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Le dilemme de Parménide (1).

L’opportunisme va se nicher chez des gens aux antipodes d’une situation où il est utile de se montrer complaisant, ne serait-ce que pour sauver sa peau, comme une comtesse sur l’échafaud qui se confond en regrets de ne pas s’allonger assez rapidement sur la planche où le bourreau va lui trancher le cou. Ce n’est quand même pas de cette manière qu’elle va fléchir la volonté de Sanson et surseoir à son exécution.
L’âme basse roulée dans la casquette que l’on tient à la main est quasiment prête pour des opportunités dérisoires, comme présenter des excuses parce qu’on est toujours à traîner pour ramasser ses affaires dans le bureau d’où l’on vient d’être licencié.
Le spectacle public des questions à une personnalité révèle des fonds de salle qu’il est inutile d’interroger tant l’émotion est grande à s’exprimer devant le monde, tandis que l’éclatante notoriété attend sur l’estrade, un sourire amusé au coin des lèvres, flattée dans le fond d’être l’objet d’une pareille attention, qu’elle prend pour de la ferveur, alors qu’elle n’est que l’expression d’une appréciation peu flatteuse de soi.
Dès que l’élève sait lire et réfléchir à ce qu’il lit, on devrait en préface à chaque lecture inscrire la phrase qui conclut "Les Mots" de Jean-Paul Sartre "Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme (2), fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui".
C’est la plus belle affirmation quasiment mystique contre l'élitisme et pour l'égalité, qui aide à lutter contre tout complexe à la fois d'infériorité et de supériorité.
La supériorité concerne très peu les gens, c’est de l’infériorité dont il est question dans une démocratie malade de ses différences. Comme s’il était évident de présenter des excuses parce qu’on est encore en vie et que vieux ou chômeur, ouvrier ou employé, on encombre un espace d’une existence qu’on vous dit tous les jours inutile à partir du moment où elle ne sert plus aux intérêts supérieurs, intérêts dont vous ne savez rien !

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Parfois la vulgarité souvent dérangeante est un bon remède à une thérapie s’attaquant à l’infériorité ressentie par tant de gens : l’élite est, elle aussi, le matin au saut du lit sur le vase poussant de ses sphincters tendus puis relâchés le compost intestinal. Et si vous voulez présenter la chose autrement en pensant aux personnes de pouvoir, faites à votre aise. Vous êtes dans le vrai !
Oui, même le roi, la reine, Charles et Georges Louis, tous les matins… pour ce qui est de le prendre de haut, ils commencent tous par le prendre de bas !
Ce que postulait Sartre, c’est qu’il n’y a aucune différence d’essence entre les individus, que les structures fondamentales de la conscience sont universelles, qu’au fond il n’y a que la liberté, une liberté totale et inconditionnelle à laquelle tout homme est « condamné ». Tout homme vaut un autre. Ainsi, chaque création humaine, chaque destin particulier est parfaitement intelligible : je peux comprendre les œuvres de Flaubert ou de Saint-Simon aussi clairement que si je les avais produites moi-même, puisqu’il n’y a aucune différence entre ces auteurs et moi. Si je ne le peux pas, il y a quelque chose dans mon éducation qui n’a pas fonctionné parce que l’élite ne le voulait pas.
Toute supériorité sociale ou honorifique relève de l’imposture.
Justement l’évolution des mentalités de cette société est inquiétante, le culte de l’apparence, de l’argent et de la réussite qui s’étale sans complexe sur nos écrans et dans nos rues, ne serait-il pas temps que les gens avalassent leurs complexes et se mettent à battre le tambour de la révolte dans les rues ?
Les hiérarchies, les classes sociales, les salaires, les retraites, jusqu’aux infimes pécules accordés aux marginaux et à ceux qui n’ont pas eu de chance, tout est déterminé pour honorer et baigner dans l’aisance une certaine frange de l’humanité dont les privilèges sont à la base de toutes les exactions et les injustices de cette société coupable de faire des différences parmi ses enfants.
A la hache s’il le faut, mais cette société doit périr, malade de son organisation au point d’en avoir transmis l’infection à la planète entière.
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1.Cette citation de Parménide, "L'être est, le non-être n'est pas...", à première vue, on enfonce une porte ouverte. Pourtant, ces mots sont beaucoup plus riches de sens qu’il n’y parait.
Dire que “l’être est” suppose non seulement qu’il est, mais qu’il demeure. Et que ce qui n’est pas, reste à jamais du non-être. Rien n’est changeant dans le monde, tout est éternel. C’est une apologie de la vie éternelle, plus encore de l’être éternel. Négation de la naissance et de la mort. C’est encore l’unicité de l’humanité en un destin commun à tous qui suggère l’indifférence plutôt que la différence, thème jamais traité par la philosophie depuis un vers célèbre de Parménide reproduit ici.
2. Il a toujours été convenu que le mot « homme » est un générique entendant l’humanité tout entière. mettant sur le même pied d’égalité les « femmes, les hommes et les « transgenres ». Depuis le wokisme, il est toujours bon de sortir de l’ambigüité d’une forme ancienne de désignation globale ; on est si vite soupçonné de tout… De là à se demander pourquoi le wokisme ne considère pas le genre d’inégalité sociale qui règne en maître dans les démocraties occidentales, comme faisant partie de son combat au même titre que l’inégalité des genres ; mais pardi, parce que c’est blanc bonnet et bonnet blanc avec les classes dominantes !

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