DiPSersoïde.
Mauvaise semaine pour le duo Di Rupo-Magnette.
Dimanche dernier, Elio Di Rupo était l'invité de Pascal Vrebos sur RTL-TVI. Durant la séquence des cotes sur 10, l’ancien numéro Un du PS a été confronté à une proposition du PTB : diviser par deux le salaire des ministres.
Le rapport de Di Rupo à l’argent entraîne chez lui une montée d’adrénaline dès qu’il entend le mot « argent ». Cela se manifeste par une voix qu’il ne contrôle plus, tout de suite dans les aigus. On a devant soi la Castafiore !
C’est harpagon hurlant « ma cassette ».
Il a cru malin de nous faire le coup de « si ça pouvait résoudre la misère ! ». Autrement dit à question délicate, réponse biaisée. Ce type a un rapport malsain avec l’argent, il devrait consulter.
"Si ça pouvait résoudre toute la misère qu'il y a en Belgique, je pense que tous les ministres le feraient". On savoure sa réponse. Dans la vie courante, quelqu’un qui a du cœur et le sens du social, ne répond pas de la sorte. C’est se moquer du monde.
A bien y réfléchir, on ne sait pas exactement ce que gagne un ministre, ni un quelconque parlementaire, du reste. Il y a à côté de la paie officielle tant d’autres petites combines pour arrondir les fins de mois, des facilités de transport, des cantines gratuites, etc. qu’il n’y a vraiment que le fisc qui pourrait le dire, d’autant qu’une carrière dans le civil n’est pas incompatible, comme un mandat d’administrateurs dans une société mixte.
Griffes dehors quand on parle d’argent, « son argent », le coup ne pouvait venir que du PTB.
Alors, il a parlé des sommes folles que le PTB jette sur Facebook et les réseaux sociaux, provenant des traitements de son personnel indemnisé par l’Etat. Il n’aurait pas dû, car s’il parle de centaines de milliers d’euros pour un si petit parti, c’est donc bien vrai qu’on pourrait économiser des dizaines de millions du reste des indemnisés de la gent parlementaire.
"Avec leur argent, ils le donnent au parti et ils font de la propagande. Ils ont dépensé, tenez-vous bien, près de 400.000 € sur Facebook et les réseaux sociaux ». Personne n’a fait remarquer à Di Rupo et surtout pas Vrebos, qu’il y avait comme une indécence de parler de « leur argent » qu’ils « donnent » au parti, comme si l’État était un distributeur de billets et ce qu’en terme de dépossession signifie « donner » pour un avare.
Les journalistes ayant autre chose à faire, personne n’a relevé cette prestation du ministre-président, pourtant si significative pour un homme ayant prétendu jadis au social.
L’autre duumvir, Paul Magnette, devait définitivement montrer qui était le patron au Kern, après sa sortie contre l’e-commerce et le travail de nuit.
Un accord a été trouvé au bout de la nuit du lundi, et il semble arranger tout le monde.
Le PS voulait imposer une « présomption de salariat » pour les travailleurs de plateformes (Deliveroo, Uber) sur base du modèle espagnol.
Les libéraux ont refusé. Selon le MR, les travailleurs se satisfont très bien du statut d’indépendant.
Paul Magnette écrase et regarde ailleurs.
Les socialistes ont ensuite voulu mettre en place une série de critères pour déterminer la dépendance du travailleur vers la plateforme. Si 3 critères sur huit étaient remplis, ils devaient alors être considérés comme des salariés.
Les libéraux ont refusé. Des critères objectifs étaient trop difficiles à mettre en place et à contrôler.
Paul Magnette n’accuse même plus le punch de vélociraptor-dents-blanches de Georges-Louis Bouchez. Il se demande même si ses coups de mentons de la semaine dernière ne frisaient pas le ridicule mussolinien.
Pour l’aspect moderniste du gouvernement, c’est la loi de 2006 de Sabine Laruelle qui sera adaptée. En gros, elle doit apporter une meilleure protection et diminuer la précarité des travailleurs.
Comme si depuis seize ans elle avait servi à cela !
On va même renforcer les contrôles et donc confier à des agents de l’État le soin de réprimer les abus à propos des 500 euros de revenus défiscalisés par mois sur le travail occasionnel.
Un consensus sur l’e-commerce avait déjà été dégagé depuis un certain temps pour le travail de soirée. Magnette qui n’en voulait à aucun prix, souscrit à l’expérience-pilote du travail de 20 h à minuit.
Cet accord sur l’emploi ne satisfait pas la FGTB. Thierry Bodson, pourtant aux ordres du PS, dit imbuvable cette réforme libérale du marché du travail.
En Flandre, la ministre flamande de l’Emploi Hilde Crevits trouve Vélociraptor Bouchez trop gentil avec Magnette. Les Flamands ont dans leurs cartons un projet de travail non-stop 24 h sur 24, qui leur permettra de rafler toutes les nouveautés dont l’e-commerce est capable.
Magnette couperait bien son salaire en deux si son intervention avait pu servir à quelque chose.