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Les élections en France.

Va-t-on assister en avril, à la réélection d’Emmanuel Macron ?
C’est bien possible. La majorité qui s’était dégagée en 2017 est celle de toujours. Une population peureuse dont le lien commun est la peur du changement, semble apte à remettre en selle ce président aux apparences polies, qui rassure sans innover, qui assure l’essentiel sans que le changement soit perceptible et pour cause, il n’y en a pas.
Marianne aurait même trouvé le « complot suprême » entre l’Élysée et le milliardaire Bolloré. Le groupe aurait gonflé à mort Zemmour pour que Marine Le Pen ne soit pas au second tour.
C’est la petite dernière des rumeurs. Qu’importe, voilà Macron non-candidat, l’être bientôt.
Ainsi président de l’Europe, se chargeant de missions notamment celle de parler « d’égal à égal » avec Poutine, il semble que l’actualité soit sa meilleure campagne préélectorale. Pourquoi entrerait-il dans l’arène des candidats, les sondages, le plaçant au-dessus du lot, à 24 % d’intentions de vote ?
Plus on se rapproche de l’échéance, moins on peut rectifier le tir, en cas de pépin. Par exemple que Poutine envahisse l’Ukraine ou que le dernier mutant du Covid-19 soit dévastateur.
Macron n’aura que l’embarras du choix en désignant un ennemi intérieur qui pourrait être n’importe qui, sauf bien entendu celui qui touche à la réalité des banlieues islamisées. Un ennemi extérieur est tout aussi bénéfique. Une nouvelle guerre froide serait la bienvenue.
Parler de tout, mais dans le vague avec de grandes phrases sur la démocratie en péril, pour refonder l’Europe, fait toujours recette. En principe cette idée même de refondation n’a pas de sens, puisque l’Europe est définitivement, sans consultation des peuples, un des piliers actifs du néolibéralisme et, par conséquent, Macron, pro-européen, l’est aussi.
La suite se déclinerait avec la fausse sincérité de quelqu’un qui ne veut rien cacher, pour cacher tout. Quelques mois après la débâcle occidentale en Afghanistan, conclue sans que les Européens embarqués dans cette aventure soient consultés sur son dénouement, suivie du camouflet américain infligé à la France dans le Pacifique, Macron n’abordera pas ce côté déplaisant. Il n’a pas su démêler l’écheveau au profit de la France. Washington peut user de la crise ukrainienne pour tancer ses alliés et resserrer les rangs sur le Vieux Continent, Macron approuvera tout, y compris l’utilité de l’OTAN.
C’est le fait du prince de se présenter après tout le monde en majesté après avoir usé largement et gratuitement des ressources de l’État pour s’aller faire voir aux quatre coins de la France, s’auto-admirer dans les selfies et serrer les mains des vieilles dames qui lui disent que vivre avec 750 € par mois est impossible, lui le regard ailleurs, tout en répétant à l’envi que cela va changer, quand il sera président, faisant oublier, malgré les réticences, qu’il l’est déjà.
Son paradoxe tient dans l’obligation de vanter son quinquennat. Or, celui qui est satisfait de lui-même reste bien le parangon de la bêtise et décourage tout véritable échange humain.

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Ce samedi, la meute à ses trousses a dépêché deux sonneurs de cor au fond des bois.
Eric Zemmour et Marine Le Pen.
Le plafond de verre, inventé par Mitterrand, tombe en morceaux, plaçant Marine Le Pen dans le cercle des respectables de la politique et Zemmour en salle d’attente.
On attend pour bientôt le son du cor de la moins douée des trois à célébrer le verbe, Valérie Pécresse. Il est vrai que maintenant avec les prompteurs…
A l’issue de ce samedi, Zemmour, du point de vue de la rhétorique, est un orateur de la lignée des Clémenceau et des Jaurès quoique sa dialectique fût celle d’un Charles Péguy, voire d’un Maurras. Pour atteindre un tel sommet dans l’art oratoire, il faut être sincère. Et il l’est. On peut évidemment interpréter selon son opinion personnelle, la valeur ou non de ses arguments. Sa seule détestation du revenu mensuel garanti est un signe que quoique il en dise, les travailleurs et la France pauvre n’ont rien à attendre de lui.
Marine Le Pen, quoique moins habitée par l’éloquence, a aussi produit une belle prestation quoiqu’ouvertement lue. .

On peut le regretter ou sans réjouir, il n’y a plus de gauche en France qu’éparse, et battue à l’avance. Le débat sera donc limité entre Macron et les droites. Comme Macron est aussi viscéralement de droite, il va devoir employer bien des astuces pour faire montre d’originalité.
Évitera-t-il un débat sur l’immigration ? C’est toute la question pour les semaines à venir.

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