À COUPER LE SIFFLET !
Les effrontés qui se prétendent journalistes dont certains sont même payés par nous, notamment à la RTBF, ont passé sous silence une des trois mesures restrictives prises par l’UE le 7 juin dernier et qui concerne « un instrument essentiel de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) ».
Adroitement, l’UE avait fait précéder sa mesure « honteuse » de deux « glorieuses » qui concernent une avancée du féminisme sur les machos entrés en résistance.
La mesure à dissimuler aux ploucs était accompagnée du baratin habituel « préserver les valeurs, les intérêts fondamentaux et la sécurité de l'UE, préserver la paix consolider et soutenir la démocratie, l'État de droit, les droits de l'homme et les principes du droit international, etc », ces joyeusetés peuvent censurer toute personne ou groupe qui soutient les politiques ciblées, qui prend part à des activités terroristes, etc.
Dorénavant, les écrits sur Facebook, les libelles de toutes sortes écrits par des citoyens libres pourront être censurés au nom de ce qui précède, sans tambour ni trompette, par des Agents de l’État de manière anonyme et sans recours possible.
On voit où ça va mener : obligation d’une « bonne » attitude morale vis-à-vis du libéralisme, gestionnaire à vie de la démocratie.
Ce samedi à Liège, il paraît que l’humoriste Dieudonné honni par la bienpensance va faire les frais des anciennes interdictions de faire rire ceux qui aiment ce genre de plaisanterie, renforcées du feu vert de l’UE. Les flics sont sur les dents. Les gens ricanent. « Cet antisémite n’a que ce qu’il mérite », disent-ils. Ils ne voient pas les malheureux, sur quoi cette censure peut et même va déboucher : la perte d’une liberté fondamentale, celle de pouvoir s’exprimer librement sur tous sujets.
Cette initiative de l’UE a déjà trouvé un écho en France. Sous couvert de lutter contre le terrorisme et de se conformer au droit européen, l'Assemblée nationale française a voté le 27 juillet une loi sur « la prévention de la diffusion de contenus à caractère terroriste ». Ce texte donne à présent le droit aux autorités de censurer, dans l'heure et sans aucune intervention de la justice, tout contenu publié sur internet dès lors que celui-ci peut être considéré comme « terroriste ». Gérald Darmanin s'est félicité sur Twitter que « ce texte important permet de contraindre éditeurs et hébergeurs web à retirer les contenus terroristes dans l’heure ».
Le gouvernement français exulte : « il était indispensable que des autorités indépendantes chargées d’assurer et de contrôler la légalité du retrait des contenus soient désignés par chaque État-membre ».
L'autorité indépendante en question censée contrôler ces contenus est l'Arcom, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, le successeur du CSA. C'est-à-dire une instance dont les membres sont nommés par les présidents de la République, du Sénat et de l'Assemblée nationale, par le Conseil d'État et par la Cour de cassation. C’est dire la tendance… comme autorité indépendante, on fait mieux !
Être jugé coupable sans intervention judiciaire et sans possibilité de se défendre en amont de la sanction, c’est le nouveau deal d’un étrange concept de la séparation des pouvoirs.
Contrairement à ce que permet habituellement le droit français, un plaignant pourrait ainsi se voir être injustement condamné avant d'avoir la possibilité de se défendre. En résumé, la sanction interviendra avant toute intervention de l'institution judiciaire, et donc avant tout procès.
En attendant une éventuelle procédure balayant la présomption d’innocence, puisque la sentence est exécutée avant le dépôt d’un recours, l'UE aura créé l'opportunité d'une forme de censure préalable, ce qui va à l'encontre des éléments fondamentaux de la liberté d'expression.
Fort inquiétant, dès ce jour, le ministère de l'Intérieur d'un pays va pouvoir faire supprimer en une heure un contenu qu'il aura décrété terroriste dans le pays voisin, en s'adressant directement à la plateforme qui l'héberge et sans qu'aucune autorité judiciaire, des deux côtés, n'ait jamais eu un regard dessus.
À l'en croire, cette loi permet une ingérence permanente entre États européens sur la manière de régulariser la liberté d'expression des citoyens de l'UE sur Internet. Un mode opératoire qui soulève de nombreuses questions.
Dans certains États de l’UE, on peut être ciblé officiellement comme traître à la nation ou ennemi de l'État pour avoir simplement s’être étonné d’une décision gouvernementale. Dans certains États de cette Union européenne, la constitution peut être interprétée comme jugeant acte terroriste le fait d'organiser un référendum.
La définition du « terrorisme » prête largement à interprétation. Qu'est-ce qu'un terroriste ? Georges-Louis Bouchez n’est pas loin de le définir comme quelqu’un qui « sabote » le système libéral en tenant des propos subversifs quant à son bon déroulement, d’ici à ce que le chômeur soit son bras actif, il n’y a qu’un pas et une nouvelle forme de terrorisme voit le jour.
Qui sait comment la bien-pensance qualifierait une contestation massive du genre des Gilets Jaunes, si elle avait lieu aujourd’hui ? La démarcation entre terrorisme et sécurité intérieure est trop poreuse pour pouvoir affirmer qu'ils ne seraient pas victimes d'une chasse aux sorcières encore plus agressive.