementales.
L’intervention de Paul Magnette rejetant en bloc les nouvelles exigences en matière de flexibilité au travail est beaucoup trop tardive pour être efficace. C’est juste une sorte de dédouanement du président du PS, qui voit les dégâts et les affrontements entre son parti et le PTB, mal finir pour lui.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, aucune des mesures qui seront prises ne touchera les participants au Kern. Une fois de plus, ce sont des gens en-dehors des contraintes nouvelles qui les détermineront.
De quoi s’agit-il ?
Principalement du travail de nuit, des horaires modifiables selon les flux de production et des heures supplémentaires récupérables avec ou sans majoration.
Mine de rien, c’est un bouleversement complet des règles sur le temps de repos et le temps de travail que le gouvernement voudrait adapter à l’économie libérale à propos de l’e-commerce et de la concurrence mondiale que le néolibéralisme installe sans faire de bruit.
On sait l’Europe friande de ces adaptations du monde du travail, alors qu’il est hors de question de l’inverse, c’est-à-dire l’adaptation des méthodes de travail aux travailleurs.
On assiste aujourd’hui à une concurrence sans merci des États établissant les droits et les devoirs en fonction du moindre coût des productions et des services.
C’est un engrenage qui risque de broyer ce qu’il reste d’humanité dans le système libéral. Georges-Louis Bouchez peut s’en réjouir, mais c’est une atteinte au droit à un rythme régulier de travail, dans le cadre d’une vie normale..

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Ce qui se passait dans les entreprises, bien avant ce Kern était déjà terrifiant.
A la Libération, les syndicats alors puissants ont négocié des contrats de travail pour chaque catégorie professionnelle. Une qualification donnait droit à un salaire propre à la qualification. La polyvalence forcée était interdite. Par exemple un qualifié dans une spécialisation pouvait refuser de faire autre chose dans l’entreprise, au cas où celle-ci manquait de travail pour lui.
L’instauration du travail par équipe, permettait l’alternance entre ceux qui étaient de l’équipe du matin et ceux qui étaient de l’équipe du soir. L’équipe de nuit, dans la métallurgie notamment, était limitée et très réglementée. Ce genre de travail par alternance nuisait à la santé. Les médecins du travail qui n’étaient pas encore ces happe-chairs au service des patrons que l’on connaît, en avaient établi les conséquences nuisibles.
Peu à peu l‘attention syndicale se fit moins clairvoyante. Le PS passa à grand bruit dans le camp libéral en excluant de son champ d’action la lutte des classes.
On se mit à faire tout et n’importe quoi dans les entreprises. Les techniques visant à disqualifier les savoir des ouvriers et des employés, fit se rapprocher les travailleurs d’industrie aux travailleurs de services, question salaire.
L’ouverture au monde par les traités assigna l’Europe à modifier le travail et les salaires du plus grand nombre d’après des travailleurs faisant la même chose avec des salaires moindres et comme le fret aérien et maritime n’entrait plus que pour pas grand-chose dans les coûts, on aligna par le bas un salaire européen avec celui pratiqué en Chine ou au Brésil.
On en est aujourd’hui arrivé au pire, à savoir jouer sur les modifications possibles des heures de sommeil et de récupération des travailleurs. Leur qualification disparue, c’est toute une noria de faméliques cherchant du travail, dont les ingénieurs disposent. Les béhavioristes ne sont pas les derniers dans les manipulations attentant au physique et à l’opportunité d’user des ressources musculaires des travailleurs.
Le travail dans ces conditions devient un pur scandale et on voit tellement bien qui en profite que le discours MR avec son porte-voix Bouchez est presque un attentat à l’intégrité des personnes.
Le gâchis ne fait que commencer et on n’a pas tout vu ! L’avenir sera sans doute une sorte de devoir impérieux du travailleur d’obtempérer aux ordres de son supérieur en-dehors même des horaires arrêtés par la convention entre les parties, de jour comme de nuit. Le smartphone obligatoire, même de nuit, à portée de main, c’est pour bientôt.
Comme ce ne sera plus qu’une terrible et dure corvée, le travail à ce niveau ne pourra être soutenu que par des mesures de plus en plus fortes contre les réfractaires, les chômeurs et même les travailleurs en congé de maladie, qu’on suspectera d’être des tire-au-flanc.
C’est hallucinant où l’on en est déjà et cela sans que les élites s’en rendent compte, puisqu’elles n’auront jamais à faire l’expérience sur elles-mêmes de ce qu’elles proposent à des travailleurs qui n’ont plus d’autre choix.

10 février 2022

La diPSarition.

Julien Drey ancienne figure du PS français a collaboré à un film qui retrace, depuis Mitterrand, à pas lents mais inexorables, la descente du parti socialiste français dans l’enfer de l’oubli.
La déculottée promise d’Anne Hidalgo à l’élection présidentielle et la dernière trahison de Christiane Taubira (Jospin fut la première) à la même confrontation, clôtureront la saga de ce parti, jadis irremplaçable et aujourd’hui inexistant.
Comment est-ce possible ?
Coincé entre les promoteurs du néolibéralisme, centre et droite confondus, le PS français paie son double jeu en tentant d’intéresser les classes moyennes, tout en gardant un œil sur le monde du travail. Le renoncement à la lutte des classes et son intégration au libéralisme politique n’ont finalement pas produit un effet heureux de « progrès ». Cela se solde aujourd’hui par des bas salaires et l’augmentation de la pauvreté.
Le processus français pourrait-il devenir belge ? Tous les ingrédients mortifères du parti français se retrouvent dans le PS belge, une identique dérive libérale et un désintérêt pour la classe ouvrière.
Paul Magnette semble s’être défait de la politique précautionneuse de Di Rupo et navigue désormais seul à la barre. Il sent qu’il lui faut se démarquer du MR et montrer sa différence au sein de la coalition Vivaldi, sous peine de se retrouver un jour sous les scores du PTB.
La double interview de Paul Magnette et de son fidèle lieutenant, Thomas Dermine, secrétaire d’État à la Relance, aura fait l’unanimité contre elle. Partenaires de la majorité, opposition, économistes, patronat et sans doute un certain nombre d’employés et d’indépendants issus de l’e-commerce, s’étonnent d’un discours qu’on n’avait plus entendu depuis des dizaines d’année au PS. Mais c’était son but, un coup de barre à gauche pour que cela se sache.
Magnette est bel et bien coincé dans le libéralisme conformiste du parti et ne pourra pas s’en dépêtrer vite fait. Ses prédécesseurs ont cru que le monde du travail allait rejoindre la classe moyenne. Ils se sont trompés. Sa sortie contre le e-commerce est assez surprenante. Une réunion doit se tenir vendredi au sein du kern sur la réforme du marché du travail. Il se fait des illusions sur la nature de ce dont on va parler, certainement pas de l’e-commerce, mais de la flexibilité du travail. Il y a seulement deux ans, Elio Di Rupo n’était pas contre un aménagement que Magnette semble ne plus vouloir. Il est vrai qu’avant le Covid-19, le PS était tout feu tout flamme pour une flexibilité des horaires et du temps de travail à la découpe, à condition de revaloriser les salaires et sans tenir compte de la vie privée des travailleurs qui allait s’en trouver bouleversée.
La formule trouvée par Paul Magnette « Après la sortie du nucléaire, la sortie de l’e-commerce » le voit partir en guerre contre Amazon. Il reproche à Amazon, Zalando et consorts de dégrader les conditions de travail et d’environnement. L’annonce d’Amazon selon laquelle les salaires des personnels ont été fortement augmentés, tombe à propos. Voilà Magnette malgré tout, son libéralisme et son abjuration de la lutte des classes, qui s’en prend à la tendance mondiale, sans un programme révolutionnaire et dans la confusion complète de ses intentions. Mine de rien, cela s’appelle la double trahison, celle qui concerne l’histoire du PS attaché à la cause ouvrière qu’il abandonne et la cause libérale si l’on en croit son nouveau crédo « Je pense que l’e-commerce n’est pas un progrès, mais une régression sociale et écologique. Pourquoi acceptons-nous de faire travailler des ouvriers de nuit dans des centres de conditionnement ? Parce que les gens veulent acheter 24 heures sur 24 et recevoir leur colis à domicile dans les 24 heures. Ne peut-on vraiment pas attendre deux jours pour un livre ? ».

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Bien entendu, il a raison sur le principe, mais dans sa bouche, n’est-ce pas un peu tard ? Il aura difficile d’effacer l’étiquette de boutiquier à la petite semaine que Di Rupo cultive depuis dix ans.
La condition libérale du PS, lui revient comme un boomerang, celle de vouloir défendre « les petits indépendants », « dynamiser les petits commerçants et les centres-villes ». Il fustige un secteur où l’on retrouve « le nouveau prolétariat ». Ah ! bon, parce que l’ancien avait disparu ?
Quand un partenaire se sent mal à l’aise dans le camp libéral, le MR prend tout de suite la mouche. Le despotisme sournois décrit par Alexis de Tocqueville joue à plein chez Bouchez. Quoi !... à l’intérieur du camp de la liberté d’entreprendre, on ose émettre des objections ! Georges-Louis Bouchez attend les défaitistes au tournant « Le 19e siècle ne peut être un projet de société. Le progrès est une chance. Il faut avoir l’esprit ouvert et la capacité d’adapter la société pour plus de bien-être. L’e-commerce ne doit pas être laissé aux pays étrangers. On perdrait des centaines de millions et des emplois. »
Le Vélociraptor à la Toison d’Or a raison du point de vue stricte de la règle libérale de faire du pognon à tout prix. C’est le camp choisi par le PS faut-il le rappeler. Du point de vue social et humain, il a tort. Mais ça, c’est le camp du socialisme à la Jaurès. C’est en l’oubliant, sans le savoir à l’époque, que le PS signa son arrêt de mort.

9 février 2022

Monsieur Teste : « La bêtise n’est pas mon fort » ;

Le suffrage universel est une chose étrange, philosophiquement contestable et qui persiste, d’abord faute de mieux, et deuxièmement parce que le pouvoir l’a apprivoisé.
Selon l’esprit de la loi, le suffrage universel est juste parce qu’il permet au plus grand nombre de s’exprimer. La foule aurait toujours raison. Le dernier mot lui reviendrait en définitive.
C’est dans la composition de la foule que naissent les soupçons de vulnérabilité et d’insuffisance déductive.
La foule est un formidable réservoir d’intelligences et aussi de bêtises. Prodigue en tout, qualités comme défauts, les optimistes tablent sur les qualités, les pessimistes sur les défauts, pour faire de la démocratie le sommet du vivre ensemble ou la prison dans laquelle se languit le Juste.
Or, quelque soit le cas de figure dû-t-il y avoir 75 % d’intelligences pour 25 % de bêtises, c’est en définitive la bêtise qui l’emporte.
Dans la perspective du suffrage universel, les bonnes consciences et les belles âmes croient ne pas s’être trompées dans le choix. Quant à l’expérience la déception paraît, la culpabilité incite à la réflexion, puis à l’action. Le sot n’envisage pas la possibilité d’être coupable et encore moins d’être soupçonné de bêtise. Il rejettera toute mise en cause le concernant. Il a trop besoin d’être sûr de lui. L’absence d’une vraie aptitude à la pensée, l’impossibilité de sa manifestation concrète, déboucheront sur une insensibilité aux valeurs, caractéristique d’une faiblesse personnelle.
La période couvrant la propagation du Covid-19 allant de 2020 à 2022 est particulièrement significative de la victoire de la sottise sur l’intelligence.
Intelligents et sots étaient unis devant les annonces cataclysmiques du début de l’épidémie. Quelques mois plus tard, seuls les intelligents sont gagnés par le doute et s’interrogent sur l’instrumentalisation de la peur par les Autorités. Les sots, au contraire, trouvent le danger plus conséquent que les autorités elles-mêmes, le disent et les encouragent à des mesures sanitaires plus grandes. On a même frôlé la dénonciation anonyme du nom vacciné comme un acte patriotique !
Face aux marchands de peur, plus personne n’a été autorisé à exprimer le moindre doute. Les spécialistes qui dédramatisaient la situation ont été priés de se taire. Tandis que les sots applaudissaient, les intelligents y voyaient naître les ressorts d’une pensée totalitaire.

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La presse, déjà fort imbriquée dans le pouvoir en place, avec le Covid-19, ne s’en cache même plus. Ainsi au fil des colonnes, à de rares exceptions, un esprit sectaire s’est installé au motif humaniste.
Les lecteurs prennent pour argent comptant les slogans des laboratoires. Les médecins de plateaux s’en saisissent, pour un carrousel de vérités contradictoires que personne ne relève.
Les intelligents y ont vu la perte de la démocratie à travers l’effondrement de tous les contre-pouvoirs. Les sots y ont vu une gestion de lutte contre le fléau.
Les sots ne se sentent vivre que dans la passivité. Ils adorent qu’on les surveille et exigent des ordres sévères de Vandenbroucke. Leur seule exigence c’est le bien-être, qu’ils soient récompensés de leur obéissance par l’absolue certitude qu’ils ne mourront pas du Covid intubés dans un couloir des urgences.
Cette période, qui n’est pas encore terminée, a révélé une grave crise de l’intelligence. Hypnotisés par ce virus, les sots ont même entraîné une partie des intelligents dans leur confrérie. Comme quoi si l’inverse est impossible, le passage d’un intelligent chez les sots est fréquent. Il y aura oublié la désindustrialisation, l’islamisme radical, l’affaiblissement du niveau scolaire, les lois linguistiques, le scandale des maisons de retraite, l’usine à gaz administrative de la Belgique.
Hormis les politiques qui sont satisfaits d’eux-mêmes par calcul, ceux qui sont satisfaits d’eux-mêmes restent bien les parangons de la bêtise et découragent tout véritable échange humain. Ils renoncent à tout savoir comme à tout pouvoir. Ils deviennent une substance impersonnelle. Ils se complaisent dans ce qui les limite.
Les grands partis traditionnels comptent sur eux pour leurs effectifs. Certains membres actifs de ces partis, s’essaient au ridicule à seule fin de les séduire. La recette est des plus faciles. Il suffit de se dépeindre suffisant et imbu de soi-même, réfutant à l’avance tout autre discours, pour qu’aussitôt les sots s’y reconnaissent.
Inutile de citer des noms, puisque Georges-Louis Bouchez fait la synthèse.
Il y a aussi une forme de bêtise que l’on rencontre à l’intérieur de l’érudition. Parfois l’augmentation de la bêtise croît parallèlement à l’accroissement du savoir.
On ne peut pas sortir du sujet sans citer Flaubert qui décelait la bêtise dans ceux qui veulent conclure.

8 février 2022

Les élections en France.

Va-t-on assister en avril, à la réélection d’Emmanuel Macron ?
C’est bien possible. La majorité qui s’était dégagée en 2017 est celle de toujours. Une population peureuse dont le lien commun est la peur du changement, semble apte à remettre en selle ce président aux apparences polies, qui rassure sans innover, qui assure l’essentiel sans que le changement soit perceptible et pour cause, il n’y en a pas.
Marianne aurait même trouvé le « complot suprême » entre l’Élysée et le milliardaire Bolloré. Le groupe aurait gonflé à mort Zemmour pour que Marine Le Pen ne soit pas au second tour.
C’est la petite dernière des rumeurs. Qu’importe, voilà Macron non-candidat, l’être bientôt.
Ainsi président de l’Europe, se chargeant de missions notamment celle de parler « d’égal à égal » avec Poutine, il semble que l’actualité soit sa meilleure campagne préélectorale. Pourquoi entrerait-il dans l’arène des candidats, les sondages, le plaçant au-dessus du lot, à 24 % d’intentions de vote ?
Plus on se rapproche de l’échéance, moins on peut rectifier le tir, en cas de pépin. Par exemple que Poutine envahisse l’Ukraine ou que le dernier mutant du Covid-19 soit dévastateur.
Macron n’aura que l’embarras du choix en désignant un ennemi intérieur qui pourrait être n’importe qui, sauf bien entendu celui qui touche à la réalité des banlieues islamisées. Un ennemi extérieur est tout aussi bénéfique. Une nouvelle guerre froide serait la bienvenue.
Parler de tout, mais dans le vague avec de grandes phrases sur la démocratie en péril, pour refonder l’Europe, fait toujours recette. En principe cette idée même de refondation n’a pas de sens, puisque l’Europe est définitivement, sans consultation des peuples, un des piliers actifs du néolibéralisme et, par conséquent, Macron, pro-européen, l’est aussi.
La suite se déclinerait avec la fausse sincérité de quelqu’un qui ne veut rien cacher, pour cacher tout. Quelques mois après la débâcle occidentale en Afghanistan, conclue sans que les Européens embarqués dans cette aventure soient consultés sur son dénouement, suivie du camouflet américain infligé à la France dans le Pacifique, Macron n’abordera pas ce côté déplaisant. Il n’a pas su démêler l’écheveau au profit de la France. Washington peut user de la crise ukrainienne pour tancer ses alliés et resserrer les rangs sur le Vieux Continent, Macron approuvera tout, y compris l’utilité de l’OTAN.
C’est le fait du prince de se présenter après tout le monde en majesté après avoir usé largement et gratuitement des ressources de l’État pour s’aller faire voir aux quatre coins de la France, s’auto-admirer dans les selfies et serrer les mains des vieilles dames qui lui disent que vivre avec 750 € par mois est impossible, lui le regard ailleurs, tout en répétant à l’envi que cela va changer, quand il sera président, faisant oublier, malgré les réticences, qu’il l’est déjà.
Son paradoxe tient dans l’obligation de vanter son quinquennat. Or, celui qui est satisfait de lui-même reste bien le parangon de la bêtise et décourage tout véritable échange humain.

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Ce samedi, la meute à ses trousses a dépêché deux sonneurs de cor au fond des bois.
Eric Zemmour et Marine Le Pen.
Le plafond de verre, inventé par Mitterrand, tombe en morceaux, plaçant Marine Le Pen dans le cercle des respectables de la politique et Zemmour en salle d’attente.
On attend pour bientôt le son du cor de la moins douée des trois à célébrer le verbe, Valérie Pécresse. Il est vrai que maintenant avec les prompteurs…
A l’issue de ce samedi, Zemmour, du point de vue de la rhétorique, est un orateur de la lignée des Clémenceau et des Jaurès quoique sa dialectique fût celle d’un Charles Péguy, voire d’un Maurras. Pour atteindre un tel sommet dans l’art oratoire, il faut être sincère. Et il l’est. On peut évidemment interpréter selon son opinion personnelle, la valeur ou non de ses arguments. Sa seule détestation du revenu mensuel garanti est un signe que quoique il en dise, les travailleurs et la France pauvre n’ont rien à attendre de lui.
Marine Le Pen, quoique moins habitée par l’éloquence, a aussi produit une belle prestation quoiqu’ouvertement lue. .

On peut le regretter ou sans réjouir, il n’y a plus de gauche en France qu’éparse, et battue à l’avance. Le débat sera donc limité entre Macron et les droites. Comme Macron est aussi viscéralement de droite, il va devoir employer bien des astuces pour faire montre d’originalité.
Évitera-t-il un débat sur l’immigration ? C’est toute la question pour les semaines à venir.

5 février 2022

La chute de l’Empire romain.

Il faut l’ouïe fine pour entendre quelques philosophes nous dire que c’est foutu, que la démocratie n’existe pas et que des gens qui ne sont pas des nôtres tourneront la page de notre civilisation, pour écrire la leur sur la suivante.
Où ? Mais sur une terre ancienne, préromaine : la nôtre !
Ceux qui n’y croient pas, qu’ils luttent ou ne luttent pas, la gauche contre la droite et la droite contre la gauche, closent toute discussion aux cris : « extrême droite ! fascistes ! nazis ! » à des Régis Debray, Michel Onfray, rejoints par une partie non négligeable des penseurs de ce siècle, estimant que nous sommes au bout du chemin.
Le pouvoir s’ingénie à falsifier, sans y parvenir, des faits simples : l’échec de la démocratie et la montée du fanatisme religieux musulman.
L’un passe encore, on en discute parfois à gauche, malgré les interdits : la démocratie ! Elle aurait pu être une grande et belle chose, elle n’est qu’une habile organisation des élites pour circonvenir le peuple et lui intimer l’ordre de bosser pour l’économie libérale.
L’autre on n’en parle qu’à mots couverts, depuis que l’extrême droite s’est emparée de la chose et qu’il n’est plus possible d’y donner un avis qui ne soit entaché aussitôt de zemmourisme.
C’est qu’on s’accroche à un principe et personnellement j’y crois encore : le prolétariat est le même à Damas qu’à Bruxelles. L’exploitation de l’homme par l’homme est une machine qui ne s’arrête pas aux frontières.
Mais ce qu’on n’avait pas prévu, c’est qu’un autre principe universel, celui des droits de l’homme, est en train de tomber en poussière et en passe de ne plus exister, entraîné dans les caniveaux de l’Histoire avec la laïcité.
Assez curieusement, le pouvoir toujours aussi féroce contre les travailleurs et tout qui se dit de gauche, par commodité et lâcheté est en train de donner des lettres de noblesse à la religion musulmane après avoir retiré celles de la religion catholique, qu’ils ont brandies comme une victoire de la laïcité sur l’obscurantisme religieux.
Tout en nous ayant débarrassé du pouvoir charismatique des prêtres se prétendant « Ex divino principio », de leurs toilettes extravagantes, hommes et femmes accoutrés, de leurs rituels et de leurs rendez-vous dominicaux avec un patron supposé, nous avons conservé pourtant certains attributs de l’Europe ancienne catholique. Les histoires touchantes racontées aux enfants, le sont toujours même si elles procèdent d’une forte imprégnation chrétienne, qui s’est transformée en contes consensuels, dans une sorte de folklore admis comme civilisationnel.
Ah ! que les Anciens se souviennent des cortèges du Premier de Mai, du PC, de la FGTB et du PS pleins de cris et de fureurs, dont le célèbre « plus un sou aux curés » anaphores ponctués de coups de sifflets, à propos de la guerre scolaire.
Aujourd’hui, les mêmes n’oseraient simplement plus la moindre allusion sur une religion qui nous apparaît autrement capable que l’autre, d’ensanglanter un quartier pour un mot de travers.
Plutôt que bredouiller sans l’oser pouvoir dire que toutes les religions sont contraires au génie humain et qu’elles ne sont tolérables que dans la discrétion du seul environnement familial, les voilà tout heureux de s’en prendre à l’extrême droite qui par un autre sujet, celui de l’immigration, les rejoints dans une espèce de nouveauté qui consiste à établir la laïcité sur le même plan d’égalité que les religions.

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Ainsi, la controverse ne devient que celle du nombre et de la sensation qu’ont certains d’un envahissement, qui va dénaturer notre équilibre et notre manière européenne de vivre ensemble.
Bien entendu la gauche et l’extrême gauche s’emparent avec soulagement du seul sujet du nombre, en fait un casus belli, ainsi on écarte ce qui gêne : le prosélytisme religieux musulmans, l’extrême brutalité des croyants salafistes dans certaines des interprétations du Coran et cette emprise de plus en plus grande de cette religion de par l’expansion de ses adeptes par le biais de la croissance migratoire.
Résultat, de la droite à la gauche extrême, un complet désintérêt pour la seule alternative collective pour tous : la laïcité.
C’est ainsi que Régis Debray, Michel Onfray et j’y ajouterai Finkielkraut, dont l’originalité blesse tout le monde, conscients du drame dans lequel sombre notre civilisation, craignent pour une démocratie déjà affaiblie par un système économique incompatible. Nous avons depuis cinquante ans une belle collection de fantoches qui sous couvert d’appartenir à des partis différents, n’en sont pas moins solidaires du libéralisme absolu et incapables d’écouter le peuple interprétant une musique différente.
Ne peut-on pas, pour une fois, cesser d’injurier les esprits libres, qu’aucun parti n’entrave et au moins respecter leurs inquiétudes ?
Savez-vous comment, selon Pline, l’Histoire de Rome s’est terminée ? « Rome devient une ville cosmopolite, une « assemblée populaire du monde », un monde entier comprimé en un seul endroit ». « Des Romains qui deviennent lentement minoritaires dans leur propre ville » selon Engels. L’élite romaine s’hellénise et la population s’orientalise. Les partisans traditionnalistes doivent lutter pour que le latin garde toute sa place en tant que langue officielle à Rome et dans l’Empire. On cherche à imposer le « modèle latin » mais c’est finalement une culture gréco-romaine hybride qui l’emportera.

4 février 2022

La démocratie, un bisness juteux.

Nos flèches, au plus haut sommet de l’État, ont depuis longtemps supprimé sur leur personne et dans leur moyen de locomotion, tout signe extérieur de richesse.
Suppression de la cravate, l’air un peu débraillé (enfin pour certains) les rapprocheraient des gens. Leur différence persiste, cependant, nous pouvons tous la voir. Elle tient dans la coupe du veston, rarement de confection, mais pas de chez Arnys quand même ! Probablement d’un maître tailleur de l’avenue Louise, entre 1500 et 2000 € le bas de gamme du sur mesure. Les chaussures, pour qui connaît les marques, passent toutes allègrement les 500 € la paire. Pas de gourmette et surtout pas de Rolex au poignet. Les plus attentifs à leur look s’emparent de montres multiusages connectées, à moins de 100 €, comme Bouchez.
Ils ont compris que plus on est riche grâce au pot commun de la Nation, moins on doit le montrer.
Il est très difficile de déceler l‘opulence du parvenu chez eux. Certains, comme le premier ministre, étaient riches avant d’adopter définitivement la casquette au service du peuple. D’autres, comme Reynders le sont devenus par accumulation de revenus de couple, fonctions de justice et de politique cumulatives.
De manière générale, cela ne se voit pas trop dans la smala De Croo, ces messieurs dames, traitement, et autres à côté divers, facilités, passe-droit de fonction, abonnement, gratuité dans les trains, etc. assimilé au revenu, se font en moyenne bien plus que ce que la fonction de ministre ou de secrétaire d’État détermine. On est plutôt du côté des 20.000 que des 15.000 mois, voire plus.
Comme la fonction crée l’organe, le riche par définition vit bien au-dessus de la condition moyenne. À part Vandenbroucke qui fait peur par sa minceur (c’est un inquiet, un nerveux, peut-être un psychotique) les autres cultivent le double menton et le début de ventre du bon vivant. Si on donnait à un pauvre 20.000 € à dépenser par mois, vous le verriez d’un mois à l’autre adopter une autre attitude vis-à-vis de ses semblables. Il deviendrait moins consensuel, jusqu’à ne plus l’être du tout.
C’est humain.
Comment un riche peut-il savoir que le plus souvent, l’essentiel pour une grande partie des gens, c’est d’avoir les sous d’une baguette de pain ?
Il ne le sait pas. Mais comme il sait que pour se faire accepter de la communauté il devrait le savoir, alors il simule et, dans la plupart des cas, passe de dubitatif à l’exagération réactive.
Notre naïveté surprise leur a donné le feu vert pour fixer leur salaire. Nous étions à la sortie de la guerre. Nous étions naïfs au point de confondre le vrai du faux, le résistant, le planqué, le nazi. Nous nous sommes fait avoir. Ce fut une grave erreur. Désormais ce sont eux, en principe nos employés, qui fixent leurs salaires, primes, facilités, pension et avantage. La seule sanction est celle du législateur. Et comme le législateur, c’est eux. Inutile de faire un dessin.
J’ai renoncé à brosser un portrait type de celui qui s’enrichit au service de l’État. C’est une question de relation personnelle avec l’argent, qu’il soit du contribuable ou honnêtement gagné à la sueur de son front. Ils tentent tous de se justifier par des remarques sur les dépenses qu’un citoyen ordinaire ne ferait pas. Rares sont les cyniques qui comme Louis Michel osait déclarer à la presse qu’il n’était pas payé en fonction de son travail !

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Les parlementaires ont élaboré tout un système compliqué de droit au social et à la retraite qui en dit long sur la nature de l’intérêt qu’ils portent à la chose politique. La somme chapeau de José Happart qu’il reçut à l’issue de deux mandats à la présidence du parlement régional wallon et qui fit scandale à l’époque, n’est qu’une petite partie de ce que l’on sait de certains avantages qu’ils se sont octroyés.
On a pu voir le personnage une dernière fois l’année dernière, débraillé et vautré sur un banc de justice, entendre la justice déclarer la prescription pour toute une série d’indélicatesses.
Quelqu’un à cent lieues d’avoir mangé de la vache enragée ne peut pas comprendre ce que c’est de vivre au jour le jour à compter ses euros. Alors que tous ceux qui jouent avec nos destinées, surtout les socialistes et c’est l’occasion de faire savoir que Josée Happart en était un, ont dans leur programme une place plus grande au social que le MR et qu’on en est à buter sur la barrière de l’argent qui fait que ces gens ne nous comprennent plus. On reste pantois à la seule évocation de ce qu’aurait pu être une démocratie, si nous avions eu l’intelligence d’en concevoir une.
Le patchwork riches et pauvres actuels y supplée et c’est résumé par là ce que nous avons perdu et que nous ne rattraperons jamais !
Même l’administration fiscale est pour eux. Jamais elle n’a constaté, comme elle le fait si souvent pour le particulier, le moindre décalage entre le train de vie d’un ministre et ses revenus déclarés. Il n’y a des bisbilles que sur les erreurs et les oublis des déclarations de patrimoine qu’ils doivent prodiguer pour accéder aux emplois. L’Administration pourrait lancer une procédure de taxation sur ses signes extérieurs de richesse, pour eux aussi.
Quels sont les critères des faux et des vrais riches ? Les faux riches utilisent une carte de crédit. Les vrais riches ont une liasse de billets, un chéquier ou une carte de débit. Les faux riches conduisent des véhicules neufs et voyants. Les vrais riches conduisent des véhicules plus anciens et solides.
Les faux riches portent les dernières marques de designers. Le vrai riche portera une paire de vieux jeans décolorés.
En finale, nous sommes d’accords. Nous sommes dirigés par de vrais riches qui entendent bien le rester. Pour lors, leur objectif est clair, promettre à l’électeur avant l’élection, ce qu’ils oublieront élus.

3 février 2022

À poings fermés.

L’économie mondiale est conduite par très peu d’acteurs et subie par le reste des populations.
Ce qui détermine l’impossibilité de la changer en la modifiant, sans même envisager de l’abolir par quelque coup de force d’une minorité, c’est justement la difficulté de faire coïncider les préoccupations des populations avec leurs mandataires.
Ceux-ci font une politique des possibles en échangeant avec les acteurs-décideurs de l’économie, sans tenir compte de qui les ont élus. Ils dialoguent avec les gens du dessus et ignorent les gens du dessous.
Tout le drame est là !
Le plus bel exemple nous est donné par l’Europe.
C’est une institution jeune encore chapeautant 27 États pour y donner le « la ».
Pourquoi cette organisation n’est-elle que le reflet des possibles entre les acteurs économiques et les députés que nous y envoyons ? Tout comme les États, il y a cassure entre les populations et leurs mandataires. L’Europe de ce fait ne peut être que néolibérale et libre-échangiste.
Nous vivons dans des démocraties bizarres qui s’éternisent dans une hypocrisie qui fait croire que c’est l’électeur qui les détermine dans leurs relations avec les rares acteurs principaux de l’économie, alors que l’électeur est depuis longtemps exclu des débats.
Ainsi, une élite s’est formée qui n’a rien à voir avec l’ancienne confrérie 1900 des grands propriétaires terriens et des maîtres des forges. Cette élite est faite de techniciens, de mandataires et d’avocats naturellement attirés par la bourgeoisie libérale prépondérante, le tout relié au système mondial par les grands acteurs décrits plus avant.
Il est donc impossible que le peuple puisse voir un jour ses propositions atteindre le niveau des discussions permettant des réformes.
Voilà pourquoi, contre vents et marées, malgré ses derniers avatars et ses aberrations économiques, le système est hors de portée des populations et finalement hors de portée d’une démocratie.
Évidemment, tout qui procède de ce système se doit de le servir sans aucune défaillance. Les médias fantasment sur une courroie de transmission entre le pouvoir et nous, tout en affichant un libéralisme à toute épreuve et sans même considérer, que nous puissions avoir un avis contraire.
La nasse s’est resserrée et nous y frétillons sans espoir d’en sortir.

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Comme il faut bien vivre et qu’on ne peut pas passer sa vie, éternellement discriminés et traités d’extrémistes, la plupart des gens se sont fait une raison. D’autres ont été persuadé par la propagande des élites amalgamant astucieusement liberté d’entreprendre et liberté de l’Homme. Ils sont devenus les bons petits soldats de Georges-Louis Bouchez.
Ce troisième millénaire est à y regarder de près celui qui pourrait amener du changement d’un agencement qui date de Louis-Philippe. Des élites, se détachent des esprits éclairés qui font la part des choses et ne considèrent plus leur « caste » comme supérieure. Il y a des tentatives pour comprendre le peuple à travers ses difficultés et cela depuis les Gilets Jaunes. Les normes sont revues au sujet des intelligences vives déniées au peuple. Le diplôme n’est plus un certificat de capacité, mais simplement un moyen d’accéder commodément aux grands emplois, dans le formidable gâchis des intelligences sacrifiées au nom des productions à profit.
Et puis il y a les excès de l’économie libérale, ses tares, ses crises, ses non-sens qui aboutissent à plus de misère générale, pour plus d’opulence pour quelques-uns.
On a raison de dire que le plus grand ennemi du néolibéralisme, c’est le néolibéralisme lui-même.
Il y a tant d’appétits, tant de gens à pourvoir que tôt ou tard, comme les fauves aux rares points d’eau en Afrique, le système finira par s’entredévorer.
Alors, on s’apercevra devant le désastre, que ceux qu’on avait exclu des discussions étaient à ce point indispensables, qu’on est passé à côté !
Les opportunistes du MR, du PS et d’ailleurs auront gagné, mais ce sera dans le désert après l’hécatombe résultant de la faim et de la soif, dans le seul triomphe fatal de la destruction générale.
Nous n’y sommes pas encore. Peut-être cela n’aura-t-il jamais lieu.
Peut-être traverserons-nous des turbulences inconnues. Pensez donc ! 100 % d’échec pour 90 % des élites. Vous ne croyez tout de même pas que des gens de la trempe de George-Louis Bouchez vont s’incliner et dire qu’ils ont eu tort et qu’ils n’avaient rien compris !
Ils tenteront jusqu’au bout de nous entraîner avec eux dans le précipice. Il nous revient de ne pas céder et de ne pas les y accompagner.
De Romain Rolland, ce magnifique auteur, si généreux et si peu lu aujourd’hui, me remonte à l’esprit cette pensée d’espoir « Quand l’ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice.

2 février 2022

Comme un vol de gerfauts…

Les journalistes belges, une semaine après le scandale des ehpad en France, se demandent – tout surpris - si le même scandale n’existait pas en Belgique !
Une chronique précédente, avec six jours d’avance, remplace l’info locale, doutant toujours.
Bouchez vous l’expliquerait mieux que moi. Nous sommes dans la logique capitaliste. Une entreprise sort beaucoup plus de cash qu’un confrère pour produire la même chose. Ce confrère, s’il veut rester concurrentiel doit employer les mêmes techniques pour rester à flot, sous-peine de périr.
Qu’ici la marchandise soit des personnes âgées n’enlève rien à la logique.
C’est ça madame la libre concurrence, sauf quand il faut sauver les banques comme en 2008 ou sauver les centrales à charbon, comme en 2022.
Leur truc, c’est la concurrence réelle, douloureuse, pour les ploucs et la plage ensoleillée pour les cadors qui en ont étendu plus d’uns avant d’étaler leur gidouille à la plazza de Miami.
Si vous n’avez pas compris, votez donc toujours MR et foutez-moi la paix.
L’horreur s’est donc étendue à la Belgique, Orpea au cœur d’un scandale ici aussi ! « Les fossoyeurs » le livre du journaliste Victor Castanet, a mis huit jours pour franchir la frontière. Mais ouf, c’est fait.
Les 80 maisons de repos Orpea en Belgique, depuis le scandale, font des stocks de biscottes et dévalisent les magasins de couches-culottes. L’inspection peut passer. Les armoires sont pleines. On a même vu des « yeux » de graisse dans le court-bouillon. On a enlevé tout ce qui pouvait ressembler à des interdictions, barbelés, chicanes et portes d’accès au personnel uniquement. On tente la joyeuse ambiance. Si on les poussait un brin, les patrons feraient de la ristourne sur le séjour du mois de janvier, mois des soldes.
Un certain Fabien Boucqueau, représentant syndical à la CNE, avoue à la Dernière Heure, qu’on savait déjà tout avant la pandémie. Pourquoi alors n’avoir rien dit ?
Quand une vérité dérange les gens du MR, mais pas seulement, le PS aussi, les compagnons de la liberté d’entreprendre sortent de partout, échevelés, furieux, que l’on puisse calomnier le privé, si humain, si formidable, etc.
Après Boucqueau qui savait, mais que ce n’est pas son boulot d’affronter les tenants du système, DH est interpellé aussi. Mais pour ce journal, c’est son boulot. Et voilà le paradoxe, les gazettes de Belgique sont toutes dans les mains de deux, trois pontes, et si ça se trouve, le patron d’Orpea y a aussi quelques briques.
On le sait, les journalistes ne sont pas des héros, en Belgique tout particulièrement. Alors, le lecteur aura la nouvelle, mais arrangée à la madeleine de Proust. Chichi et embarras, on n’est pas des sauvages et on ne va pas torpiller une entreprise d’avenir, puisque le grand âge gagne des points sur l’échelle des âges.
Pourtant c’est dur d’entendre des aides-soignantes nous dire « dans certaines maisons de repos d’Orpea, quand les protections incontinence ne sont pas pleines, on ne les remplace pas ». Parfois le personnel est contraint d’utiliser des chaussettes par manque de gants de toilette. On ne dit pas si elles ont été lessivées.
Le système mis en place fait que les travailleurs n’ont pas accès au matériel en suffisance, les conditions de travail, cela va sans dire, sont pénibles par manque de personnel, effet probablement délibérément recherché par les directions.

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Les familles qui avaient leur langue en poche par une sorte de crainte que leurs reproches ne vinssent à retomber sur la tête de leur parent résident, se libèrent peu à peu de l’omerta du silence.
Lors de l’hécatombe à cause de Covid-19 et ses mutants, les directions, parfois téléphonaient à 5 heures du matin, un avis bref de décès aux familles, sans condoléance, ni relation des derniers instants. (Comment auraient-ils su ? On y meurt presque toujours seul. Le personnel voyant qu’un résident est en train de claboter se dit le mot et évite de passer y voir. On pousse seulement la tête par la porte pour voir si « c’est fait », de temps à autre !)
Tout ce qui intéressait la direction, c’était de connaître l’entreprise des pompes funèbres qui dégagerait les lieux vite fait. On suppose qu’à défaut d’une réponse immédiate, qu’Orvea avait une liste de maisons d’ensevelisseurs avec lesquels en bon libéral, on reçoit sa petite commission.
Il paraît qu’en Wallonie nous avons un service d’inspection des maisons de retraite, l’Aviq, sous la responsabilité de Christie Morreale, ministre régionale de la santé. A ce jour, 12 maisons de repos ont été inspectées. Sur ce nombre, l’Aviq a remis un avis positif pour 8 institutions, un avis plus mitigé pour 2 et un avis très préoccupant pour un établissement.
Comme on peut voir, c’est un service à la pépère où il vaut mieux ne pas faire de vague, sous peine de se retrouver au chômage. Il paraît que ça va changer, que le législateur va se retrousser les manches et sortir enfin une législation plus contraignante.
Bien entendu les prix des hébergements sont d’ordre du privé et n’entreront pas dans le collimateur de la loi. S’il en était autrement nous aurions tout le panel des libéraux saisissant l’Europe, dont on sait la politique très en pointe, sur l’art de se faire du pognon sur le dos des populations.

1 février 2022

La dernière combine libérale.

Depuis que les milliardaires comptent les biscottes et rationnent les couches-culottes dans les Ehpad, le tandem Bouchez-Wilmès ne monte plus à la balustrade pour nous convaincre de privatiser tout l’État, afin que le bonheur règne sur le pays.
Ils s’y appliquaient avec beaucoup de zèle. S’ils se font moins farauds ces temps-ci, ils ont leurs raisons. Ils attendent que le scandale des maisons de retraite disparaisse des têtes légères.
Manque de pot, voilà le mazout qui flambe et l’électricité qui suit. Des esprits non encore imbibés de la culture libérale se souviennent que l’entreprise d’État de l’énergie, ce n’était pas si mal que ça.
Le coup de la centrale nucléaire qui produit de l’électricité bon marché et qui est obligée d’aligner ses prix sur l’électricité-charbon à cause des directives européennes, l’Europe, complice et compère du tandem, en remet une couche.
Le privé n’a pas la fibre sociale, par essence. Son unique objectif c’est faire de l’argent, par tous les moyens, avec la complaisance des partis libéraux MR, PS et CDH.
Le président du MR se sent investi d’une responsabilité, celle de conduire l’Europe au grand marché du monde, braderie suprême de tous les aventuriers réunis aux souks du « tout pour moi et rien pour les autres ».
La devise latine « l’argent n’a pas d’odeur » verrait toutes les ceintures noires du système battre les autres, afin de régner sur le monde.
On n’en est pas là.
Il se pourrait même, vu l’évolution des choses, qu’on n’y soit jamais.
À peine remis de la surprise des Ehpad et du bricolage des prix de l’énergie par l’Europe, on apprend que la société des autoroutes privatisées pour le grand bonheur des actionnaires et l’effroi des péages de l’utilisateur, vient de pousser l’étiquette de 2 % discrets et 4 % moins discrets, sur certains tronçons.
Vous me direz « c’est en France », sauf qu’en juillet et aout, ce sera franco-belge.

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Cette manie de vouloir confier la gestion des rouages essentiels de l’État à quelques milliardaires qui reniflent l’odeur de l’argent, malgré Vespasien, comme les vélociraptors du Jurassique, le sang, s’explique par l’attraction que des coquins ont les uns pour les autres !
Vous me direz l’affaire Stéphane Moreau et sa gestion des Intercommunales dans le gros bisness, le tandem Bouchez-Wilmès pourraient en faire de la pub libérale. On a bien vu de la manière dont fonctionnait les Intercommunales, sans contrôle, sans frein, dans le ronron des coupons de présence et du bruit des tiroirs-caisses.
On croit savoir que l’arnaque a été dénoncée, qu’on a démonté l’escroquerie, que certains délégués aux assemblées ont remboursé discrètement leurs jetons de présence et que finalement, Moreau n’a pas fini multimilliardaire dans la couche-culotte hors de prix. Il doit être quelque part dans la combine de quelque sous-produit du libéralisme, en train de se refaire dans l’anonymat.
On ne pourrait pas en dire autant dans le privé, cette fin tragicomique n’est jamais celle des financiers de la planète. On peut vérifier en essayant de connaître les comptes des multinationales. Faute de pouvoir évaluer les bénéfices pour les taxer, on va leur proposer une somme sur un papier qu’on détruit immédiatement après lecture. Elles répondent de même. Et ainsi de suite. Parfois, elles veulent bien payer un peu, parfois non… Les USA se couchent. L’Europe à ce petit jeu n’existe pas.
Le dernier coup de bambou des laudateurs du privé, c’est l’économie qu’on croyait remise du Covid. Après la réélection de Macron, en mai, les beaux jours de la croissance à 6/7 % allait mettre tout le monde d’accord sur la vente au plus offrant des dernières entreprises publiques. Patatras ! L’inflation renflamme ce qui restait de produits abordables, avec l’impression, pendant que le peuple souffre, certains loustics spéculateurs, fervents adeptes de la privatisation, se goinfrent en prévision d’acheter l’État lui-même, pourquoi pas.
La Belgique, une république bananière ? Ils y ont déjà pensé.
L’oncle Xi s’est plutôt calmé, sous l’effet de la pandémie, mais il pourrait reprendre ses propositions alléchantes de nous gérer à distance. Un fonctionnaire belge de nationalité Chinoise administrerait le pays depuis Nankin, le Graal pour le MR.
On reste sans voix de toutes les possibilités que la privatisation de l’État offre à ces Messieurs les libéraux !