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Les puces chinent la démocratie !

On peut très bien vivre dans cette société, sans éprouver le moindre doute sur ce qu’en Haut-lieu les Autorités disent du déroulement des événements qui jalonnent la démocratie. Dans la saga, le libéralisme en fait partie comme cul et chemise. Tout l’appareil politique de gouvernement en atteste.
On vit, travaille et meurt dans la croyance absolue que libéralisme et démocratie sont indissociables. L’ensemble débouche harmonieusement sur une économie de marché, selon les propos des responsables. L’Europe, enfin, n’envisage pas autre chose pour l’avenir des États associés.
Le grand exemple vient des États-Unis auxquels nous sommes attachés par idéalisme et conviction. Nous trouvons même que le rapport de force en faveur de notre grand allié lui donne le leadership en la matière, en éclairant notre chemin par son business incisif et générateur de puissance.
Une majorité de Belges et d’Européens pense « américain », mieux encore, se voit américain !
L’effondrement de l’URSS atteste du triomphe de l’idée libérale et de son marché. Jamais, se moque-t-on dans les milieux libéraux après cet échec cuisant du communisme, aucun régime autre que libéral ne réussira à rendre les gens libres et heureux.
Les avatars de la démocratie à la sauce libérale n’ont pas entamé jusqu’ici cette conviction ; sauf pour ce qui touche le bonheur des gens. Là on émet quelques doutes, ô bien légers, tout de suite compensés par un concert d’une seule voix allant du PS au MR pour dissiper le scepticisme naissant. La seule manière de servir la démocratie, c’est de ne pas douter de l’économie libérale, dispensatrice de bienfaits, dit-on de toute part.
Et ça passe encore…
Sauf, que c’est faux et qu’un système parfaitement dictatorial niant toute liberté individuelle peut assouvir la faim du peuple et lui rendre une certaine fierté.

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Dans le cas de la Chine, l’État a joué un rôle prépondérant, avec une ouverture graduelle comprenant des contrôles sur les types et les volumes de capitaux étrangers, et des transferts de technologie par le biais de coentreprises dans lesquelles les étrangers détenaient généralement des intérêts minoritaires. « Dans les secteurs industriels-clés, il leur a dicté ses conditions, tout en favorisant l’émergence de « champions nationaux » comme Huawei, à même d’affronter la concurrence mondiale. Même la libéralisation des régimes d’investissement et la vente par actions de certaines sociétés publiques, à la fin des années 2000, n’ont pas entraîné une perte de contrôle : l’État a conservé « la propriété des actifs-clés, le pouvoir sur les nominations du personnel, soubassement d’un système de patronage solide, ainsi qu’une surveillance et une planification complètes des agences centrales du parti et de l’État ». C’est toujours le cas aujourd’hui, comme en témoigne la récente mise au pas spectaculaire des géants chinois du numérique Alibaba et Tencent, devenus aux yeux de l’État trop importants et autonomes dans les services financiers, ainsi que de nombreuses autres entreprises dont la liste ne fait que s’étendre. » (Le Monde Diplomatique)
Dans le même temps, que la Chine consolidait et élargissait le cercle des acteurs privés qui ont un intérêt direct dans la réussite économique chinoise, le libéralisme ostracisait la Russie et se punissait lui-même partout en Europe.
On peut débattre du point de vue moral qui a raison de la Chine ou des États-Unis qui entrent en lice. D’un côté la liberté des individus va jusqu’au port d’armes individuels aboutissant à des tueries sans nom, en même temps que la liberté d’avoir ou non un enfant est réduite par les nouvelles lois fédérales contre l’avortement, d’un autre côté toute pensée hors permissivité du Parti unique peut conduire à des exactions du pouvoir envers les Chinois, mais en même temps une économie en expansion a stoppé les grandes famines et permis du travail à des centaines de millions de citoyens, sur le temps que de grandes entreprises pouvaient prospérer, tout en n’échappant pas à la vigilance du Parti.
Certains CEO d’importants holdings occidentaux réfléchissent sur une compétitivité qui pourrait adapter « l’éthique » chinoise sur « l’éthique » occidentale, sans que les populations concernées y voient malice, à un moment où la stagflation débouche sur une situation où tout est permis.
Sur le temps que nos doux rêveurs s’enorgueillissent de l’absolue supériorité du libéralisme occidental sur le reste du monde, la liberté individuelle pourrait se réduire plus encore qu’elle ne s’est réduite ces temps derniers hantés par la résurgence du terrorisme.
Dans l’état où est l’Europe, le libéralisme est en train de nous précipiter dans une crise comme on n’en a encore jamais vue. Il se pourrait que nous soyons réduits à vivre à la chinoise, sans nous en rendre compte. Ce qui ne veut pas dire que les gens cesseraient de croire à la démocratie libérale, la meilleure du monde, au contraire ! Imperturbablement, nos élites poursuivraient, sans désemparer, les leçons au monde entier sur les droits de l’Homme. Nos nouveaux dirigeants n’auraient même pas les yeux bridés !

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