Deux Royaumes en un !
Le gouvernement d’Alexander De Croo ne tient plus à grand-chose : l’impossibilité d’en trouver un autre à cette législature !
Le mois dernier, c’était l’idolâtre de Louis Michel, le sieur Bouchez, qui envoyait quelques vannes à son homologue socialiste, partenaire du gouvernement. Aujourd’hui, c’est Paul Magnette qui présente 13 mesures au nom du PS pour soutenir le pouvoir d'achat de la classe moyenne.
Même remarque que pour Bouchez, Magnette ne s’adresse même plus au premier ministre dans le cadre d’un exercice du pouvoir légitime, à croire que cela ne sert à rien. Il le fait devant les citoyens comme s’il était question d’un programme électoral !
A sa décharge, les gens vivent mal l’inflation galopante. Ils redoutent les rallonges aux factures du gaz et de l’électricité. Ils constatent aussi la nette différence avec seulement le mois de janvier en référence à mai, à la hausse des achats de tous les jours pour s’alimenter et se vêtir.
Tant il est vrai aussi que le silence d’Alexander sur la situation sociale qui s’aggrave, a quelque chose d’inquiétant, comme l’impossibilité de pouvoir agir, d’être impuissant ou pire à trouver cette situation négligeable devant la question fondamentale de la prochaine législature : l’impossibilité de former un gouvernement sans le Vlaams Belang !
Le catalogue de mesures de Magnette doit faire bondir l’amoureux de Louis Michel : taxe sur les riches, sur le patrimoine, des aides pour les factures d'énergie des classes moyennes. Or, il reste deux ans à tirer avant la future législature qui s’annonce déjà comme la der des der dans un affrontement des deux communautés linguistiques !
Le pire pour Alexander, ce fut la présence à côté de Magnette du vice-Premier Ministre, Pierre Yves Dermagne, censé défendre le programme du gouvernement. Qu'un vice-Premier mette la pression en conférence de presse, sur les autres membres du gouvernement, en proposant des mesures qui ne sont pas prévues dans l'accord de gouvernement, est tout bonnement du jamais vu. En d’autres circonstances, cela nous eût valu une crise gouvernementale. Jusqu’à présent rien. Et pour cause, la Vivaldi est le bout du bout du possible. Après, c’est l’aventure, le vide.
Ce coup porté à la coalition Vivaldi ajoute à la pression, sur le Premier ministre, dans le genre cocotte-minute.
Les élections anticipées ? En pleine inflation, guerre en Ukraine et un Covid-19 qui s’attarde, avec les Flamingants en embuscade, est-ce bien raisonnable ? Pourtant, ces rumeurs viennent bien du gouvernement lui-même.
Paul Magnette a réaffirmé sa volonté d'être Premier ministre, si on le lui demande en 2024. Georges-Louis Bouchez a fait pareil en visite chez un célèbre journaliste flamand. Et il y a eu cette conférence de presse cet après-midi.
Devant ces affirmations, le choix des électeurs doit passer pour secondaire. A moins que le flamingantisme ambiant ne mette tout le monde d’accord.
Depuis le temps qu’on en parle, serait-ce la fin de la Belgique et de la dynastie laekennoise ?
Les royalistes bourgeois et fiers de l’être seraient-ils réduits à replier la famille royale sur Quaregnon et laisser le bruit et la fureur s’emparer de Bruxelles, capitale de la Flandre ou de l’Europe, Pissepot commode à un jet de Gand et de Namur ?
On n’est pas là officiellement, mais on y arrive malgré la fine fleur de lys du MR et du PS. Des futurologues spéculent, loin des soucis de la ménagère avec son panier en rétrécissement constant, les chômeurs la corde au cou et les malades de longue durée aux cancers qui refusent de métastaser, sur un État flamand et un État wallon chapeauté par un roi qui le serait de deux royaumes !
On a bien eu les Deux Sicile par le passé.
Le menin montois du roi, Elio Di Rupo, y a peut-être pensé ?
Les bourgeois conserveraient leur tire-lire dans les deux langues et le gouvernement qui fédérerait les deux royaumes n’aurait comme attribut qu’une représentation à l’Europe et une mission diplomatique pour le reste du monde. On voit dans cette combinaison tout le portait de Sophie Wilmès, en congé spécial pour le moment, expliquant dans toutes les langues la nouveauté bicéphale avec l’avantage de lutter contre le chômage en inventant des emplois de haut rang supplémentaires, faisant de la Belgique une usine à gaz hypersophistiquée !
C’est une plaisanterie, direz-vous. A cela, une réplique est assurée… si vous estimez que nous n’en sommes pas au vaudeville, on ne peut plus burlesque, c’est que vous restez collés aux positions des pythonisses de foire en congrès aux PS-MR ! Le reste de la population voit le déroulement historique actuel comme un film de science-fiction depuis les fauteuils d’avant-première. Elle ne se sent pas concernée, depuis qu’elle a été exclue des débats du pouvoir depuis pas mal d’années déjà !...