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31 août 2022

UNE LÂCHETÉ PRÉCESSIONNAIRE (1).

Georges Bernanos (1888-1948) acheva d’écrire « Les enfants humiliés » en janvier 1940. Dans un court extrait ci-dessous, il revient sur l’attitude des Alliés face à un dictateur.
« En deux mots, l’Allemagne ne laissait plus à l’opinion publique, ou ce qu’on appelle de ce nom, le choix entre la guerre et la honte. J’ai déjà dit que pour tirer profit des manquements de la parole, il est d’abord nécessaire d’en avoir une, notre honte eût été sans issue, nous étions enfumés dans un nouveau manquement ainsi qu’un rat dans son trou. Depuis des années, mais précisément depuis 1934, le jeu des dictateurs réalistes a été de nous associer à toutes leurs injustices, non pour partager le profit, mais pour leur donner une apparence de légalité, car à chaque canaillerie, forcés de justifier notre abstention, nous devions trouver une formule juridique acceptable, qui pouvait à la rigueur tenir lieu de certificat. »
Cinq ans après l’annexion de la Crimée (2014) à la Fédération de Russie, le président Macron recevait Poutine en 2019 au Fort de Brégançon. Le président français se transformait en un Édouard Daladier, Président du Conseil français jusqu’en 1940, signant les « Accords de Munich » en septembre 1938 entre la France et le Royaume-Uni d’une part et l’Allemagne d’Adolphe Hitler d’autre part, sonnant le glas de la Tchécoslovaquie. L’Allemagne avait négligé d’inviter le président Edvard Beneš, come de bien entendu, avec la complicité tacite des deux autres.
Circonstances aggravantes pour Emmanuel Macron en 2019, la Crimée était bel et bien annexée cinq ans auparavant à la visite de Poutine, tandis que Daladier faisait semblant de ne pas voir en 1938 que le problème des Sudètes soulevé par le chancelier de l’Allemagne mettait fin, en réalité, à la Tchécoslovaquie.
Tout le monde savait en 2019, ce que l’annexion unilatérale d’une partie de l’Ukraine à la Fédération de Russie cachait de monstrueusement pervers et d’illégal à l’initiative d’un seul homme : Vladimir Poutine.
Personne n’a rien dit.

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Au contraire, on s’est félicité de l’initiative du président Macron qui par la suite, loin d’avoir regretté cette visite, s’inquiétera, trois ans plus tard, lors de sa présidence du Conseil de l’Europe, de ne pas « humilier » la Russie, sous-entendant Poutine, dans l’agression en février 2022 de l’Ukraine, en train de tourner en fiasco qui n’avait plus rien à voir avec une guerre éclair.
J’en parle d’autant à l’aise qu’à l’époque, j’avais écrit un justificatif de cette agression inspiré par les gazettes, selon lesquelles la Crimée avait été cédée à l’Ukraine par un Khrouchtchev, secrétaire du parti communiste de l’URSS, complètement ivre lors des signatures.
On en revient à la courte citation extraite du livre de Bernanos. « …L’Allemagne ne laissait plus à l’opinion publique… que le choix entre la guerre ou la honte ». Une fois de plus l’Europe, car cette fois il s’agit de nous tous, nous avons choisi la honte devant un dictateur !
Quelle est la genèse de cette guerre actuelle contre l’Ukraine, sinon un conflit-post soviétique à la destitution par le peuple ukrainien, du président Viktor Ianoukovytch, homme de paille du Kremlin.
Depuis, Poutine considère que le nouveau gouvernement ukrainien est « illégitime ».
On a oublié tous les mensonges de Poutine au temps de l’annexion de la Crimée pour dorer la pilule et faire pencher du côté de la honte, la balance chez les Européens, entre elle et la guerre.
D’abord, le mensonge effronté d’un dictateur sûr de lui, méprisant le Droit international et les pleutres s’y cramponnant : Poutine niera être à l'origine de la présence de soldats russes en Crimée et affirmera que ces soldats sont des « forces locales d'auto-défense ». Le 11 mars 2014, le parlement de Crimée sous la pression de la Russie déclare l'indépendance de la république de Crimée (réunissant la république autonome de Crimée et Sébastopol). Le 18 mars 2014, à la suite d’un référendum tenu le 16 mars, le gouvernement russe annonce que la république de Crimée (correspondant à l’ancienne république autonome de Crimée) et la ville de Sébastopol, anciennement ukrainienne, deviennent deux nouveaux sujets de la fédération de Russie.
L'Assemblée générale de l'ONU adopte le 27 mars 2014 avec 100 voix pour et 11 contre, une résolution non contraignante qui dénonce le référendum en Crimée et le rattachement de cette péninsule à la Russie.
Poutine étant convaincu que les Occidentaux avaient choisi la honte, il pouvait offrir des fleurs à Brigitte Macron au fort de Brégançon en 2019. La suite est dans les esprits depuis février 2022.
Tout est dit.
Reste la raison profonde de Poutine à son coup de dés guerrier de février 2022 : la crainte que ce petit air de liberté laissé aux citoyens de l’UE de critiquer la démocratie et son économie néolibérale, ne se diffuse en Russie par l’Ukraine désatellisée.
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1. Changement graduel d’orientation.

30 août 2022

L’État violent ?

En principe, la violence est un monopole d’État. Sous l’autorité du Ministre de l’Intérieur, la police est en droit de disperser à coups de grenades lacrymogènes et de flashballs une manifestation qui « troublerait » l’ordre public.
Le tout est de déterminer ce que l’on entend par « trouble à l’ordre public » et c’est ici qu’on s’aperçoit que ce qui semblerait relever de la Justice en butte à la délinquance des rues, relève en réalité de la politique et de la majorité du gouvernement qui prend la décision en dernier ressort, d’utiliser des moyens violents.
On l’a bien vu lors de la crise des Gilets Jaunes, comment ce mouvement spontané issu de différentes classes sociales s’estimant lésées et humiliées a tout de suite été considéré par les Autorités comme une subversion dangereuse de l’extrême gauche portant atteinte à la sûreté de l’État. On se souvient des déclarations du préfet de police de la Ville de Paris, Lallemant, sur le caractère extrémiste du mouvement des Gilets Jaunes et de la répression sanglante qui s’en est suivie.
C’est d’autant étrange qu’à côté de cette répression excessive, compte tenu de la qualité des braves gens rassemblés sur les ronds-points pour une défense commune de leurs droits, le gouvernement Macron et Macron lui-même se soient empressés, par la suite, d’aller dans le sens des revendications de ces rassemblements spontanés ! On a vu Macron courir les Communes dans lesquelles ses supporters étaient en nombre pour tenir des discours soi-disant pacificateurs et qui n’étaient que des formules de glorification de soi.
Les images d’une foule au départ paisible et rendue furieuse par l’excessive répression de la police, parlent d’elles-mêmes.
C’est à l’occasion de cette flambée d’une colère indignée des gens, qu’on s’est aperçu que le recours à la violence contre l’État tend à perdre son caractère sacrilège, pour retrouver une légitimé dans le droit de manifester garanti par la Constitution, dès lors que la police déploie une force répressive disproportionnée à la manifestation.
Par inconscience ou provocation, la police représentante de l’État sur le terrain fournit alors des arguments pour que le peuple s’indigne et justifie un devoir de résistance à l’oppression.
À bien considérer la chose, toutes les violences se valent. Partis, groupes, ainsi que l’État lui-même sont à mettre dans le même sac. Que l’État puisse être assimilé à un gang tient à ce que dans les faits, il soit impossible parfois de savoir si un délit a un caractère politique ou de droit commun.
Dans une société aussi violente que la nôtre du seul point de vue économique, avec ses règles moralement injustifiées et cette façon de placer l’individu dans un esprit permanent de compétition seul contre tous, la violence est valorisée comme l’attribut des forts. Ceux-ci n’hésitent pas à imposer leur loi, l’argent achetant le pouvoir comme on achète des parts de marché dans une démocratie à vendre.

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La démocratie devient un objet à qui veut le récupérer. Cette désacralisation de ce qui aurait dû rester au-dessus et en-dehors est très troublante. Sous l’emblème le plus significatif du libéralisme actuel, le critère est l’efficacité. Il n’y a plus de mauvais moyens dès lors qu’ils achoppent sur de bons résultats.
Dans les conditions actuelles d’ambigüité et de désenchantement avec la certitude que le libéralisme économique nous a trompés et que le peuple innocent va régler la facture, parce que les Grands Citoyens (ainsi ironisait G. Bernanos) qui ont le pouvoir n’entendent pas payer leurs erreurs, la violence est devenue banale. L’État et son mentor l’Europe ont choisi le camp des riches contre le camp des pauvres. La majorité de fait, celle des pauvres évidemment, est morcelée et va des caïds de quartier, petits délinquants revendeurs de shits aux travailleurs qui ne s’en sortent pas avec leur petit salaire qui n’est plus en osmose avec le coût de la vie. Cette disparité est injuste car elle permet d’amalgamer le pire et le meilleur, ce qui dans tous les cas laisse l’impression du pire à un pouvoir de mauvaise foi.
C’est ainsi que le management politique fait de la violence un instrument d’action qu’il sait rendre fiable et qui lui permet d’intervenir de la manière qu’il l’entend, quand il a distribué aux gazettes sa version des événements.
Nous sommes bel et bien enfermés dans un système « Argent et démocratie » dans lequel chacun est pris sans parfois y croire.
Ce système est violent par lui-même puisqu’il contrevient aux choix du plus grand nombre. Il fait croire à des élections justes et représentatives, comme s’il était établi que celles-ci par les voies discutables d’un vote de temps à autre, conduiraient nécessairement le peuple souverain à conduire l’État !

28 août 2022

VEILLÉE D’ARMES !

Personne ne s’habitue à l’injustice. On s’y résigne, tout en conservant l’espoir qu’un jour on règlera les comptes avec les exploiteurs.
Le terme est vague. On pourrait ne pas s’adresser aux responsables proprement dit, comme au sortir de la deuxième guerre mondiale, quand on en a beaucoup voulu au général Piron chargé de désarmer les Résistants, alors qu’il exécutait les ordres du gouvernement belge retour de Londres où il avait été en exil depuis mai 40.
Il en est quand même sorti un constat toujours valable 77 ans plus tard « une démocratie véritable ne peut être établie que sur les bases d’une vraie justice sociale ».
Une fois les « héros » historiques disparus, les successeurs, revenus aux partis politiques, s’attelèrent à un ordre économique et social compatible avec sa contestation. Les Socialistes, encore fidèle à la charte de Quaregnon et les Communistes obtinrent le droit en Justice de faire grève et de se syndiquer, ce qui jusque-là n’avait jamais été transcrit dans une loi.
Tout ce formidable changement allait déboucher sur le pouvoir de négocier ses conditions de travail et créer un embryon des Conseils d’entreprise et de Sécurité-Hygiène.
Ces dispositifs entendaient bien neutraliser les velléités toujours présentes de violence sociale.
Enfin le droit primait la force, les parties se devant un respect mutuel. Les patrons étaient saisis à chaud au sortir d’une guerre dans laquelle la plupart d’entre eux avaient collaboré avec les Allemands et donc avaient à se faire petits et conciliants.
Les parties prenantes avaient pour la première fois compris que les rapports de force devaient se convertir en rapports de droit. Les temps semblaient venus d’une démocratie équilibrée dans laquelle se fondraient le juste et l’injuste, dans un modus vivendi acceptable pour tous.
Qu’est-ce qui a grippé dans le mécanisme au point que la belle mécanique s’est cassée ?
Les patrons ragaillardis par l’impunité, une fois leurs forfaits pardonnés, se remirent à rêver d’un pouvoir plus étendu dans un capitalisme revigoré, soutenu par les rodomontades des propagandistes d’une nouvelle droite libérale, celle d’un Perrin social-compatible bientôt débordé par Jean Gol et ses séides aux dents longues, Michel et Reynders.
Cela devait immanquablement aboutir à la globalisation d’un pouvoir économique tentant d’échapper à la contrainte démocratique. Bientôt avec la complicité des socialistes abandonnant les principes de la Charte de Quaregnon (les Communistes s’étant désintégrés dans d’infimes partis sans pouvoir) les politiques économiques furent mises hors d’atteinte des électeurs, le travail globalisant de l’Europe des 28 allait faire le reste en inventant le droit européen ultra-libéral !

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C’est alors qu’au nom de l’efficacité et du progrès, la précarisation de l’emploi par les délocalisations rendit obsolètes les droits d’organisation et d’action des Travailleurs. Ce mouvement généralisé remit en question les qualifications professionnelles détruisant les barèmes de salaire pour une polyvalence au salaire unique.
C’était nier cinquante ans d’efforts de pacification par la négociation pour la venue d’un système cumulant les injustices et supposant dans le futur un retour aux violences.
Le globalisme d’aujourd’hui est son stade ultime.
Le néolibéralisme ou globalisme, puisqu’il faut appeler ce dernier avatar par son nom, tente de nous faire croire à un universalisme appelé à contrôler l’ensemble des lois humaines. Ce serait un ordre spontané qu’il serait vain de contester dans un marché devenu total !
Certains économistes nous la baillent belle avec des organisations sociales mondiales comme l’OIT (Organisation Internationale du Travail). Cela supposerait de cet organisme une solide réforme interne que je ne crois pas possible. Les observateurs voient bien cette mission impensable rien que par la nature de ses composants, comme celle d’insuffler à l’Union Européenne la dose de social qui lui manque.
Les libéraux qui semblent avoir tout pouvoir sur tout contrôle en sont arrivés à des systèmes de dressage qui tiennent lieu d’écoles. On n’entre plus à l’école pour « faire ses humanités » mais pour apprendre un métier d’avenir qui se révèle souvent une illusion sur le devenir de l’industrie.
Les humains sortent des études déjà maltraités comme des mécaniques réticentes qu’il est possible de « réparer » moyennent des logiciels adaptés. C’est la vieille histoire de la carotte que l’âne ne saurait atteindre, malgré ses efforts, mais qui le pousse à se surpasser pour une récompense inatteignable.
Ce que les libéraux souhaiteraient dans leur inconscient serait un retour au servage, comme ils l’essaient déjà dans l’ubérisation du travail. On ne va pas d’un trait supprimer la fonction publique, mais faire en sorte de paupériser les fonctionnaires, tout en usant d’une politique du chiffre impossible à réaliser dans les hôpitaux, la poste, les chemins de fer, etc.
Les temps sont venus où le peuple mis à rude épreuve doit se ressaisir et exiger, par la force s’il le faut, à revoir le Droit et les Organisations du travail dans le cadre d’une vraie démocratie et non de son simulacre.

27 août 2022

Les « Francés » heureux !

C’est un méridional qui le dit avec l’accent qui fleure bon la lavande « Les Francés sont heureux ». Il tenait la nouvelle d’un dernier sondage d’opinion.
Un bon caractère peut être cocu et content, ça s’est vu. Il y a dans le contentement une part d’irréalisme, comme d’entendre « mollusque » quand on parle de mérétrice, plutôt que d’une prostituée romaine. Il est fort possible qu’en dehors de la vie sentimentale, on puisse l’être aussi en ayant « épousé » la cause du président de la République... Les « Renaissance » le seraient en le sachant. Cela pourrait être une définition de la bonne volonté.
Un sondage pour être crédible s’exerce sur des milliers de personnes. Sans doute commandé par Macron ou l’un de ces indéfectibles optimistes à la solde du pouvoir, la démarche est suspecte. « Les Francés » sont en majorité heureux !
Justement, l’électricité des « Francés » heureux vient d’augmenter de 1000 % en un an ! J’ai dû me remettre à deux fois pour compter les zéros.
Pour un pays autosuffisant avec le courant « atomique », l’augmentation est assez raide. Le prétexte des coûts élevés serait causé par l’Europe à laquelle les « Francés » par contrat seraient tenus d’envoyer sur le réseau des 26 une électricité à prix cassé, en échange d’une électricité chère !
Si Macron a signé ça, on peut dire que voilà un champion altruiste pour toute l’Europe, sauf pour les « Francés ».
L’électricité chère devrait refroidir le battage médiatique autour de la voiture électrique. Au contraire et plus que jamais la voiture électrique parade sur les magazines et dans les discours officiels. Si bien que dans deux ou trois ans, celui qui n’aura pas au moins approché un concessionnaire « électrique » sera le plouc montré du doigt.
Toute réflexion faite, on oublie que la taxe sur l’essence est une véritable manne d’euros qui dès 2035 fuira d’un panier percé, quand la voiture à essence ne sera plus produite. De là à imaginer une taxe déjà perçue avant de brancher la batterie de votre voiture pour la recharger, il n’y a qu’un pas. Une essence chère faisait monter les prix des transports, une électricité chère touchera directement deux fois l’utilisateur, après la bagnole, on rentre chez soi, on s’éclaire, cuisine et se chauffe !
Deuxième motif des préoccupations des « Francés » la sécurité des lieux publics.
L'expulsion de l'imam Iquioussen suspendue par le tribunal administratif de Paris laisse pantois, qu’un citoyen marocain sur le sol français puisse impunément pendant vingt ans exciter les foules musulmanes contre le pouvoir laïque, susciter des vocations pour nourrir le terrorisme islamiste et tenir des propos racistes et antiféministes dans la mosquée où il officie, cela en se fichant du monde en sachant bien qu’il y a tellement de recours que ses avocats lui en trouveront bien un.
Que 85 % des « Francés » soient pour l’expulsion ne constitue pas moins une majorité de gens heureux dans un autre sondage. À croire qu’il ne s’agit pas des mêmes, qu’il y aurait un réservoir de gens heureux dans lequel on puiserait en fonction des besoins de la politique propre à soutenir le parti « Renaissance » de l’Élysée et publier des sondages à la carte et à la demande du client !
Tout s’expliquerait par une politique de compartiments, puisque le mot « classe » est inapproprié depuis qu’on y accole depuis la nuit des temps le mot « lutte ». Il suffirait de puiser dans le compartiment adapté à la réponse que l’on souhaite pour obtenir une majorité qui « va dans le bon sens « .

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Le bonheur serait donc fabriqué en France comme un produit avec label, synonyme de qualité.
La guerre en Europe par l’attaque de la Russie à l’Ukraine serait anxiogène laissant 85 % des « Francés » inquiets. Qu’à cela ne tienne, hop on a recours au réservoir duquel on attend du bonheur certain.
Des quartiers seraient des zones de non-droit propices à la délinquance. Des bandes armées tiendraient la police en échec et les grands leaders vendeurs de cocaïne et de drogues diverses seraient comme les gouverneurs, sondage, sondage…
L’enseignement serait au plus bas, l’hôpital en faillite avec toujours des gens heureux revendiquant leur bonheur de l’être…
D’être quoi, en quelque sorte ? Là est la question !
Inutile de nous moquer des « Francés ». il y aurait de l’indécence de notre part. Car s’ils sont cocus et fiers de l’être, au moins, ils le savent.
Alors que nous, nous ne le savons pas !
Être trompé le sachant, il y a du ragout. L’être en ne le sachant pas confine à l’imbécillité.

26 août 2022

Quelle crise ?

Le président Macron en a sorti une bien bonne devant la presse, dans une com avant le Conseil des ministres de ce 24 aout. Fin de l’abondance... de l’insouciance a-t-il déclaré l’air navré en s’inquiétant d’une « série de crises graves ».
Comme si un bon quart des Français, et peut-être plus, avait autre chose qu’une inquiétude du lendemain et la peur aux ventres de ne plus pouvoir nourrir ses enfants !
Et en Belgique, puisqu’on imagine mal que ce qui se passe en France en économie ne puisse pas avoir d’effet, Alexander De Croo n’aurait rien à dire sur la fin de l’abondance ?
Si, bien sûr, mais chez nous les libéraux sont plus malins Ils font leur coup en stoemeling.
Les discours pour se mettre en vedette, on connaît. Mais, est-ce bien malin de se faire le porte-parole d’une nouvelle traversée du désert ? Les prophètes du malheur sont rarement populaires.
Seule similitude avec la France mais elle est de taille, un gros paquet de Belges déjà dans le besoin, avant celui qu’on annonce, va davantage courber l’échine, tandis que la classe politique et la bourgeoisie de souche tenteront de se dissimuler sous les oripeaux de la classe moyenne inférieure dont les malheurs sont assez proches de ceux des ouvriers pauvres.
C’est du belge après tout. On fait dans le pire aussi comme partout, mais ça ne se voit pas trop !
Comment les libéraux vont-ils repeindre le décor en gris en même temps d’affirmer que le libéralisme à l’européenne est le top du néolibéralisme moderne, c’est-à-dire blanc éclatant comme un officier de la marine américaine ?
Par exemple, les coupures de courant dont Macron a menacé les Français, qu’est-ce que Georges-Louis Bouchez va bien pouvoir inventer pour en accuser les chômeurs ?
Et De Croo comment faire comprendre que l’inflation est une bonne manière de nous rendre plus économes, moins gaspilleurs, plus écolos en somme, tout en jetant un voile discret sur le monde de sa classe, bambochant et en grosses voitures, si certains de ces riches en prenaient l’envie ?
On s’est arrangé, en Belgique, à faire vivre une démocratie dont les gens qui l’activent ne représentent en rien l’opinion du plus grand nombre. Mieux encore, ces activistes sont tous ou presque dans la catégorie « riche et hors du besoin » donc à cent mille kilomètres des préoccupations au quotidien du gros de la population.
Qu’importe, l’élite a réponse à tout en ne prévoyant rien de ce pourquoi on la paie.
On en connaît qui préparent les Belges à se serrer la ceinture, la panse pleine et le verre à la main.
On nous a par la conscience, le patriotisme, la défense de la liberté patronale qu’on dissimule sous la liberté tout court.

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Les graves difficultés ne viennent jamais des mauvaises solutions prises par l’élite dirigeante, mais par des facteurs extérieurs indépendants du pouvoir. La cherté du pain, des pâtes, de la farine, la guerre en Ukraine ! Est-ce qu’on en peut de la guerre en Ukraine ? L’envolée du mazout, de l’essence, du gaz, la faute à la Russie. Le discret 10 % supplémentaire du matériel informatique, les abonnements plus onéreux de tout ce qui touche à l’électronique et les gadgets eux-mêmes, la faute aux Chinois.
Est-ce que les riches se plaignent du prix de la bouteille de Moët et Chandon ?
On en profite même pour nous embrigader dans la nouvelle idée d’une armée à l’européenne, c’est-à-dire otanisée avec un matériel cent pour cent américain ! Les milliards d’euros versés dans ce nouveau gouffre financier, la faute à Poutine.
La faute à De Croo, Magnette, Bouchez ? Jamais.
Eux n’ont officiellement qu’une préoccupation assurer notre bonheur, malgré tout et les temps difficiles.
Comment ? Ont-ils des preuves à nous donner sur ce qu’ils comptent faire d’autant qu’ils avaient tout anticipé, vu et contrôlé ?
Non, la Belgique est un petit pays dans lequel la concorde règne, l’entente parfaite entre les classes sociales. Si ça a merdé, il faut regarder ailleurs… il faut faire confiance.
Pendant ce temps, alors que tout semble se plomber que bientôt aller au cinéma, acheter un magazine ou se faire un restaurant le samedi soir, entrera dans le domaine de l’impossible, il suffit de jeter un œil dans les endroits chics, des clubs privés de golf ou des belles relations, rallye, salons d’affaires, pour voir à notre grand étonnement comme tout brille, s’anime et pétarade.
Yachts privés à un million la caisse, avions privés et voyages d’agrément là où on respire encore, pêche miraculeuse en eau transparente et après-midi sous les cocotiers, existent plus que jamais pour des Belges en pleine forme, de ces gens étonnés que leurs compatriotes soient si peu prévoyant que personne n’y a prévu un groupe électrogène pour produire de l’électricité perso en cas de coupures !

25 août 2022

Alexander débranché !

Incroyable Belgique ! Détentrice du record absolu de gouvernements pour une superficie de la moitié d’un département français, avec les moyens de communications du monde moderne, les citoyens ordinaires sont tout à fait incapables de dire à quoi Alexander De Croo et ses ministres servent !
Seules les échéances incontournables, comme la rentrée des classes, font office de date butoir pour au moins une réflexion sur un sujet qui devrait préoccuper tout le monde. Encore que ce soit un mauvais exemple, puisque l’enseignement en Wallonie est du ressort de Caroline Désir de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Macron vient de sonner le glas de « la société d’abondance », autrement dit la France et l’Europe vont entrer dans les restrictions synonymes de grandes difficultés pour ls plus pauvres. Ici, rien, de Croo n’en touche pas un mot.
Bouchez vient de placer aux Affaires Étrangères, une certaine Hadja Lahbib. Que va-t-elle y faire sinon appliquer les consignes plus globales de l’Europe sur la représentation des 27 à l’étranger.
Quand bien même, un petit discours sur sa mission et les objectifs à atteindre n’eût pas déplu. Tout le monde sait que ce ministère est traditionnellement dans la poche des libéraux du MR. Pourquoi ? Est-ce une tradition qui cacherait des prébendes, une magouille ? Qu’y a-t-il que la Belgique puisse faire en-dehors de l’Europe ? Que dépensons-nous par an pour l’entretien des ambassades et comment le personnel de représentation est-il rémunéré ?
C’est quand même notre argent qui part dans des conditions en parties secrètes et en-dehors du contrôle des citoyens.
Le cas de Karine Lalieux, ministre des Affaires sociales et des pensions, est clairement exposé depuis les débuts de la Vivaldi. C’était d’ailleurs un des arguments qui prévalait à l’entrée du Ps dans le gouvernement : la revalorisation des pensions et l’établissement d’une pension minimale. On sait que le MR en préconisant 20 ans de travail et Lalieux dix ans pour la pension complète, c’est le MR qui l’emporta. Après cette victoire des libéraux, silence complet, on a l’impression que tout baigne. Le public devrait au moins avoir la connaissance du texte que le gouvernement De Croo va présenter au Parlement à la rentrée.

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Encore un paradoxe : le Premier ministre Alexander De Croo et des vice-Premiers ministres étaient d’accord avant les vacances de s’atteler aux différentes priorités d'ici l'été : le budget, les pensions, le pouvoir d'achat, la police et l'énergie nucléaire. Ils avaient convenu d'entamer les discussions budgétaires avant les vacances, en tenant compte de l'avertissement" sur la dette européenne. Il faut faire une croix sur le bel enthousiasme et attendre, comme d’habitude, l'automne et des débats sérieux en octobre.
Il n’y a rien de plus affligeant pour le citoyen que d’apprendre que le gouvernement a établi un planning et d’en énumérer les points importants avec la volonté d’aboutir, alors qu’il sait bien que ces Messieurs-Dames en juin-juillet n’ont qu’une seule préoccupation : préparer les valises et ficher le camp vers des cieux plus beaux !
Voilà qui met le plus en colère les gens. ils restent la tête dans le guidon pour morfler l’inflation, le chômage, la pension ridicule, les aléas d’une guerre possible avec un OTAN belliqueux et une guerre en Ukraine qui pourrait s’étendre.
On croirait de ceux payés grassement pour prendre des initiatives, qu’ils n’en ont rien à faire, détachés comme il n’est pas permis des contingences de la vie de tous les jours, des besogneux à 1000 euros par mois. Ce n’est qu’en octobre que tout redeviendra sérieux, après s’être montré quelques photos des sites fréquentés, les ministres et les parlementaires se permettront quelques petits duels oratoires, histoire d’une période d’échauffement.
Alors, le MR qui ne perd pas le fil, se fera un plaisir de remettre en priorité sur le bureau du Premier les conditions de chômage et des indemnités adéquates, devant les autres dossiers.
Il y a fort à parier que le reste du gouvernement acquiescera à cette urgence. Des affinités de classe, des salaires identiques ou presque, voilà les ingrédients qui seront autant d’éléments pour serrer la vis à tout qui, un moment de sa vie, à besoin de la solidarité du pays.
Nous ne serons pas davantage informés. Ce n’est que les lois votées et les arrêtés pris, qu’on sentira les effets pervers et les drames nouveaux surgir.
Il en a toujours été ainsi. Pourquoi nous insurger aujourd’hui alors que ce qui est décrit ici est comme un rituel qu’aucun gouvernement ne peut éviter.
Le moment se prête à la dramatisation. Tout est en place pour un recul social. Le tout ce sera de l’argumenter et pour cela, les arguments ne feront pas défaut. Nous aurons notre dose de faits pour que nous culpabilisions à fond.
On n’a jamais vu une conjoncture aussi mauvaise. Alexander De Croo ne va pas rater ça pour faire payer les pauvres !

23 août 2022

LE TRIOMPHE DE LA MAUVAISE FOI.

La méthode d’élévation au pouvoir du candidat Adolf Hitler est en tout point identique à celle de Donald Trump. C’est assez effrayant de faire cette constatation. Cependant, elle est de toute évidence. Elle coule de source !
Le procédé est assez simple. Il suffit de bâtir une version des faits politiques qui convient le mieux aux intérêts personnels du leader charismatique, quelle que soit l’énormité de la différence entre la vérité réelle et celle qu’on lui substitue.
Cela s’appelle faire usage de la mauvaise foi.
Dans un pays où les Églises évangéliques modifient les textes de la Bible selon leurs intérêts. On peut s’attendre à tout.
L’objectif est double : présenter le leader comme ayant toujours raison et entraîner dans cette version le plus de monde possible.
Glisser sur les manquements du leader populiste que l’adversaire ne manque pas d’évoquer dans une campagne politique et alourdir ceux de l’adversaire au point d’en faire un crime d’État.
L’exemple est saisissant de la manière dont Trump a traité Hilary Clinton sur les révélations du FBI selon lesquelles elle avait utilisé une messagerie privée, du temps où elle avait été Secrétaire d’État sous Obama.
Excités par Trump, les salles qu’il remplissait lors de sa campagne électorale n’avaient qu’un cri « Hillary en prison ». Pour rappel, Trump ne dut son élection victorieuse qu’à la bizarrerie du système électoral américain, Hilary Clinton ayant obtenu plusieurs millions de voix en plus que Trump.
On ne peut rien faire contre la mauvaise foi dite avec aplomb et partagée par une foule toute à la dévotion de son leader.
On peut même craindre que les preuves qui s’accumulent sur les négligences de Trump à la présidence, les documents qu’il a emporté dans sa résidence de Mar-a-Lago illégalement, ne le servent finalement au point de reprendre les rênes de son parti quelque peu détendues, comme ayant également échauffé ses partisans qui rêvent de reprendre le pouvoir, même au prix d’une guerre civile, s’il le faut !
Cet homme a besoin que l’on parle de lui, en bien ou en mal, pour retenir l’attention et regrouper derrière quelques énergumènes qu’il rémunère, la masse de ses partisans.
La bonne foi ne peut rien contre la mauvaise foi, quand celle-ci est assénée avec détermination et force. La vision d’un Hitler au sommet d’une tribune à Nuremberg haranguant soixante mille SS fanatisés à quelque chose de profondément perturbant.

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La vie de Trump n’est qu’un mensonge depuis qu’il s’est forgé une réputation dans les affaires. Faillites, tricheries, magouilles fausses déclarations de revenus, il aura tout fait au long de sa carrière. Pourquoi se serait-il arrêté quand il fut élu président des États-Unis, alors qu’il s’y voyait comme le messie révélant à la foule « l’inouïe puissance » qu’il avait su redonner au pays ?
Cet homme est dangereux parce qu’il a réuni les trois conditions de la prise en main dictatoriale d’un pays : il dispose d’un parti près à le suivre partout, d’une masse suffisamment forte de partisans pour renverser une démocratie, même si les défenseurs de celle-ci sont plus nombreux, il est enfin d’une mauvaise foi absolue, déterminé d’avoir raison sur tout et quoiqu’il arrive.
La Justice américaine tarde trop à le faire comparaître. Le temps joue contre elle. Il n’est même pas dit qu’un faisceau de preuves accumulé sur tous les dossiers ne soit pas l’occasion pour Trump de se faire voir en victime d’une machination destinée à l’empêcher de briguer un deuxième mandat.
On l’a bien vu à l’invasion du Capitole, comme il attendait à son bureau de la Maison Blanche qu’une insurrection générale le place à sa tête et subjugue la Nation tout entière.
Cela n’a pas eu lieu. On a cru pour le coup qu’il ne s’en relèverait pas. Il s’en est tiré de justesse en gardant tous ses atouts de nuisance.
Le plus extraordinaire est encore l’attitude des membres du parti républicain élus.
Ne sont-ils pas allés jusqu’à demander des comptes au gouvernement Biden à propos du FBI sur sa perquisition de Mar-a-Lago ?
Les tweeds ont déferlé à la suite de cette procédure légale que contestent les membres républicains de la Commission judiciaire de la Chambre des Représentants « S’ils peuvent faire ça à un ancien président, imaginez un peu ce qu’ils sont capables de vous faire !».
Voilà qui est clair. Si la Chambre venait à basculer dans leur camp, lors des élections de la mi-mandat, la première choses que feraient les Républicains serait d’annuler toute la procédure et d’empêcher que le dossier Trump ne soit livré à l’opinion publique, en clair, que Trump ne passe pas devant un tribunal.
Il resterait alors de le réélire pour un deuxième mandat, le mettant à l’abri pendant quatre ans de toute procédure. Et des procédures à l’instruction, il y en a sur la gestion de ses affaires et son refus de présenter au Sénat, comme la loi l’y oblige, ses déclarations d’impôt des deux années précédant sa présidence et d’autres encore qui découlent de ce qui précède.

22 août 2022

SEULS DANS L’UNIVERS ?

Sauf le magazine Marianne, aucune publication n’a pas encore bouché les trous de la mise en page vacancière par une histoire d’extraterrestres. Reste moins de deux semaines avant septembre, peut-être Le Soir pourrait-il y penser ? M’ame Delvaux interviewant un extraterrestre descendu d’une soucoupe dans le Colorado, voilà qui ferait au moins une page et demie dans Le Soir du samedi !
Fermi, prix Nobel de physique en 38, avait émis des doutes sur l’existence des « petits hommes verts ». Depuis tout le monde parle de son paradoxe, y compris Marianne, en oubliant de l’énoncer !
« S’il y avait des civilisations extraterrestres, leurs représentants devraient déjà être chez nous. Où sont-ils donc ?
Cela reviendrait à dire « sommes-nous seuls dans l’univers ? »
Sur les trilliards de trilliards d’étoiles autour desquelles gravitent des planètes en plus grand nombre encore, aucune pour dupliquer nos génies absolus ! Georges-Louis Bouchez serait donc unique dans l’univers ! Si nous le perdions, c’en serait fini du modèle ! Cela ne se peut évidemment et Fermi aurait tort.
Oui, mais comment le savoir ?
D’un monde à l’autre, des centaines de milliers d’année lumière sont à franchir. Le double de GLB, pour tout autant qu’il existât, même grande gueule comme son homologue terrestre, ne serait pas entendu des cintres de l’univers sur la scène où nous gesticulons.
Ce n’est pas tout qu’un monde ait développé de la vie comme sur la Terre, encore faut-il que la technique qui s’y serait développée fût bien plus avancée que la nôtre. Un véhicule ayant une vitesse cent fois supérieure à celle de la lumière mettrait quand même plus de dix mille ans à nous rejoindre, si elle provenait d’une étoile de notre galaxie.
Les initiateurs du projet d’ici ou d’ailleurs seraient morts avant son aboutissement.
Il est possible au point d’usure avancé dans lequel semble arriver notre civilisation, qu’elle disparaisse sans avoir trouvé le véhicule d’exploration adéquat. Nos successeurs, vraisemblablement une succursale de Talibans, plus anti progressiste que jamais, ait du mal à se sortir des sornettes d’une religion rétrograde, chiite ou sunnite, avant de trouver le véhicule de l’espace plus rapide que la parole du prophète.

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À défaut d’entrer en contact, nous pourrions espérer que les extraterrestres aient quelques longueurs d’avance pour faire connaissance chez nous et présenter au plus fort des ébaubissements de la foule massée devant le local du MR, le double de GL Bouchez venu d’ailleurs !
Encore faudrait-il que l’instinct « grand voyageur » y soit pour quelque chose. Ils ne sont peut-être pas intéressés du tout par nos existences. Leur Streupa-Colonster est peut-être leurs confins ? Ils ont déjà un GLB, pourquoi en chercheraient-ils un autre, sans doute déjà accablés du premier ?
Ils entendent qu’on leur fiche la paix, s’ils ont pris la précaution de lire nos gazettes avant de se décider à débarquer. Les guerres d’intérêts, de religion ou de précaution ont de quoi refroidir les plus braves extraterrestres. Qu’on en arrive à assassiner pour un mot de travers sur Mohammed et que le reste de la planète descende les volets et ferme la porte à double tour, plutôt que couper la barbe à quelques barbus, E.T. prendrait trop de risque d’atterrir en soucoupe parmi des lâches, même à Borsu. Voyez-vous qu’à peine débarqué des intégristes lui tranchent la gorge sous prétexte que sur sa planète, prétendre que Mohammed n’y aurait jamais mis les pieds, est un sacrilège !
Non, la vraie raison en réponse au paradoxe de Fermi, c’est qu’en réalité notre insignifiance nous rende invisible. C’est une hypothèse que les élites ne comprennent pas. Que le peuple soit invisible, ils perçoivent très bien le phénomène. Ils l’expliquent par la nullité profonde d’un peuple à jamais immature. Mais qu’eux soient invisibles de la même manière que le peuple aux yeux des extraterrestres, ça ils ne l’admettent pas.
Et c’est finalement ce qui a prévalu pour qu’ils se rallient à l’hypothèse de Fermi.
N’ont-ils pas dépensé des milliards pour installer des télescopes, reliés des dizaines de paraboles entre elles, pour capter le moindre mini son à mille années lumières ?
Nous finirons seuls dans l’univers. Cette civilisation dite chrétienne épuisée laissera la place à l’enturbannée qui elle-même dans plusieurs siècles laissera la place, qui sait, à une civilisation d’Amazones qui voilera les hommes, mettra au rang des vieilleries les prophéties, les livres de foi livrés au pilon faute de lecteurs.
Peut-être même à défaut d’un arrangement entre les hommes, les survivants d’une hécatombe atomique finiront leur vie dans des grottes à rabâcher leur infortune, tout en ornant les parois de leurs cavités d’images de gratte-ciel ou des derniers tanks de Poutine, avant d’être fondu par la chaleur d’une méga bombe ?

21 août 2022

Quand Colette chronique au Soir !

Dans le grand assoupissement des deux mois d’apolitique, les familles font leur petit château de sable entre La Panne et Knock-le-Zoute, les gazettes oublient tout, tandis que les élites du gouvernement dépensent allègrement notre argent dans des cinq étoiles à l’étranger.
Dans la fournaise des bronzages rapides, on se confectionne des bicornes en papier journal du Soir magazine. Le côté pratique tient au nombre élevé de ses pages, toutes d’un inintérêt qui force l’admiration par l’épaisseur du couvre-chef. On ne lit qu’incidemment, juste avant la poubelle de l’appartement avec vue sur la mer.
On apprend que le charismatique Bouchez vient de placer à la tête des Affaires étrangères une ex-star du petit écran, sans rien demander à personne. Comme elle est d’origine maghrébine, quoique Belge 100 %, aucun doute à se faire sur la remontée de notre cotte d’amour d’Alger à Schaerbeek.
Une seule épine dirait Jean-Luc Crucke, s’il n’avait reçu l’ordre de la fermer définitivement, la donzelle est née à Boussu, commune du club des Francs Borains dont M. Bouchez est président.
C’est léger. Le Soir ne fait plus aucun rapprochement entre les besoins de la Belgique et ceux, privés, du président du MR, donc tout va bien.
Comme nouvelle fraîche, c’est mince.
Bref sursaut de la parution de ce week-end du 21, les démêlés du bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever avec la drogue et la délinquance qui l’accompagne dans sa ville portuaire. Dédouané par Charles Michel, mieux exfiltré du mauvais côté du cordon sanitaire pour le triomphe du libéralisme, Le Soir balance entre une vive critique et une bienveillance attristée. Tant de méchants pourvoyeurs en train de filer des doses d’héroïne aux épaves humaines (heureusement qu’elles ne sont qu’humaines pour un port) entre la belle gare centrale et les darses de l’Escaut, est-ce possible en août ?
On en restera là. Mais que Bart se le tienne pour dit, surtout ne pas incriminer le Fédéral et l’entraîner dans sa mésaventure estivale ! C’est la condition de la mise en faisceaux des porte-plumes, pour un couvre-feux et des nuits paisibles.
À 3 € 50 le numéro, l’estivalier pourrait la trouver saumâtre, un peu chérot…

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Aussi la rédaction voulant frapper un grand coup, a laissé la bride sur le cou à Colette Braeckman, éditorialiste à ses heures, avec l’autorisation de gambader à l’aise dans les gras pâturages ou pait d’habitude M’ame Delvaux. Non seulement l’éditorialiste en chef a pu partir au soleil des tropiques le cœur à l’aise, mais en plus Le Soir est assuré de cumuler une page d’humour involontaire à l’édito.
Le titre de la malheureuse dit tout « Le Congo pourrait aussi être un ‘’pays solution’’ ».
Tout de suite c’est du délire, après le Congo corrompu par ses élites, outragé par ses nouveaux coloniaux que sont la Chine et les Etats-Unis, ce que Colette a bien soin de nous cacher, livré aux bandes de pillards en tenue militaire de récupération s’auto-gérant colonel, ce pays magnifique est en train de virer en dépotoir d’où émerge, de-ci, de-là des terrils et des carrières.
Le seul atout de ce pays, madame Braeckman passe à côté. C’est le caractère enjoué, porté à de l’humour plus fin que ceux du Soir, de la bonté et de la générosité des Congolais. Enfin, cet enthousiasme malgré tout qui les porte à vivre, au jour le jour, avec la philosophie d’un Diogène.
Il me souvient de l’avoir écrit dans une chronique qui remonte à Mathusalem que le moins que la Belgique aurait pu faire si elle avait voulu effacer l’infamie de ses coloniaux, c’est d’offrir à tous les citoyens de l’ex-Congo belge du Matongé d’Ixelles, comme à ceux qui ont essaimé et fait souche dans nos communes, la double nationalité, celle naturelle de leur pays et la nôtre.
Madame Braeckman n’en est pas là. Après une longue divagation sur les infortunes de ce pays, elle se souvient ex abrupto qu’elle doit impérativement conclure par une couche de bons sentients.
Le Congo peut sortir demain de sa misère dont l’accable ses nouveaux coloniaux et ses chefs tribaux, pense-t-elle sans pouvoir aller jusque-là, quelquefois que son patron aurait des bons de caisse d’une société minière, quelque part dans cet immense pays.
« Il pourrait encore se sauver et contribuer à l’avenir de l’humanité à condition que, dans un sursaut de courage et de dignité, ses citoyens se décident à compter d’abord sur eux-mêmes… », écrit-elle en épilogue d’une large satisfaction d’elle-même.
C’est un comble de la part d’une citoyenne européenne archi rivée à la puissance coloniale des États-Unis, comme tout un chacun d’entre nous, sans pouvoir compter sur nous-mêmes pourtant dotés de caractères enjoués et pleins d’une volonté libératrice, de rendre responsable nos frères de Kinshasa de leur misère actuelle.
Ce culot quand même, de faire porter le chapeau aux populations africaines contraintes par différents tourmenteurs, y compris des Africains eux-mêmes, de vivre sous de nouveaux esclavages !
Non, madame Braeckman les Congolais ne sont pas responsables du sort qui les accable et le sursaut de courage et de dignité dont ils font preuve tous les jours ne suffira pas à les débarrasser du fléau qui les accable, tandis que d’autres se gobergent de leur richesse.
Patrice Lumumba l’avait bien compris avant tout le monde. Vous savez ce qu’il lui est arrivé ?

19 août 2022

Américanolâtrie

On aurait pu croire que les américanolâtres se calmeraient au vu de l’explosion de la violence aux USA sous Trump et puis Biden, comme de l’incroyable retour en arrière des Juges de la Cour suprême remettant en cause la liberté d’avorter. Nos Américains de cœur ne sont même pas effrayés de la politique va-t-en-guerre de l’OTAN, ayant poussé le dictateur russe à envahir l’Ukraine. La suite est bien connue, dans ce conflit qui se passe sur l’aire d’influence, de l’Europe, alors que c’est en réalité l’Amérique qui dicte à l’Europe ce qu’elle doit faire !
Eh ! bien non, les américanolâtres ne se sont pas calmés. Au MR et ailleurs, jusque chez les socialistes, l’amour pour ce pays allié reste aussi grand qu’il l’était en 44-45 à la Libération.
La raison principale tient dans ce que l’Amérique représente au figuratif de liberté d’entreprendre, le nirvana pour la bourgeoisie belge.
La preuve ? L’Europe continue, malgré les avatars vécus à la pandémie, de pousser ses États membres à détruire les structures économiques et sociales publiques au profit des entreprises privées. La Belgique est aux premières loges pour ce saccage, poussant au néolibéralisme et au libre échange avec la ferveur des premiers chrétiens périssant sous les coups des empereurs romains, plutôt que d’abjurer leur foi. Tout pour l’imitation sans nuance des Américains, voilà ce à quoi nos bourgeois tendent. Derrière eux, la race moutonnante des badauds s’ébaubit à l’étalage de leurs vitrines.
Alors que le tableau d’une Amérique sociale est pénible à voir, avec ses hôpitaux délabrés et ses mouroirs pour accidentés de la vie, sa population brèche-dents faute de pouvoir se payer le dentiste, ses longues files de chômeurs « welfare », ses ghettos et son racisme toujours aussi actif envers les Noirs et les Sud-Américains.
Les bourgeois et assimilés belges ne voient que l’excellence partout où il faut payer pour être soigné avec tout le reste, de la Cadillac à l’Hôtel cinq étoiles, sous le dais à l’entrée duquel un Noir, en tenue de groom de cinéma, ouvre les portes et filtre les indésirables. Ils aiment tout de l’Amérique après avoir expurgé son image des horreurs d’un apartheid réel entre le riche et le pauvre, le Blanc et le Noir et maintenant le cuivré comme au Texas et en Alabama.
Cette middle-class belge, même au bord de la faillite, croit toujours au rêve américain qu’elle s’auto- projette : l’argent facile aux courageux, Hollywood, les cartoons de Disney, le ronronnement de gros chat de la Harley Davidson route 68, les belles et longues voitures de Chrysler et Ford, Marylin, Elvis et James Dean. Les images qu’elles suggèrent frappent les imaginations. J’en suis imprégné malgré moi.

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La preuve que cette culture du clinquant fascine toujours, le regain, après le Covid-19, du tourisme belge pour les USA. Tout bénéfice pour la culture bourgeoise de Lasne et autres domaines privés de Cointe à Knokke-Le-Zoute. Cette saga racontée par le club Jean Gol fait passer la soupe aux orties sociales sous les ailes des Boeing 747 pour Los Angeles ou New-York. C’est tout juste si les réseaux ne mettent pas aux enchères le slip de Karine Lalieux, comme on le ferait sur Fox-News, pour se moquer de sa réforme « stupide » des pensions et lui offrir les premiers dollars ainsi recueillis pour financer ses « folies » dispendieuses.
Les MR de cœur vont en moyenne une douzaine de jours par an aux USA, eux qui toute l’année durant ont américanisé leur anglais sous la contrainte des notices d’IBM, d’Apple et de Microsoft. Ils y vont la tête pleine d’images de CNN et de You Tubes en manipulant leur smartphone sur Activision, et leur petit écran branché sur Netflix.
De bons auteurs ont tenté d’ouvrir les yeux des masses vacancières tendance néolibérale, en décrivant avec précision le mécanisme de domination culturelle du soft power d’outre-Atlantique.
Plus mon petit Lyré que le Mont Rushmore, Joachin du Bellay peut repasser avec sa culture des siècles passés, Vespucci a navigué avant lui dans les cervelles de nos compatriotes, vacanciers absolus des canyons indiens et des bayous profonds de Louisiane.
Le plus clair des congé-payés « classes moyennes » est toujours aveuglé des mythes trop puissants comme la possibilité offerte à chacun de devenir riche en moins de dix ans ou de rencontrer une Jackie qui vous offrirait le rôle de Kennedy juste avant Dallas, à cent dollars la « passe » inoubliable à Palm Beach en Floride.
Le Belge classe-moyenne MR n’est pas raisonnable. On l’entend bien par les discours de son gourou Georges-Louis Bouchez, lui et ses tatouages, son chien, ses costumes. Il ne parle pas aux Belges les pieds bien plantés dans une réalité qui n’est pas de carte-postale, non, il parle à John Wayne négligeant de recharger sa Winchester pour abattre vingt Sioux d’une traite !
Ah ! si encore l’opposition à ces clichés de cinéma proposait la lecture de « Sanctuaire » de Faulkner (Popeye, un violeur impuissant, abuse d’une jeune femme à l’aide d’un épi de maïs), ou encore « Les raisins de la colère » de John Steinbeck, mis magistralement en bobines de cinéma par John Ford.
Peine perdue, rien à faire, nous sommes tous des Américains pour la vie, même votre serviteur à son corps défendant.

18 août 2022

LES PIGEONNÉS DE LA ROUTE !

Au hasard d’une lecture : J-J Servan-Schreiber « Le défi mondial », Éditeur Fayard 1980.
La lecture des vieux bouquins a ce pouvoir fascinant de faire se confronter deux points de vue distants l’un de l’autre de quelques dizaines d’années. Le lecteur d’aujourd’hui a une longueur d’avance sur l’écrivain d’hier, puisqu’il sait ce que l’autre ignore. Quand il ne s’agit pas moins d’un événement aussi pointu que la fin du pétrole, les arguments du patron de l’Express sont révélateurs de l’impasse dans laquelle nous sommes.
Le sixième chapitre s’intitule « Le miracle noir ». On y voit les plus fins requins s’assurer des parts de la précieuse huile. Les coups tordus ne manquent pas. Les anciens chameliers devenus rois, négocient leurs dunes de sable en milliards de dollars
Depuis, les grandes compagnies pétrolières n’ont jamais été aussi prospères et aussi maîtresses des structures politiques des démocraties qu’elles tiennent par le licou.
Voilà que l’Europe entame un marathon d’ici 2035 pour se défaire de la bagnole à l’essence !
Au nom de quoi la Commission de Bruxelles s’active-t-elle ? Du dérangement climatique, de la couche d’ozone, de la montée des eaux, le tout dans une tentative de séduction des « durs à cuire » qui gouvernent le monde, le choix est vaste.
Après lecture, on peut avoir des doutes sur la sincérité d’une volonté des holdings de réduire les gaz à effet de serre et d’arrêter le dérèglement climatique par de réelles mesures. Ne s’agirait-il pas plutôt de ce que l’on avait prédit il y a plus de cinquante ans, à savoir l’épuisement progressif des nappes de pétrole qui obligerait de revoir de fond en comble la distribution de l’or noir dans de nouvelles priorités ?
Cela change tout évidemment.
JJSS remarquait en 1980 que la part de pétrole importé du Moyen-Orient était passée de 33 à 53 % dans les pays occidentaux, mettant ainsi la quantité de pétrole dans l’énergie produite à plus de 160 % du tonnage exporté des pays du Golfe, en moins de quinze ans !
Plus de quarante ans plus tard, les exportations ne se sont pas ralenties, au contraire !
Malgré la découverte de nouveaux gisements offshore, les réserves s’amenuisent, les grandes nappes s’assèchent. Il faut bien se rendre à l’évidence que de l’essence à la pompe, il n’y en aura plus pour tout le monde. Comme les profits supérieurs sont ailleurs, il faut bien pénaliser les petits clients, ceux qui râlent quand, à la pompe, le litre de super passe les deux euros.

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Dans les choix possibles d’une économie du produit, l’automobile a été sacrifiée parce qu’elle touche plus les citoyens que les entreprises, puisque dans nos pays les voitures se comptent par millions.
Comme la pollution de l’air et le réchauffement climatique étaient devenus la préoccupation de la plupart des gens, il était donc tentant de trouver ce prétexte pour faire pression sur le public.
On oublie trop vite qu’il est hors de question d’arrêter le transport aérien gros consommateur d’un dérivé du pétrole et de tracer de nouvelles routes, comme de réparer les anciennes, avec de l’asphalte, un autre dérivé du pétrole. La pétrochimie est en expansion et n’est pas prête à limiter l’usage de sa matière première. Les usines et les raffineries tourneront toujours à plein.
La pollution restera énorme, les usines feront semblant de faire de l’écologie. Mais, c’est le plouc rural et l’ouvrier des faubourgs qui verront leur droit sérieusement entamé d’aller où bon leur semble.
L’industrie automobile serait touchée par l’arrêt des moteurs à explosion, mais survivrait grâce au moteur électrique. C’est la seule qui prend une claque en ce moment.
Tout le monde sait parmi les éléments pollueurs que la batterie tient la corde des produits polluant dans sa fabrication, son usage et son recyclage. À moins d’une invention comparable au moteur à essence, la voiture électrique aura un avenir limité. La consommation à la pompe sera en baisse, mais n’aura pas l’effet escompté puisque les camions et tout ce qui roule, comme les tracteurs agricoles, avec de gros moteurs, ne sont pas convertibles à la traction électrique.
Les industriels de mèche avec les politiques ont donc fait le choix délibéré de supprimer le moteur à explosion de petite ou de moyenne puissance afin de préserver ce qu’il leur semblait le plus approprié à la poursuite de leurs activités polluantes.
L’écologie, la préservation de la nature, la purification de l’air, l’arrêt du réchauffement climatique par des mesures drastiques, ces gens-là s’en fichent éperdument.
Les industriels comptent sur de nouveaux gisements en mer, notamment, pour faire tourner la machine à cash jusqu’au moins le siècle suivant, quand les citoyens peu nombreux rouleront dans des voitures électriques et que les moins aisés reprendront la route à pied, à cheval ou à vélo.
Autre source de pollution, les transports maritime, les paquebots de luxe de croisière, tout ce qui glisse sur l’eau usera toujours des énormes moteurs diesel avec un fuel dans des citernes contenant des quantités astronomiques de mazout, se répandant sur les océans en cas de naufrage.
Tout au plus verrons-nous quelques bateaux à voiles, histoire de faire « joli », sur les papiers glacés des magazines.

17 août 2022

Le Chevalier de la Barre.

(Appendice à la chronique « Une prime pour tuer ».)
Une mise au point est nécessaire à propos de la chronique précédente « Une prime pour tuer ! ».
Dans une démocratie idéale, la laïcité est la règle commune. Toutes les religions doivent avoir un caractère privé. Tout débordement de celles-ci dans la sphère publique est sanctionné.
Le principe de la laïcité est supérieur aux religions !
Puisque l’immigration a permis l’introduction de la religion musulmane dans la sphère d’influence de l’UE, cette religion doit avoir les mêmes devoirs que toutes les autres religions. La laïcité est la règle générale, répétons-le avec force ! La religion devrait toucher les croyants de manière particulière et en-dehors du champ social et politique publics. Le prosélytisme sous forme de propagande intempestive pourrait être frappé d’interdit.
Hélas ! la société belge est loin du compte dans son organisation politique. La couardise prévaut. L’électoralisme fait le reste.
Il devrait être loisible au laïc comme au croyant de dire et critiquer quoi et qui bon lui semble en usant de sa liberté d’expression, quitte à être critiqué à son tour par ceux qu’il vise dans un débat privé ou même public, dans un respect mutuel, il va sans dire.
Il n’en est rien.
Ce serait naturel qu’une critique puisse être émise de toute religion par l’ensemble des citoyens.
Ces simples critères de bon sens qui devraient être prioritaires dans une démocratie, ne le sont pas de la faute des dirigeants politiques, pour mille raisons électorales, mais surtout par la peur que la religion musulmane inspire, mettant en cause quelques courants religieux violents.
Tous les musulmans ne sont pas salafistes. La majorité n’a jamais eu l’intention d’agresser Rushdie sur l’injonction d’un ayatollah. De même les chrétiens du temps de Torquemada n’étaient pas tous derrière ce dominicain-bourreau des incroyants. Cela n’empêche rien des exactions et des crimes. Si la chrétienté a connu des schismes dont le plus important est le protestantisme, le constat que sunnite et chiite sont deux courants de violence et d’affrontements dont la laïcité pâtit et souffre. Cela ne rassure personne.
Évidement l’immigration est un problème que les politiques ont du mal à traiter, mais qui n’est ici que l’élément vecteur d’une religion qui risque de déstabiliser l’UE qui n’a pas besoin de cela pour être dans la tourmente. Aussi, ce n’est qu’incidemment que l’immigration est traitée dans ces chroniques sur les religions.

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On retiendra le mot de Karl Marx « La religion est l’opium du peuple ». Marx compare toute croyance mystique aux propriétés somnifères dans le sens où elle endort la capacité critique du peuple, le retenant ainsi de prendre conscience de l’inégalité du système capitaliste.
On entend d’ici le bruissement de mille murmures à l’Avenue de la Toison d’Or « bouchérienne », à propos de cette citation. Sauf qu’avant Marx, Emmanuel Kant décrit déjà, dans une note de « La Religion dans les limites de la simple raison », la religion comme un opium à travers la figure du prêtre, consolateur d’une fin de vie, qui, au lieu « d’aiguiser » la conscience d’un sujet, lui raconte des histoires sur l’au-delà pour l’apaiser. Anecdote ou non, cette métaphore kantienne pense la religion comme une éthique et une pratique intramondaine. Hegel utilise quant à lui l'expression d'« opium du peuple » pour désigner le seul hindouisme.
Il suffit de lire quelques lignes des mirobolantes aventures des prophètes, ayatollahs ou Saints des écritures pour leur préférer la lecture de l’Iliade et l’Odyssée d’Homère. Car ce qui confère une supériorité à ces poèmes grecs aux histoires à dormir debout des religions, c’est qu’ils ont été écrits par un grand ou plusieurs grands écrivains. Ah ! si encore le Nouveau Testament avait été écrit par Rabelais, le curé de Meudon, plutôt que par quelques tabellions froqués de bure !
On s’apprête à lire les derniers moments de la guerre de Troie ainsi que le retour d'Ulysse de cette guerre à sa patrie natale, l'île d'Ithaque, autrement de meilleure qualité que le prophète énonçant ses prophéties, toutes les plus saugrenues les unes que les autres, qui encore de nos jours, plus de mille cinq cents ans plus tard, obnubilent et électrisent des millions de pauvres gens.
J’aurais aimé finir par le point Godwin, sauf qu’au lieu de ramener tout à l’Adolf, j’aurais bien aimé ramener tout au chevalier de la Barre (1), décapité pour n’avoir pas enlevé son chapeau devant un Saint-Sacrement de passage dans la rue, comme il était courant de le voir au XVIIIme siècle.
Afin de lui rendre hommage, il ne reste plus qu’à le donner pour titre à cette chronique.
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1. Le chevalier François-Jean Lefebvre de La Barre, né le 12 septembre 1745 au château de Férolles-en-Brie et exécuté le 1er juillet 1766 à Abbeville, est un jeune homme français de famille noble condamné à la mort pour blasphème et sacrilège par le tribunal d'Abbeville, puis par la Grand-Chambre du Parlement de Paris. Après avoir été soumis à la question ordinaire et extraordinaire, il dut faire amende honorable, avant d'être décapité puis son corps brûlé. Son honneur fut défendu post mortem par Voltaire. François-Jean Lefebvre de La Barre est le dernier exécuté pour blasphème en France.

16 août 2022

Une prime pour tuer !

Le quatrième roman de Salman Rushdie, « Les Versets sataniques », est édité en 1988. Le 14 février 1989, l'ayatollah Khomeini publie une fatwa de mort contre Rushdie pour blasphème. Rushdie entre dans la clandestinité.
Je n’ai pas lu le livre. Je n’ai pas à dire s’il est bon ou mauvais. Seuls trois chapitres, disent les critiques d’un pavé de 500 page, mettent en scène Mahomet. Et quand bien même eût-il été outragé, « l’outrage » et le blasphème n’entrent pas dans les délits de la Loi et la charte des droits de l’Homme. Il n’empêche, trouver le livre mauvais parce que blasphématoire rappelle les cathos au temps de l’inquisition. Le maître en torture de l’époque, l’Espagnol Torquemada, moine Dominicain, n’avait rien à envier à l’ayatollah question goût de la mort des impies !
Il fallut plus de quatre siècles pour venir à bout de la prétention de l’église catholique à gouverner les États et dire la morale, de passer de l’assassinat par les tortures et le bûcher, aux rapports apaisés entre les croyants et les incroyants. Et voilà qu’une autre religion prend la relève : la musulmane, qui remet en cause le principe de la laïcité, qui récuse le droit au blasphème et fait chier tout le monde avec d’autres conneries que celles de l’Ancien Testament ! Mais qui a envie de retourner au Moyen-âge ? À part quelques cinglés, personne !
Où est apparu ce nouveau pus dans la tête des hommes ? Trouver le point de bascule en Europe du début des excès de zèle des musulmans, aux abominations d’aujourd’hui est mal aisé. Cette religion est devenue insupportable pour beaucoup bien avant l’attentat des Twin Towers en septembre 2001. Le début de cette folie meurtrière est probablement corrélé à l’afflux des musulmans venus en masse du Maghreb à partir de 1975. À ce propos, 1979 pourrait être l’année de référence : élection de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne, révolution iranienne, début des réformes de Deng Xiaoping, occupation de l’Afghanistan par les troupes soviétiques, prise d’otages à la Grande Mosquée de La Mecque par des fondamentalistes saoudiens et égyptiens. La succession rapprochée de ces événements dessine et annonce le monde remodelé tel qu’on le connaît aujourd’hui : grand départ de la mondialisation néolibérale juste après la chute du mur de Berlin en 1989, surgissement de l’islam totalitaire et provocateur.

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Pour l’Europe, c’est le dépôt de bilan au procès qu’on lui fait du colonialisme, comme si les enfants étaient responsables des horreurs commises un siècle avant leur naissance. Et c’est un laxisme naissant, indulgent et bienveillant à l’accueil d’une immigration vite hors contrôle. Le gâchis aussitôt caché des politiques par une sorte de lâcheté qui ne fera que croître à l’égard de l’islamisme, le tout bien antérieur au 11 septembre 2001.
La fatwa, prononcée par l’imam Khomeiny à Salman Rushdie, réinstaure le délit de blasphème à l’échelle mondiale. La sentence est la mort à la stupéfaction générale. Ce que les Européens avaient pris pour une monstruosité anachronique passagère était en fait l’affirmation de millions de ressortissants de l’Afrique méditerranéenne déterminés à garder leurs mœurs et leurs manière de vivre sous notre climat, dans une occupation du sol qui serait de moins en moins pacifique. Seuls les esprits les plus clairvoyants saisirent les implications du scandale qui se déroulait sous leurs yeux, faisant preuve d’une prescience d’autant remarquable que le reste du monde, rapidement oublieux, se révélait finalement empreint d’une peur irrépressible de la barbarie des attentats, sans autre réaction qu’une surveillance des rues, la protection rapprochée et les gilets pare-balles !
Les religions ont une histoire, les textes sacrés aussi. Ceux-ci ne descendent pas du ciel. Des écrivains opportunistes ont raconté des histoires à des peuples qui en demandaient. Il y a eu plus de dix mille religions depuis l’aube de l’humanité. Chaque jour en voit naître de nouvelles. Les dieux d’aujourd’hui finiront dans les bibliothèques à côté de ceux des mythologies du monde entier. Interdire la représentation d’une figure sacrée ne répond à aucun impératif moral : ce n’est rien de plus qu’une coutume, d’ailleurs diversement respectée au fil des siècles.
La satire et l’humour rappellent que les religions sont le plus souvent des instruments de légitimation d’idéologies ultraréactionnaires qui font reposer leur autorité sur des injonctions arbitraires. Quant au roman, en proposant sa vision profane du monde, il contrecarre inévitablement la lecture dogmatique qu’en font les religions révélées. « Le roman n’impose rien. Il réfute toute forme d’injonction et ne propose que des visions du monde complexes, ambiguës, équivoques. Qui a tort ? Qui a raison ? Le roman se garde de trancher. Le résultat est qu’on ne tue pas au nom de Rabelais. On ne tue pas au nom de Rushdie. » (Le Monde Diplomatique)
Des fanatiques, souvent immatures n’ont pas hésité à accomplir des crimes commandés par ceux qui restent assis à leur table, derrière leur moucharabieh à manger des loukoums, tout en rédigeant leur fatwa.
Pas encore mort Rushdie ? Son bourreau ne touchera pas la prime offerte par l’Iran. Celle-ci va probablement augmenter pour le candidat-assassin suivant.

14 août 2022

État belge à vendre. Faire offre.

Souhaitée par l’Europe, la vente au privé des services publics va bon train. Le plan libéral a été éventé. Il fallait tôt ou tard que l’on se pose des questions sur cette braderie, organisée par les responsables de ce pays. Ils vendent petit à petit au secteur privé, notre richesse collective.
Dépecés année après année, mis en coupe réglée méthodiquement avec le soutien de l’Europe, ce dont l’État nous garantissait la pérennité, en réalité, les Services Publics étaient sabotés par ceux qui auraient dû les entretenir et les améliorer par des investissements conséquents.
S’était inscrit dans notre destin que les libéraux s’occuperaient à leur manière de la poste, des chemins de fer, des transports urbains, des services sociaux, hôpitaux, assez sérieusement pour mettre à presque rien l’essentiel de ce qui rattache les citoyens au pays : le social, le transport, la vie associative des asbl, les facilités administratives, les secours divers, etc.
La première salve venait de loin. Le vieux de la veille, Louis Michel en osmose pour les petites saloperies politiques avec son compère Reynders, introduisait l’exigence de rentabilité dans tous les services publics. Ces arnaqueurs entraient ainsi dans la spirale infernale du contrôle des dépenses. Le public n’y vit pas malice.
Tout était bien préparé, avec une excellence promise dans le privé a-contrario de ce qu’on décrivait étant une mauvaise gestion publique. Déjà sous l’effet d’une sourde propagande dénigrant l’Administration le père fondateur des intérêts bourgeois, Jean Gol, attirait l’attention sur ce pseudo-phénomène en même temps qu’il se mettait en vedette.
Pour atteindre un premier niveau et faire passer pour un certain relâchement un manque flagrant de moyens, il fallait une politique négligeant les infrastructures, faisant la sourde oreille à tout renouvellement de matériels et réduisant les personnels au strict minimum et notamment dans les hôpitaux, et ce bien avant le Covid-19.
Il suffisait ensuite de s’étonner de la dégradation du secteur en s’élevant « avec le peuple » contre une administration coûteuse et inefficace.
C’était bien avant les gueules de l’emploi d’aujourd’hui, avenue de la Toison d’Or, avec dans le rôle d’accusateur Charles Michel épaulé du palotin Chastel, récompensé par un ticket permanent de député européen.

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Il ne restait plus qu’à expliquer aux usagers mécontents, aux patients et aux voyageurs que la seule issue possible était l’ouverture à la concurrence. Cette tâche, GL Bouchez y réussit bien. Il nous explique avec sérieux que Théodore Alettre, facteur de son état dans les services publics, distribuait mal le courrier ; mais qu’Alettre Théodore engagé dans le secteur privé va faire des miracles pour satisfaire l’expéditeur et le receveur de tout colis et courrier, comme jamais on ne le vit dans l’Administration publique. Tant pis pour le dénommé Alettre Théodore s’il finit l’année avec une dépression nerveuse.
Le croiriez-vous, une pareille imposture dans le discours réservé aux fans du MR et du PS marche, au point qu’y applaudissent les Écolos !
En réalité tout était déjà programmé pour brader ce qu’il était possible, bien longtemps avant les pleurs affectés des ministres sur l’état déplorable de certains secteurs de leur administration, comme s’ils n’y étaient pour rien et avec eux leurs prédécesseurs, au-delà d’Elio Di Rupo.
Méthodiquement, d’année en année, de circulation d’enveloppes sous les tables, de commission en commission, des promoteurs du privé aux responsables politiques, le principe de libéralisation et d’ouverture des marchés au privé avait été établi de longue date. Ce fut le Covid-19 et la série épouvantable de bévues et de stocks détruits de Maggie de Block face à la pandémie qui fit découvrir le pot-aux-roses.
De la métonymie d’une concurrence discrète, à la sacro-sainte croyance proclamée par l’Union Européenne promouvant le privé, les gouvernements des vingt-sept s’y sont conformés avec un zèle rare et un plaisir infini, trahissant par là une démocratie qui se voulait au service du peuple et qui ne l’était qu’aux intérêts privés..
Les services publics réduits à pas grand-chose, sabotés par les hauts responsables, les logiques privées sont en train d’avoir raison devant une opinion égarée et indécise.
Les rescapés du massacre font face, vaille que vaille, découragés et malmenés. Certains préfèrent déserter leur poste, comme on le voit dans les hôpitaux publics, plutôt que se cabrer en interne devant l’injonction des ministres parjures et leurs suppôts de direction sur l’organisation à tout prix de la rentabilité. Ils veulent toujours plus, avec toujours moins.
Pour ces marchands de biens au pouvoir, la guerre en Ukraine, l’inflation inquiétante sont autant de paliers vers une privatisation générale à l’américaine, dont TOUS nous commençons à peine à sentir les effets.

13 août 2022

Le dilemme de Parménide (1).

L’opportunisme va se nicher chez des gens aux antipodes d’une situation où il est utile de se montrer complaisant, ne serait-ce que pour sauver sa peau, comme une comtesse sur l’échafaud qui se confond en regrets de ne pas s’allonger assez rapidement sur la planche où le bourreau va lui trancher le cou. Ce n’est quand même pas de cette manière qu’elle va fléchir la volonté de Sanson et surseoir à son exécution.
L’âme basse roulée dans la casquette que l’on tient à la main est quasiment prête pour des opportunités dérisoires, comme présenter des excuses parce qu’on est toujours à traîner pour ramasser ses affaires dans le bureau d’où l’on vient d’être licencié.
Le spectacle public des questions à une personnalité révèle des fonds de salle qu’il est inutile d’interroger tant l’émotion est grande à s’exprimer devant le monde, tandis que l’éclatante notoriété attend sur l’estrade, un sourire amusé au coin des lèvres, flattée dans le fond d’être l’objet d’une pareille attention, qu’elle prend pour de la ferveur, alors qu’elle n’est que l’expression d’une appréciation peu flatteuse de soi.
Dès que l’élève sait lire et réfléchir à ce qu’il lit, on devrait en préface à chaque lecture inscrire la phrase qui conclut "Les Mots" de Jean-Paul Sartre "Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme (2), fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui".
C’est la plus belle affirmation quasiment mystique contre l'élitisme et pour l'égalité, qui aide à lutter contre tout complexe à la fois d'infériorité et de supériorité.
La supériorité concerne très peu les gens, c’est de l’infériorité dont il est question dans une démocratie malade de ses différences. Comme s’il était évident de présenter des excuses parce qu’on est encore en vie et que vieux ou chômeur, ouvrier ou employé, on encombre un espace d’une existence qu’on vous dit tous les jours inutile à partir du moment où elle ne sert plus aux intérêts supérieurs, intérêts dont vous ne savez rien !

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Parfois la vulgarité souvent dérangeante est un bon remède à une thérapie s’attaquant à l’infériorité ressentie par tant de gens : l’élite est, elle aussi, le matin au saut du lit sur le vase poussant de ses sphincters tendus puis relâchés le compost intestinal. Et si vous voulez présenter la chose autrement en pensant aux personnes de pouvoir, faites à votre aise. Vous êtes dans le vrai !
Oui, même le roi, la reine, Charles et Georges Louis, tous les matins… pour ce qui est de le prendre de haut, ils commencent tous par le prendre de bas !
Ce que postulait Sartre, c’est qu’il n’y a aucune différence d’essence entre les individus, que les structures fondamentales de la conscience sont universelles, qu’au fond il n’y a que la liberté, une liberté totale et inconditionnelle à laquelle tout homme est « condamné ». Tout homme vaut un autre. Ainsi, chaque création humaine, chaque destin particulier est parfaitement intelligible : je peux comprendre les œuvres de Flaubert ou de Saint-Simon aussi clairement que si je les avais produites moi-même, puisqu’il n’y a aucune différence entre ces auteurs et moi. Si je ne le peux pas, il y a quelque chose dans mon éducation qui n’a pas fonctionné parce que l’élite ne le voulait pas.
Toute supériorité sociale ou honorifique relève de l’imposture.
Justement l’évolution des mentalités de cette société est inquiétante, le culte de l’apparence, de l’argent et de la réussite qui s’étale sans complexe sur nos écrans et dans nos rues, ne serait-il pas temps que les gens avalassent leurs complexes et se mettent à battre le tambour de la révolte dans les rues ?
Les hiérarchies, les classes sociales, les salaires, les retraites, jusqu’aux infimes pécules accordés aux marginaux et à ceux qui n’ont pas eu de chance, tout est déterminé pour honorer et baigner dans l’aisance une certaine frange de l’humanité dont les privilèges sont à la base de toutes les exactions et les injustices de cette société coupable de faire des différences parmi ses enfants.
A la hache s’il le faut, mais cette société doit périr, malade de son organisation au point d’en avoir transmis l’infection à la planète entière.
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1.Cette citation de Parménide, "L'être est, le non-être n'est pas...", à première vue, on enfonce une porte ouverte. Pourtant, ces mots sont beaucoup plus riches de sens qu’il n’y parait.
Dire que “l’être est” suppose non seulement qu’il est, mais qu’il demeure. Et que ce qui n’est pas, reste à jamais du non-être. Rien n’est changeant dans le monde, tout est éternel. C’est une apologie de la vie éternelle, plus encore de l’être éternel. Négation de la naissance et de la mort. C’est encore l’unicité de l’humanité en un destin commun à tous qui suggère l’indifférence plutôt que la différence, thème jamais traité par la philosophie depuis un vers célèbre de Parménide reproduit ici.
2. Il a toujours été convenu que le mot « homme » est un générique entendant l’humanité tout entière. mettant sur le même pied d’égalité les « femmes, les hommes et les « transgenres ». Depuis le wokisme, il est toujours bon de sortir de l’ambigüité d’une forme ancienne de désignation globale ; on est si vite soupçonné de tout… De là à se demander pourquoi le wokisme ne considère pas le genre d’inégalité sociale qui règne en maître dans les démocraties occidentales, comme faisant partie de son combat au même titre que l’inégalité des genres ; mais pardi, parce que c’est blanc bonnet et bonnet blanc avec les classes dominantes !

12 août 2022

USA - Chine : 724 milliardaires contre 698

Challenge publie les noms des milliardaires français. C’est un dénommé Arnault Bernard qui a le pompon. Avant de s’aplatir devant lui pour entrer dans sa société, les croyants du culte libéral ont regardé outre Atlantique, par réflexe et conviction, quelquefois qu’il y aurait un super crack !
Rassurons l’avenue de la Toison d’Or, l’idole suprême du monde libéral des belles réussites est toujours bien américaine. Certes, les Chinois ne sont pas mal non plus en grosses pointures. C’est même à se demander si le système communiste chinois n’est pas plus balaise dans l’art de cultiver les picaillons que le prêchi-prêcha humano-démocratique-capitaliste.
Attention, quand il est question de flouze, seul le résultat compte et si des fois chez les Cocos de Pékin, la course aux gros sous est meilleure, nos milliardaires occidentaux sont bien capables de nous convertir au quincailler Xsi « faucilles et marteaux en tous genres » !
Donc, le champion hors catégorie est amerloque, Jeff Bezos toujours l’homme le plus riche au monde.
De ce qu’on peut voir de l’élite suprême, les milliardaires ne connaissent pas la crise. Ils ont vu leur fortune augmenter en 2020, au Covid et en 2022 à la guerre de Poutine à l’Ukraine. Tout leur va, ils profitent de tout ! Plus la crise est forte, plus il pètent le feu ! Pas de blé dans les silos ? Ils triplent leur prix des stocks cachés. Les pompes à essence glougloutent la super à 2 € 20, les royalties au litre tombent secs dans les caves blindées de leurs banques.
Vous pensez… ça attire, des soliveaux pareils ! 493 nouveaux milliardaires ont fait leur entrée dans le classement mondial. Réussite 100 % des examens : 210 proviennent du continent asiatique, à savoir de Chine et Hong Kong. Ils sont forts les cocos, démocrates et droits de l’homme à fond !
Jeff Bezos est number one pour la quatrième année consécutive, avec une valeur de 143 milliards d’euros, tandis qu’Elon Musk s’est hissé au deuxième rang avec 125 milliards d’euros.
Les États-Unis comptent le plus de milliardaires, 724, que la Chine 698. Dans moins de deux ans, ils vont se faire doubler. Les Jaunes sont meilleurs !
Certains des gros du club des bords de l’Hudson ont débuté avec une mauvaise clé à molètes dans des garages, la plupart sont partis de l’oseille de papa pour s’établir grossistes. De toute façon les innovants n’innovent plus presque tout de suite. Le temps d’épater la galerie et de ramasser la mise, on ne les voit plus qu’en Floride ou en Suisse, les besogneux travaillent pour eux. Pour tuer le temps, ils divorcent, vont dans l’espace ou croquent les pommes des ordinateurs.

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Comment les riches le deviennent ? Ils s’enrichissent parce qu’ils ont reçu une « éducation financière ». Ils ont tout appris sur l’argent ; d’où il sort, comment le gérer et comment et où l’investir pour le faire fructifier. Et cela a beaucoup à voir avec l’immobilier. Partout dans le monde, les riches investissent dans des actifs comme l’immobilier. Mais ce n’est pas tout. Ils s’enrichissent aussi grâce à la bourse, au business Internet et classique. C’est ça le chemin de l’indépendance financière, le tout saupoudré de chance. Sans l’idée au bon moment, le placement machiavélique à du dix contre un et qui percute le paquet, ils seraient quelques-uns à glander dans la rue dans l’espoir d’un coup, une vieille imprudente qui déambule sac ouvert, un aveugle dont le portefeuille dépasse du veston, enfin tout ce qu’un débutant doit savoir en cas de scoumoune, pour rebondir !
L’exemple du milliardaire devenu subitement sénile, Trump en est le parfait portrait. Il ignorait qu’un président des States est obligé de donner sa déclaration d’impôt des deux années précédant son mandat aux autorités de contrôle. Escroc dans l’âme, il a sans doute falsifiés, tordus, trafiqués les chiffres. On devine qu’il n’est pas chaud pour fournir aux Démocrates de quoi le faire pendre. Autre génie descendu aux enfers sous le pseudo de Bill-la-poisse, c’est Gates. Son divorce coupe en deux son grisbi. On ne se méfie pas assez des contrats à deux balles des débuts difficiles. Celui-ci va lui coûter au moins 50 milliards !
C’est que le démon de midi fait des ravages chez ces charmeurs de Wall Street !
Il paraît que 80% des riches sont sortis de la pauvreté ou de la classe moyenne. C’est une raison qui les fait détester les pauvres, la famille qui n’a pas réussi et le chauffeur qui se fait connaître au patron, pour l’avoir connu, dans le temps, quand il débouchait les pots d’aisance ensemble, dans les chiottes d’un troquet du Bronx. Toute cette chienlit peut aller se faire mettre. La cousine dans le besoin trouvera porte close et le chauffeur, ami d’enfance, sera mis à la porte juste après l’évocation des souvenirs.
Avenue de la Toison d’Or, d’aucuns veulent percer le secret des milliardaires afin de l’être à leur tour.
Comment sont-ils devenus riches, interroge quelqu’un de très connu, mais pas encore milliardaire, à la haute direction du parti ? Quels secrets possèdent-ils, ces riches ? Que savent-ils que les autres ne savent pas ?
Les riches sont des nez, comme les spécialistes des parfums. Ils sentent l’argent de loin. Ils se trompent rarement sur l’épaisseur des liasses. Ils ont une statuette de l’empereur Vespasien sur leur bureau. Ils lui doivent tout. C’est en partant de son exemple qu’ils ont inventé la merde inodore.

11 août 2022

Pour une réduction du temps de travail.

D’un côté les tenants du travailler plus (le retour à la semaine de 40 heures et la retraite à septante ans), opinion libérale très répandue, et de l’autre côté, réduction du temps de travail, avec pension à 60 ans, opinion plutôt écologiste de gauche.
Deux écoles qui ne sont pas prêtes à s’entendre. La première n’en démord pas, il faut de plus en plus produire pour faire tourner l’économie. La seconde, documents à l’appui, explique qu’il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % par rapport à 1990 d’ici à 2030, dans le respect de la justice sociale.
Des climatologues et des scientifiques suggèrent une réduction du temps de travail à vingt-huit heures semaine.
Les libéraux hurlent au scandale. Il s’agit pour eux de ne pas casser le moteur de leur système économique qui pousse à la performance individuelle et fait de chaque travailleur un champion de la compétition. Sans ce match perpétuel de l’un contre tout le monde, la productivité s’effondrerait pour les libéraux. La compétition n’est pas compatible avec l’union des travailleurs, donc est bonne pour le patronat.
Ne sont pas pris en compte les dangers nouveaux pour la planète que les excès du productivisme secrètent depuis un siècle. L’avenir ne compte pas. Seul le rendement présent est comptabilisé. En bref, la démocratie libérale qui nous pousse avec l’Europe au néolibéralisme, accélère la dégradation et l’appauvrissement de la planète.
Ils nous la baillent belle ! Cyniques et culottés, ils iront jusqu’au bout du concept productiviste, crédo de l’Europe libérale.
La question mérite une réflexion sérieuse. Un lien étroit existe entre notre temps de travail et notre empreinte écologique. En 2007, deux économistes américains établissaient que, si les États-Unis passaient aux 35 heures, ils économiseraient 18 % de leur consommation d’énergie. Des travaux suédois récents montrent qu’une réduction du temps de travail de 1 % conduit à une baisse de 0,80 % des émissions de gaz à effet de serre.
Ceux qui travaillent le moins et qui ont les revenus les plus modestes ont une plus faible empreinte carbone. Cela signifie-t-il qu’il faille un appauvrissement global ? « Si la population dispose de plus de temps, l’intensité environnementale de sa consommation sera plus faible. En produisant moins en échange, on augmente le temps libre, on recrée du bien-être autrement » (Univ. De Lille)
Il faudra bien qu’un jour les tenants du néolibéralisme admettent qu’un lien étroit existe entre le chaos climatique qui n’est qu’à ses débuts et la production de biens et de services, avec la consommation d’énergie qu’elle implique. Le remplacement des énergies d’origine fossile par notamment les batteries électriques ne réduiront pas suffisamment l’impact des économies industrielles sur l’environnement, et le découplage entre la croissance économique et les émissions de gaz à effet de serre reste de l’ordre du mythe. Le lien entre la croissance du bien-être et celle de la production n’est plus de mise. Il faut revoir d’urgence l’adage « produire plus rend plus heureux ».
Une société de postcroissance, dans laquelle les indicateurs ne seraient plus liés au volume de production, mais aux besoins sociaux satisfaits auraient dû faire l’objet d’une étude à l’Europe depuis longtemps. Comment voulez-vous avec Charles Michel, qu’on ait une autre vision que commerciale ?

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« Adopter d’autres indicateurs réencastrant la production dans des limites notamment environnementales permet de substituer à la dictature de la croissance la satisfaction des besoins sociaux dans le respect du patrimoine naturel et de la cohésion sociale » (Dominique Méda)
Quelles productions doivent diminuer, voire disparaître, et lesquelles s’agit-il de maintenir ? D’où l’importance capitale de l’implication de la population dans les choix. De ce point de vue, on n’est nulle part en Europe. Quant à la Belgique, n’en parlons pas, victime de l’entêtement de nos américanolâtres. !
La réduction du temps de travail s’inscrit dans l’histoire contemporaine comme l’un des plus grands progrès de l’humanité. Emblématique des luttes ouvrières, la reconquête politique et syndicale du temps libre s’est avérée viable et réaliste.
Aujourd’hui, la FGTB devrait défendre une nouvelle réduction du temps de travail en priorité.
Les libéraux de mèche avec le patronat organisent une réduction du temps de travail en réclamant toujours plus de souplesse, en particulier pour imposer le travail à temps partiel ou pour licencier les plus âgés. Ces gens bottent en touche, comme si leur réduction rejoignait une réduction massive et contrôlée du temps de travail.
La question du partage du travail revient en force pour surmonter la récession liée à la crise sanitaire, puis économique. Sommes-nous prêts à travailler, à produire et à consommer moins pour vivre plus équitablement ensemble ?
De tous côtés, la rengaine libérale du temps long au travail se diffuse dans leurs gazettes.
Ils nous verraient bien à soixante heures semaine !

9 août 2022

EN MARGE ?

D’une façon ou d’une autre, on n’y échappe pas. On se fait prendre par le courant du long fleuve de la vie avec les autres. Comment faire autrement ? De mémoire d’homme, c’est ce que fait pratiquement tout le monde. Nous sommes éduqués, instruits par des gens qui y étaient entrés avant nous. Ils ne s’en sont pas sortis, nageurs émérites ou débutants maladroits, pourquoi voulez-vous que ceux qu’ils instruisent et éduquent s’en sortent ?
Par chance ou malchance, certains échappent au flux impéueux, contrariés ou satisfaits qu’un courant contraire les ait plaqués de force contre la rive d’où ils venaient ou transportés sur une rive inconnue.
Ils entrent sans le savoir dans l’à-peu-près d’une sorte d’originalité.
Ce n’est pas simple de porter en soi la contradiction, de reprendre le mode vie de la multitude de façon critique et de n’être pas d’accord avec le répertoire classique d’une pensée collective unique. Ils ne le font pas exprès, c’est comme un besoin de ne pas pouvoir retenir sa langue, de prendre par un geste ou une attitude, une positon irritante pour une majorité. Les gens n’aiment pas être contredits, même s’ils se disent ouverts et prêts à entendre des propos avec lesquels ils ne sont pas d’accord. Sans le dire, ils sont contrariés à la moindre controverse . Comment peut-on ne pas être d’accord par rapport à des millions de gens ? Il y a là quelque chose qui dépasse la multitude. Les marginaux sont potentiellement hostiles, puisqu’ils parlent un langage inconnu parce qu’étrange, avec les mêmes mots qu’on apprend à l’école et qui se prononcent de la même manière partout, mais qui reste incompréhensibles ! Les gens réservent leur indulgence à ceux qui bégaient ou zozotent, pas à ceux qui raisonnent de façon personnelle et donc non conventionnelle.
Ils ne disent pas combien le contradicteur les irrite, parce qu’ils s’imaginent que faisant preuve eux-mêmes, croient-ils, d’originalité, un béotien n’est pas capable de saisir l’esprit de leur conversation ou ils disent rarement « je ne vous comprends pas » tandis que leur pensée vagabonde sur des choses qui rassurent.
C’est mal vu, d’autant que parmi ceux qui ont été entraîné par le flux massif, il en est qui on fait une mode de la marginalité, alors qu’ils sont par ailleurs les archétypes de la société classique. Ils en ont épousé toutes les normes, sauf celles de se vêtir ou de se faire couper les cheveux.
Cette apparence sert de présentoir afin que de toute part on puisse voir la marginalité sous son aspect le plus hideux ou le plus commercial, la laideur peut être une beauté futuriste. Les faux marginaux s’y entendent comme personne pour faire croire à ceux qui les ont en horreur, qu’ils sont authentiques, même si ce qu’ils ne diront pas coïncide parfaitement avec la pensée moutonnière qui lentement descend à la toile de l’eau, vers la mer où elle se noie.
Attention ! les vrais marginaux le sont rarement jusqu’au bout. Comme ils ne savent pas qu’ils le sont, ils finissent par rejoindre le flux par petite étape, sans le faire exprès, à l’occasion d’une maladie ou d’un décès.

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Quand ils sont malades, les proches s’apitoient sur leur sort. Comment ne pas leur répondre courtoisement ? Les rassurer et dire qu’on va de mieux en mieux et que la guérison est une affaire de jours, les voilà rentrés dans les normes. Mais les marginaux savent que cet apitoiement est une forme d’intérêt éphémère et que proche ou pas, tout le monde retourne à ses petites affaires dans la minute qui suit l’apitoiement, au point qu’au bout d’un certain temps, on a tout oublié de la maladie de Chose (on a même oublié son nom !) et on revient dire au malade exactement la même chose sur l’étape qu’il lui reste à franchir pour retrouver la santé.
L’attitude du flux général est différente lorsque le malade affiche l’incurabilité de sa maladie. Alors, l’intérêt redouble, on a devant soi quelqu’un qui ne s’en sortira pas. C’est un spectacle, un futur mort en représentation. On le dévisage avec minutie. On se met à compter les jours. Avec cette rémission qui parfois recule les échéances, dans certains cas on dit en aparté « pour quelqu’un qui ne devait pas passer l’hiver » et on s’irrite d’avoir tant de temps à l’avance prévu les obsèques, ce qui gâche parfois l’intérêt d’y aller. C’est un objet de curiosité qui rassure les vivants qui aiment que l’on passe avant eux de l’autre côté.
Mais ce qui irrite le plus la Panurgie, c’est la bonne santé du marginal, souvent inactif comme l’entendent les gens. On enrage qu’il ne fasse rien. Ce rien évidemment, c’est le boulot que l’on fait soi-même. C’est le seul parasite que l’on reconnaisse comme tel, parce qu’il touche tout le monde de près et qu’on le voit évoluer dans le quartier aux alentours, comme s’il était permis d’exister à ne rien faire quand tout s’active.
C’est un des traits caractéristiques des insectes infiniment petits par rapport aux humains. Que peut donc voir une fourmi d’un mur de vingt mètres de haut, sinon la première brique posée au niveau zéro ? Les lingots qui tapissent le haut de l’édifice passent inaperçus. On ne comptabilise pas les heures d’inactivité des heureux propriétaires comme du parasitisme plus honteux encore.
On se construit tout un cinéma sur le marginal l’œuvre destructrice qu’il poursuit et combien sa présence est un élément de désordre et de négation sociale.
On a tort. On n’imagine pas l’heureux chambardement que cela serait si nous étions tous des marginaux !

8 août 2022

Les puces chinent la démocratie !

On peut très bien vivre dans cette société, sans éprouver le moindre doute sur ce qu’en Haut-lieu les Autorités disent du déroulement des événements qui jalonnent la démocratie. Dans la saga, le libéralisme en fait partie comme cul et chemise. Tout l’appareil politique de gouvernement en atteste.
On vit, travaille et meurt dans la croyance absolue que libéralisme et démocratie sont indissociables. L’ensemble débouche harmonieusement sur une économie de marché, selon les propos des responsables. L’Europe, enfin, n’envisage pas autre chose pour l’avenir des États associés.
Le grand exemple vient des États-Unis auxquels nous sommes attachés par idéalisme et conviction. Nous trouvons même que le rapport de force en faveur de notre grand allié lui donne le leadership en la matière, en éclairant notre chemin par son business incisif et générateur de puissance.
Une majorité de Belges et d’Européens pense « américain », mieux encore, se voit américain !
L’effondrement de l’URSS atteste du triomphe de l’idée libérale et de son marché. Jamais, se moque-t-on dans les milieux libéraux après cet échec cuisant du communisme, aucun régime autre que libéral ne réussira à rendre les gens libres et heureux.
Les avatars de la démocratie à la sauce libérale n’ont pas entamé jusqu’ici cette conviction ; sauf pour ce qui touche le bonheur des gens. Là on émet quelques doutes, ô bien légers, tout de suite compensés par un concert d’une seule voix allant du PS au MR pour dissiper le scepticisme naissant. La seule manière de servir la démocratie, c’est de ne pas douter de l’économie libérale, dispensatrice de bienfaits, dit-on de toute part.
Et ça passe encore…
Sauf, que c’est faux et qu’un système parfaitement dictatorial niant toute liberté individuelle peut assouvir la faim du peuple et lui rendre une certaine fierté.

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Dans le cas de la Chine, l’État a joué un rôle prépondérant, avec une ouverture graduelle comprenant des contrôles sur les types et les volumes de capitaux étrangers, et des transferts de technologie par le biais de coentreprises dans lesquelles les étrangers détenaient généralement des intérêts minoritaires. « Dans les secteurs industriels-clés, il leur a dicté ses conditions, tout en favorisant l’émergence de « champions nationaux » comme Huawei, à même d’affronter la concurrence mondiale. Même la libéralisation des régimes d’investissement et la vente par actions de certaines sociétés publiques, à la fin des années 2000, n’ont pas entraîné une perte de contrôle : l’État a conservé « la propriété des actifs-clés, le pouvoir sur les nominations du personnel, soubassement d’un système de patronage solide, ainsi qu’une surveillance et une planification complètes des agences centrales du parti et de l’État ». C’est toujours le cas aujourd’hui, comme en témoigne la récente mise au pas spectaculaire des géants chinois du numérique Alibaba et Tencent, devenus aux yeux de l’État trop importants et autonomes dans les services financiers, ainsi que de nombreuses autres entreprises dont la liste ne fait que s’étendre. » (Le Monde Diplomatique)
Dans le même temps, que la Chine consolidait et élargissait le cercle des acteurs privés qui ont un intérêt direct dans la réussite économique chinoise, le libéralisme ostracisait la Russie et se punissait lui-même partout en Europe.
On peut débattre du point de vue moral qui a raison de la Chine ou des États-Unis qui entrent en lice. D’un côté la liberté des individus va jusqu’au port d’armes individuels aboutissant à des tueries sans nom, en même temps que la liberté d’avoir ou non un enfant est réduite par les nouvelles lois fédérales contre l’avortement, d’un autre côté toute pensée hors permissivité du Parti unique peut conduire à des exactions du pouvoir envers les Chinois, mais en même temps une économie en expansion a stoppé les grandes famines et permis du travail à des centaines de millions de citoyens, sur le temps que de grandes entreprises pouvaient prospérer, tout en n’échappant pas à la vigilance du Parti.
Certains CEO d’importants holdings occidentaux réfléchissent sur une compétitivité qui pourrait adapter « l’éthique » chinoise sur « l’éthique » occidentale, sans que les populations concernées y voient malice, à un moment où la stagflation débouche sur une situation où tout est permis.
Sur le temps que nos doux rêveurs s’enorgueillissent de l’absolue supériorité du libéralisme occidental sur le reste du monde, la liberté individuelle pourrait se réduire plus encore qu’elle ne s’est réduite ces temps derniers hantés par la résurgence du terrorisme.
Dans l’état où est l’Europe, le libéralisme est en train de nous précipiter dans une crise comme on n’en a encore jamais vue. Il se pourrait que nous soyons réduits à vivre à la chinoise, sans nous en rendre compte. Ce qui ne veut pas dire que les gens cesseraient de croire à la démocratie libérale, la meilleure du monde, au contraire ! Imperturbablement, nos élites poursuivraient, sans désemparer, les leçons au monde entier sur les droits de l’Homme. Nos nouveaux dirigeants n’auraient même pas les yeux bridés !

6 août 2022

Comme si on était en guerre !

Cette guerre d’Ukraine qui n’en finit pas avec un Zelensky qui s’est mis en tête de récupérer la Crimée, une Amérique qui fournit des armes téléguidées capables de porter en terre russe, ce que Poutine se permet en Ukraine, une Europe enfin qui s’en remet à l’OTAN, c’est-à-dire à Joe Biden pour compter les coups des deux adversaires et manœuvrer au plus près des antagonistes, nous ne sommes pas sortis de cette méchante affaire.
Avec un Charles Michel coincé dans son couillard et une Ursula von der Leyen sans consistance, ces deux-là vont avoir difficile de transformer les votes à l’unanimité en votes à majorité relative à l’Assemblé de Strasbourg. D’ici là, Viktor Orban plus prorusse que jamais, reste incontournable.
Pour une armée européenne suffisamment crédible, on en reste à l’imaginaire. Ce n’est pas demain qu’on pourra se passer de l’US Army.
Nous sommes dans la panade aussi du côté de l’économie. On a cru ébranler la Russie en aggravant le blocus des gaz et pétrole, des marchandises et des devises, ce bel effort nous retombe sur le museau ; sans gaz russe l’Allemagne à la moitié de son industrie à l’arrêt. Autant dire que pour nous, ce serait la totale.
Plus que jamais pour les obligés de Washington, l’OTAN va bientôt les entraîner dans une défense de Formose qui risque, là-aussi de leur valoir des mécomptes.

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De quelque côté que l’on se tourne, tout semble déboucher sur le pire, à commencer par l’économie en train de faire une stagflation qui va lessiver le système libéral. Il ne restera plus à ces « braves » gens que de nous serrer le quiqui avec une belle corde de chanvre, et à tirer dessus à la moindre velléité de ne plus bosser pour sauver leur système.
Là-dessus, les gazettes vous font des jolies choses afin d’égayer vos vacances et vous empêcher de trop réfléchir. Encore trois semaines à passer dans l’immatérialité des rêves pour entrer dans le dur en septembre. On ne perd rien pour attendre. Ce sera une grande parade de tout ce que nous aurions dû faire et que nous ne ferons pas.
Aura-t-on encore le gouvernement de Croo ? Il a une chance de rester vu le bilan mauvais du Fédéral dont personne ne prendrait la succession, pour ne pas porter le chapeau de la Vivaldi.
Sauf peut-être l’ambitieux Magnette ou le fol aventurier du MR, téméraires assez pour reprendre les petites misères du gouvernement De Croo, rien que pour faire premier ministre sur sa carte de visite.
Contrairement à l’habitude d’éreinter les gens « de peu » disaient les aristos, si le crise prend une tournure d’apocalypse, vous allez voir les mamours qu’ils vont faire aux malheureux hantant les CPAS. Le Belge jouit bien d’une réputation de placidité à défendre, sauf quand il a faim. Comme dans tous les pays du monde, alors il deviendrait enragé pour un oui ou un non.
Même GL Bouchez le sait. Ce n’est pas le moment de tourner autour d’un homme qui a faim, de le harceler ou pire de se moquer.
Je sais, ils l’ont fait jusqu’à présent. Ils s’en sont bien tirés. Ils ont gardé tout, salaire, position sociale, confort, voiture et chauffeur. Une moquerie de trop ou une taxe mal vue et ça part sans pouvoir s’arrêter à certains moments et justement, on y arrive !
C’est au tout début que cela peut se calmer ou s’enflammer. On a connu l’affaire royale et les grandes grèves de 60-61. Les journaux ont tout de suite parlé de voyous incontrôlés, de prédateurs trop contents de casser tout. Si le public mord à l’hameçon, la justice prend quelques fournées de « chenapans » et les sale en comparution immédiate. Les gazettes publient les peines et offrent au voyeurisme des lecteurs quelques têtes de « fripouilles », tous bons pères de famille, surprises par les caméras de surveillance.
Sinon, quand les ménages s’en mêlent, des gens qu’on savait bien sûr qu’ils existaient dans le fond des usines et dans les bureaux-placards des banques, sans y prêter attention, alors la rue de La Loi panique. On en appelle au bons sens, au patriotisme… Di Rupo mandaté par la Cour fait un introït, pour le soir même, au cours duquel Philippe apparaît en complet sombre et la mine défaite, nous supplier de rentrer chez nous.
Enfin, s’il ne pleut pas et que les gens ont pris le goût de manifester, alors avant les canons à eau et l’armée en dernier ressort, le premier ministre disperse la foule à coups de milliards et assurent que des réformes que même Karl Marx n’aurait pas osé entreprendre, seront prises immédiatement.
Si la foule rentre dans ses foyers, elle en ressort rarement. Sachant cela, le premier ministre saupoudre les quartiers à risques de ses milliards promis, mais oublie absolument les réformes annoncées comme certaines.
C’est presque toujours ainsi que les grandes fâcheries finissent.
Celles qui vont jusqu’au bout, le sont à cause des morts, émeutiers tués par la police ou policiers tués par les émeutiers. Des événements tellement considérables que même les gazettes en ont la chique coupée. Cela débouche souvent sur un autre régime, peut-être pas celui que souhaitaient les gens. Car ce qui ressemble le plus à un pouvoir qui s’en va, c’est celui qui suit.

5 août 2022

2017 !... Un Congrès PS oublié.

On en rigolerait encore dans les chaumières, si les gens avaient conservé la mémoire des coups que leurs Anciens ont reçu de la démocratie libérale, de ce fameux novembre 2017 au Congrès « spécial » d’un PS que Di Rupo avait convoqué à Liège.
Ce jour-là fut adopté un Manifeste confirmant et actualisant la Charte de Quaregnon, qui était en réalité un enterrement de première classe de ladite Charte, sous la baguette du maître en astuces et coups fourrés, le maestro Di Rupo.
En gros, on en revenait à reprendre la partition de Paul-Henri Spaak de 1945 qui rejetait le principe de la lutte des classes, vidant ainsi la Charte de toute volonté de changement, en choisissant habilement les citations à grandes envolées discourant sur des mots, non sur des faits.
Aucune trace de la nouvelle Charte n’est restée, stipulant que « la réalisation de cet idéal est incompatible avec le maintien du régime capitaliste », que « les travailleurs ne peuvent attendre leur complet affranchissement que de la suppression des classes et d’une transformation radicale de la société actuelle », que « ce résultat ne pourra être atteint […] que par l’appropriation collective des agents naturels et des instruments de travail ». Bref de la rigolade cachant à peine la fin de la lutte des classes par la reconnaissance d’une démocratie libérale, comme déjà avant Di Rupo, les Spiteals et consort avaient amplement établi l’omniscience, en y adhérent.
En 2022, les pouvoirs d’une classe sociale sur les autres se sont considérablement accrus.
Ce qui frappe le plus, c’est le mépris à peine déguisé des « élites » du travailleur manuel. On dirait que plus il est utile à la société et plus les personnages importants le détestent.
Cette détestation se vérifie sur la valeur qu’on attribue à son salaire. Comment ose-t-on attribuer des salaires de 20.000 € (en gros avec les à-côtés) à un ministre et 1460 € à un éboueur ?... soit treize boueurs et demi pour un seul ministre ! Et ici n’est même pas mentionné les salaires des CEO croquignolesques et astronomiques.

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C’est là une première forme de mépris, les autres viennent par la suite. Ils tiennent dans le discours et cette façon d’éloigner la plèbe de soi, vieille comme le monde antique. Dans les lois en mettant en priorité la traque des petites escroqueries sur les indemnités diverses versées aux chômeurs et aux assistés des CPAS, par rapport aux grandes manœuvres des multinationales pour ne pas payer d’impôt.
Souvent celui qui n’a pas appris le langage fleuri, la belle expression dont raffole les médias est moqué dans les rares moments où on lui demande son avis, en oubliant que sous la phrase malhabile, gît un raisonnement qui se tient, mais qu’on ne prend pas en compte à cause de la forme avec laquelle il est présenté.
Cette domination par le verbe n’est même pas la frontière entre l’intellectuel et le manuel, tant dans la réalité ils sont confondus, n’en déplaisent aux imbéciles instruits, surdiplômés et sûrs d’eux-mêmes.
Le système libéral pousse à l’extrême cette distinction entre les beaux manieurs d’euphémisme et le bois brut des masses, avec le distinguo que les premiers ne soient pas que cela et aient leurs aises dans la classe dominante, les artistes étant des suspects naturels.
Justement, le Congrès de Liège de 2017 du PS abordait la revalorisation des tâches manuelles, mais sans pourtant réclamer une plus grande décence dans le privé et la puissance publique envers les salaires et traitements. Et pour cause, les traitements des députés et ministres se sont considérablement améliorés depuis.
Les différences énormes de salaire entre les citoyens d’un même pays ne se justifient en rien, sinon donner à certains un sentiment d’appartenir à une élite jalousée et pour cette raison menacée et surtout de dispenser le pouvoir de former un ensemble « heureux » dans une étendue de malheureux. Une sorte de vitrine du capitalisme qui montrerait à l’envi ce que signifie une réussite sociale, afin de créer de l’émulation et une volonté de s’élever sur les autres, moins par le travail que par ruse et par force.
C’est « La distinction » dont parle Bourdieu dans son ouvrage du même titre « …l’inconscient de classe inculqué par les conditions d’existence est un principe de production de jugements et d’opinions plus stables que les principes politiques explicitement constitués, parce que, précisément, il est relativement indépendant de la conscience ».
Le Congrès socialiste de 2017 avait pour but de se hausser du col par rapport au PTB, alors valeur montante de la gauche. On ignorait alors que la pandémie du Covid-19 allait mettre au jour les vieux antagonismes de classe et qu’ils seraient multipliés par l’énorme crise économique qui allait suivre.
On sait à l’épreuve des faits que le PS s’est planté, que la lutte des classes est ici devenue une compétition pour la survie où tous les coups ont permis. Le « bon » géant qu’est le peuple n’a pas fini qu’on lui crache dessus par le réflexe du riche qui craint que celui qu’il méprise tant, devienne un jour son maître.

3 août 2022

DERNIER TOUR DE PISTE.

En reconduisant toujours les mêmes au pouvoir, un doute persiste sur l’éloignement de la politique de la majorité des gens. Ils voteraient sans état d’âme, machinalement, dans l’amalgame des partis tous bien libéraux, avec cette indifférence qui fait les majorités à l’identique, pour la simple raison qu’ils ont baigné toute leur vie et leurs parents avant eux, dans la croyance que le libéralisme était la meilleure solution.
Encore aujourd’hui, ce sentiment est fortement partagé, malgré la transformation visible de la société marchande dans le sens contraire de ce qu’ils en attendaient.
Il n’y a rien de plus difficile que se débarrasser d’une croyance. Seule l’expérience d’une réalité qui ne correspond plus à ce que la propagande libérale leur suggère, peut les détourner du cheminement sans état d’âme des reconductions habituelles, alors qu’ils erraient dans la pétaudière politique belge, zombies consentants.
Tout était dans un consensus fondé sur une conviction qui finit par se révéler être une erreur grossière !
Combien d’entre nous vivent sous le coup émotionnel de la guerre froide ? Le triomphe du camp libéral aboutit à mondialiser les marchés, condamnant par contre-coup un modèle de société oppressant et sans grande liberté, enfin vendu comme tel dans les journaux, sans doute de façon exagérée, mais pas trop irréaliste.
Le leitmotiv de la célèbre phrase de Churchill sur la démocratie, « La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres.», y associe le capitalisme comme allant de soi. Oui, mais quel capitalisme ? Celui de 1945 ou celui de 2022 ?

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Quand on vit au ras des pâquerettes, on est pragmatique par nécessité et sans le savoir. En contrepartie de la mollesse sélective laissant toujours la main au socialisme bon enfant ou au libéralisme pète-sec, les gens attendaient en contrepartie une forme de progrès, même si des ralentissements aux crises perturbaient les électeurs-consommateurs. Mais le trouble passé, la machine se remettait en marche multipliant les offres et achalandant le libéral pauvre à rêver devant ses vitrines.
Les économistes sérieux l’avaient prédit : le capitalisme prend une autre tournure, offre de moins en moins d’intérêts aux gens à le défendre, pour de plus en plus de contraintes.
Les premiers craquements se font entendre. La classe moyenne inférieure est en voie de disparition. Les acquis de la classe en-dessous fondent comme beurre au soleil. L’emploi, unique source de revenus de beaucoup de gens, s’amenuise. Les illusions sur le capitalisme tombent une à une livrant à la vue de tous le monstre froid et sans cœur qu’il a toujours été, mais qu’une certaine forme de prodigalité faisait oublier.
La conviction churchillienne imparable sur la démocrate libérale, donne toujours raison par rapport aux dictatures chinoise ou russe. Mais le monstre s’autodétruit en mangeant ses propres entrailles.
Malgré tout, un fort noyau d’irréductibles adhère encore au système.
L’esprit pratique qui faisait supporter le libéralisme à la Bouchez n’est déjà plus acceptable.
On se rend compte dans les chaumières, qu’il est temps de se protéger de quelque chose qui n’a plus rien à offrir, mais tout à appréhender.
On l’a suivi jusque-là, ce n’était pas par passion, mais par intérêt. Quand l’intérêt disparaît, on suit un temps par atavisme, puis on ne suit plus. On se rebelle. C’est le moment que les Autorités choisissent pour nous faire croire que notre devoir est de désembourber la patache !
Cette phase ultime n’est pas pour tout de suite.
L’esprit bourgeois règne encore en maître dans les esprits de ceux qui ne le sont pas, mais on crut pouvoir le devenir.
C’était un leurre. Bientôt, ils seront de plus en plus nombreux à s’en apercevoir.
Certes le fond chrétien, même si la religion n’est plus ce qu’elle était, accouplé au laïc bon-enfant d’un socialisme militant pour l’eau chaude à toute heure, se cramponnent toujours à l’idée que c’est un mauvais moment à passer et que le phénix renaîtra de ses cendres, ils sont encore majoritaires et les gouvernements se succèdent différents sur la forme, mais identiques sur le fond.
Le tout est de savoir pour combien de temps !
Non, mille fois non, le peuple n’est pas convaincu que ce soit de son devoir de remettre la machine en route. Il sent bien que ce n’est pas son rôle et pire encore, que le capitalisme de 2022 est en si mauvais état qu’il pourrait finir au rebut malgré tous les hymnes à sa gloire. N’en déplaise à Winston Churchill, il ne resterait plus que l’alternative d’imaginer une démocratie sans le capitalisme !

ET SI C’ÉTAIT MIEUX AVANT ?

Une question toute simple qu’il faudrait poser à la caste qui gouverne le pays !
Jusque dans les années 70, un employé ou un ouvrier qualifié pouvait, en conduisant sa barque avec adresse, nourrir sa famille, acheter une maison sur un prêt de vingt ans, rouler en voiture et partir quinze jours par an en vacances.
Cinquante ans plus tard, il ne le peut absolument plus.
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Que n’avons-nous pas compris ? Que s’est-il passé ?
Cet évident constat que chacun d’entre-nous peut faire du progrès alors général, en usant avec sagesse de la rigueur sans les restrictions et les petits plaisirs en famille, sans les excès, quel est le ménage qui n’en a pas fait l’expérience, soit par les récits de ses parents, soit devenu un vieux ménage, face aux difficultés et les galères par où passent les enfants !
Pour atteindre le même statut social qui était celui des Travailleurs en 1970, il faut deux revenus aujourd’hui. Bien sûr, c’est génial dans l’organisation d’une vie commune que les femmes s’émancipent et prennent leur part de responsabilité dans une organisation familiale. Qui se plaindrait de cela ?... sauf qu’à travail égal, salaire égal, est encore loin du compte.
On pourrait penser qu’en haut-lieu, on a fait en sorte d’annuler un pouvoir d’achat qui aurait été quasiment doublé ou presque, par une organisation de défense de la bourgeoisie qui n’entend pas être rejointe par les gens d’en-bas ! Que feraient ces parasites sans les pauvres ?
Évidemment, compte tenu des difficultés d’emploi, le ménage dont un membre est au chômage ou pire ne trouve absolument rien pour débuter une carrière professionnelle, au lieu de se retrouver dans les normes de la société de 1970, s’enfonce dans la précarité, alors que les difficultés s’accumulent et que les soirées des petits plaisirs partagés deviennent de longues veillées dans des conversations sur l’inquiétude du lendemain.
C’est alors qu’interviennent les autorités qui nous délivrent un message que nous ne comprenons pas.
Ils y dissertent du progrès, des magnifiques résultats d’un libéralisme actif qui va vers une harmonie mondiale. Ils sont les VRP en porte-à-porte télévisée d’une source de bonheur qu’ils appellent l’Europe. Ils persistent à voir du blanc, là où nous ne voyons que du noir.
On dirait qu’on les paie pour nous apprendre à voir la vie en rose, alors que nous les payons pour nous dire la vérité.

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Il n’y a rien de plus exaspérant qu’un pouvoir qui fait semblant ne pas entendre les plaintes et les grincements de dents et qui n’a pour tout remède que de dire « …mais tout va bien, voyons. Soyez patients, Nous possédons tous les éléments pour que vous soyez mieux qu’avant, à court terme. »
Ce discours, ânonné à longueur de mandat par des gens hors-sol, dont on peut considérer que pour eux tout va bien, compte-tenu de la différence énorme de moyens entre eux et nous, ressemble à celui de la petite frappe, actuellement président du MR, quand il parle des chômeurs de longue durée. Toute sa politique consiste à les affamés. Est-ce digne d’un responsable ?
Le discours officiel a changé depuis quelques mois. Il est plus ambigu, embarrassé aussi de cette guerre des Russes en Ukraine, de la récession, de l’augmentation des prix et de tout le reste : la guerre possible avec la Chine, les Américains qui pourraient se détourner de l’Europe, etc. Dans ce discours moins optimiste, il y a quelque chose qui nous échappe. Comment n’ont-ils pas prévu les conséquences de leur programme ? Ils ont eu l’expérience du Covid-19, précédé du déjà immense gâchis de trente années à brader nos industries, ce qui n’a fait qu’aggraver les effets de la pandémie.
Et à part les plaintes modérées dites sur un ton solennel qui se joignent aux nôtres, mais avec la distance de ceux qui savent s’adressant aux béotiens, les voilà qui s’accrochent aux plans anciens qui nous ont valu les temps maudits du présent qui s’appellent néolibéralisme, volonté de l’Europe de s’afficher meilleure partenaire de l’ogre américain, bradeuse aux plus offrants de tout ce qui peut se vendre. Les Vingt-sept, rongés par les dettes dues à ceux qui spéculent victorieusement sur tout ce qui rapporte, nous infligent la double peine, puisque ces affameurs achètent tout grâce à nos efforts pour juste manger à notre faim.
Le rideau est presque tombé sur la comédie qu’ils nous jouent depuis un demi-siècle, juste après les années 70 !
Oui, qu’est-ce qui ne va pas ? Que n’avons-nous pas compris ?
Et si nous n’avions pas vu qu’ils nous ont berné jusqu’à aujourd’hui, que leurs prévisions se sont révélées fausses et que, à cause d’eux, nous allons entrer dans une ère de grande précarité où ils seront toujours là à nous dire, ce qu’il faut faire pour s’en sortir, en nous mettant la tête dans un sac ou pire… sur le billot !

1 août 2022

N’Y PENSEZ PAS TROP !

Ce qui est fascinant dans l’observation de la conduite des libéraux empêtrés dans la crise actuelle de l’économie, c’est la facilité avec laquelle ils trouvent normaux les monstrueux bénéfices des multinationales, des compagnies pétrolières aux grossistes en denrées alimentaires.
Défense farouche de la propriété privée, stupidité libérale qui confond le capitalisme d’Adam Smith avec le néolibéralisme, va savoir ?
Rien, pas l’ombre d’une critique de la part d’un GL Bouchez qui communie chez les majors du pétrole tous les jours, pour revenir plein de haine et de mépris dauber sur ses victimes favorites : les gens du peuple.
Égale à leur président, la clique MR s’est ruée comme un seul homme sur la « gauche » de ce gouvernement De Croo, pour rogner les quelques broutilles d’avantages modestes concédés au PS et à Ecolo, au profit des pensionnés et des gens sans emploi, prix de leur participation à l’aventure Vivaldi.
Le mois passé on en était à une bataille de chiffonniers sur le nombre d’années de travail requis pour accéder à la pension complète. Dix ans, avançait madame Lalieux. Vingt bramait GL Bouchez avec force gestes et insultes. Finalement, Bouchez a eu la peau de Lalieux et c’est vingt ans !
Ce que le public devrait savoir est facile à trouver. Il suffit d’ouvrir le grand livre des avantages des députés et des sénateurs. Ces Messieurs-Dames, dont nos hautes instances font leurs délices, ont droit à une pension après seulement une législature ! En effet, les sénateurs touchent en moyenne une pension de retraite de 3.856 euros mensuels. Surtout, ils peuvent bénéficier d’une retraite de 2 000 euros nets dès la fin de leur premier mandat, c’est-à-dire au bout de 6 ans seulement.
Le sénateur-coopté Bouchez qui s’enrichit de nos deniers à ne rien faire, puisqu’il est à temps plein président du MR, aura le bénéfice d’une pension sérieuse de l’État, si une révolution de palais ne le déboulonne pas demain ! On comprend désormais pourquoi l’illustre ne veut pas que les travailleurs malchanceux, après avoir seulement bossés dix ans et chômés le reste, soient comparables à lui !
La question qui devrait intéresser tous les citoyens qui font vivre le Royaume dans son état actuel, reste pendante « comment se fait-il que le libéralisme inspiré du clan Michel ait encore autant d’adeptes ? ».

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On ne sait pas. C’est un mystère explicable par l’indolence et le je-m’en-fichisme de l’électeur.
À sa décharge, il est un peu perdu, l’électeur, par qui devrait passer tous les changements d’un État actuellement mort-vivant ! C’est que le PS est un parti qui a opté pour une économie de marché, donc libéral, comme le MR. Voter pour l’un ou pour l’autre, c’est bonnet rose ou bonnet bleu. C’est de l’aquarelle politique, une question de fin dosage d’eau.
Le public tout de suite absent après trente secondes d’attention ne peut pas comprendre.
Voilà, cela doit être ainsi. Les progressistes éternels minoritaires ne peuvent lutter contre l’inertie conservatrice par défaut d’une majorité dans un état analgésique permanent.
Le pays est bloqué sur une image, celle fin de siècle dernier, quand des Américains eurent l’idée d’ouvrir les vannes du commerce en le mondialisant. Tout de suite entichés du néolibéralisme, nos libéraux, tout le paquet des partis de pouvoir en quelque sorte, ont bondi sur l’idée et même après les premiers déboires, y sont restés fidèles « quoi qu’il en coûte » suivant l’expression du phénomène de la banque Rothschild, actuellement à l’Élysée.
Et ça coûte. Nos gaillards n’en ont pas idée. La crise actuelle, l’abaissement des salaires, la défenestration des caractères dans l’entreprise avec la mort des syndicats, l’avènement du système UBER, la folie de croire que brader nos industries et nos savoirs au monde oriental, nous laisserait pleins aux as à gérer seulement les services, c’est l’œuvre de démence néolibérale, injectée en intraveineuse par le grand frère américain à des Belges en aphasie accélérée !
La pandémie aurait dû leur ouvrir les yeux. Le manque de tout, de médecins, d’infirmières, de matériels, le numérus-clausus de l’ex diva Maggie De Blok accablée par la commission du Parlement fédéral chargée d’examiner la gestion de l’épidémie de Covid-19, la grande misère de l’enseignement, l’illettrisme quasiment généralisé, tout aurait dû produire l’étincelle salutaire, celle d’un grand nettoyage de l’État. Le peuple aurait dû javelliser le Parlement pour y placer des gens à lui !
C’était sans compter sur GL Bouchez et la sacro-sainte théorie américano-libérale de tout remettre au privé et pour cela poursuivre le démantèlement des structures écoles, hôpitaux, transports publics en vente aux enchères. Justement les profiteurs de la crise, pétroliers, gaziers, grainetiers ont du cash pour des placements. Les Américains sont intéressés aussi, depuis que par balourdise de la Commission l’euro vaut maintenant un peu moins qu’un dollar.
Quand nous serons tous bien dépouillés, à poil comme il n’est pas permis, il nous restera la faculté de nous nourrir comme le peuple en Corée du Nord !
Ah ! les salauds, quand j’y pense…