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Hauts les Cœurs !

L’OTAN va se remuscler, tout au moins en paroles, à Madrid, pendant trois jours.
Celle que l’on disait en mort cérébrale se requinque de l’agression de l’Ukraine par Poutine, tout à fait inespérée par Tonton Biden pour remettre de l’ordre dans son fermage de l’Europe.
Les marchands d’armes ont leurs carnets de commande ouverts et le crayon à l’oreille, comme l’épicier du coin.
Par hasard, le Traité de l’Atlantique Nord reçoit les pays de l’autre Océan en amis, quelquefois que Biden aurait besoin de mélanger les deux Eaux dans sa future guerre avec la Chine.
Les américanolâtres sont aux anges en Belgique, pourtant avant-dernière dans la course aux 2 % de PNB d’investissement en efforts de guerre. Les USA lui pardonnent ce retard en considérant les F35 que le contribuable belge s’est offert pour une poignée de milliards.
Les cocardiers Alexander De Croo et sa ministre de la Défense seront de la fête guerrière, la cocarde sur la poitrine. Seule l’hyperlibérale Wilmès ne les accompagnera pas, en raison d’une mission humanitaire à domicile.
Poutine fait peur à tout le monde, au point que la Norvège et la Finlande ont posé leur candidature pour intégrer la machine guerrière américaine. Erdogan, membre de la Chose, s’y oppose pour des raisons personnelles. On pense qu’il suffira d’ouvrir une ligne de crédit depuis Washington pour arranger le deal avec l’irascible Turc.
L’OTAN refile ainsi, grâce aux Russes, sa soi-disant mort cérébrale à l’Union Européenne qui rêvait d’une armée personnelle chevauchant pour le compte des vingt-sept. L’affaire était déjà mal engagée avec l’achat de Berlin des fameux F35 que tout le monde s’arrache, alors qu’un accord avait été conclu avec la France pour fabriquer un avion équivalent européen.
L’Europe qui avait cédé toute son industrie guerrière ou presque aux grands amis américain devra patienter que l’OTAN finisse par avoir la peau des deux fous du moment : Poutine et Xi Jin Ping.
À Madrid, on s’en régale, ce n’est pas pour tout de suite. Surtout pour le Jaune, dont on ne sait pas encore comment impliquer l’OTAN dans le conflit qui vient entre Jo et Xi.

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Embarqués à l’Europe pour améliorer leurs fins de mois, Charles Michel et Didier Reynders, américanolâtres de toujours, n’iront pas épousseter la veste de Jo Biden à Madrid. Ils regrettent de ne pouvoir exposer en public leurs sentiments profonds de l’amour de l’Amérique et aussi pour le blingblings des banquets.
La guerre en Ukraine est tellement inespérée pour l’Amérique qu’on se demande si Poutine n’est pas de la CIA ? L’Ukraine est un merveilleux terrain d’entraînement pour l’US Army qui y essaie ses nouveautés meurtrières, tout en se débarrassant des vieilleries qui encombraient ses dépôts.
On perce chez Poutine un certain essoufflement, une usure lente de son potentiel, même si dans le Donbass il met tout le paquet. On devine l’épuisement des stocks militaires et l’hostilité croissante d’un peuple qui, dans l’urgence de la fermer, compte tenu des représailles, n’ose pas manifester complètement sa mauvaise humeur.
L’OTAN s’en délecte. Les rapports secrets qui vont être discutés sur les armements russes, les tactiques du Kremlin et le cancer supposé de Vladimir seront à la Une de toutes les gazettes à la fin de le cession.
Le personnel qui s’agite autour des engins de mort, saisi parfois de la riposte au point d’y laisser sa peau n’est pas membre de l’OTAN et ne fait pas partie de l’UE. On a promis aux survivants monts et merveilles : entrer à l’Europe et faire partie de l’OTAN. Ce n’est pas pour tout de suite, mais c’est un baume pour les combattants.
Les hôpitaux des 27 accueillent les Gueules cassées d’Ukraine en héros. C’est bien la première fois qu’on renoue avec la guerre froide en interposant autant de chairs à canon gratuites, entre le Fou et les américanolâtres.
Ombre au tableau, ce remue-ménage à l’Est, à la suite des remous d’une économie libérale malade, n’apporte pas la moindre espérance d’un rebond. Au contraire, on navigue vers la stagflation.
Peut-être que le sommet de Madrid en faisant exploser les ventes propices à l’industrie des Armements, relancera la machine à business ?
Les marchands de canon n’ont jamais apporté la prospérité ailleurs que dans leurs conseils d’administration. Par contre, la mobilisation, la guerre même qui en découle – car comment liquider les stocks sinon en s’en servant ? – est porteuse de bonnes nouvelles pour l’économie libérale. À défaut de reprendre dans la prospérité, l’économie de guerre a au moins le mérite de museler les syndicats et faire taire l’extrême gauche.
Le Peuple souvent marche dans la combine. « Hauts les Cœurs » brament les entraîneurs de foule. Et on part ainsi se faire tuer la fleur au fusil, sans savoir vraiment pourquoi ?

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