N’Y PENSEZ PAS TROP !
Ce qui est fascinant dans l’observation de la conduite des libéraux empêtrés dans la crise actuelle de l’économie, c’est la facilité avec laquelle ils trouvent normaux les monstrueux bénéfices des multinationales, des compagnies pétrolières aux grossistes en denrées alimentaires.
Défense farouche de la propriété privée, stupidité libérale qui confond le capitalisme d’Adam Smith avec le néolibéralisme, va savoir ?
Rien, pas l’ombre d’une critique de la part d’un GL Bouchez qui communie chez les majors du pétrole tous les jours, pour revenir plein de haine et de mépris dauber sur ses victimes favorites : les gens du peuple.
Égale à leur président, la clique MR s’est ruée comme un seul homme sur la « gauche » de ce gouvernement De Croo, pour rogner les quelques broutilles d’avantages modestes concédés au PS et à Ecolo, au profit des pensionnés et des gens sans emploi, prix de leur participation à l’aventure Vivaldi.
Le mois passé on en était à une bataille de chiffonniers sur le nombre d’années de travail requis pour accéder à la pension complète. Dix ans, avançait madame Lalieux. Vingt bramait GL Bouchez avec force gestes et insultes. Finalement, Bouchez a eu la peau de Lalieux et c’est vingt ans !
Ce que le public devrait savoir est facile à trouver. Il suffit d’ouvrir le grand livre des avantages des députés et des sénateurs. Ces Messieurs-Dames, dont nos hautes instances font leurs délices, ont droit à une pension après seulement une législature ! En effet, les sénateurs touchent en moyenne une pension de retraite de 3.856 euros mensuels. Surtout, ils peuvent bénéficier d’une retraite de 2 000 euros nets dès la fin de leur premier mandat, c’est-à-dire au bout de 6 ans seulement.
Le sénateur-coopté Bouchez qui s’enrichit de nos deniers à ne rien faire, puisqu’il est à temps plein président du MR, aura le bénéfice d’une pension sérieuse de l’État, si une révolution de palais ne le déboulonne pas demain ! On comprend désormais pourquoi l’illustre ne veut pas que les travailleurs malchanceux, après avoir seulement bossés dix ans et chômés le reste, soient comparables à lui !
La question qui devrait intéresser tous les citoyens qui font vivre le Royaume dans son état actuel, reste pendante « comment se fait-il que le libéralisme inspiré du clan Michel ait encore autant d’adeptes ? ».
On ne sait pas. C’est un mystère explicable par l’indolence et le je-m’en-fichisme de l’électeur.
À sa décharge, il est un peu perdu, l’électeur, par qui devrait passer tous les changements d’un État actuellement mort-vivant ! C’est que le PS est un parti qui a opté pour une économie de marché, donc libéral, comme le MR. Voter pour l’un ou pour l’autre, c’est bonnet rose ou bonnet bleu. C’est de l’aquarelle politique, une question de fin dosage d’eau.
Le public tout de suite absent après trente secondes d’attention ne peut pas comprendre.
Voilà, cela doit être ainsi. Les progressistes éternels minoritaires ne peuvent lutter contre l’inertie conservatrice par défaut d’une majorité dans un état analgésique permanent.
Le pays est bloqué sur une image, celle fin de siècle dernier, quand des Américains eurent l’idée d’ouvrir les vannes du commerce en le mondialisant. Tout de suite entichés du néolibéralisme, nos libéraux, tout le paquet des partis de pouvoir en quelque sorte, ont bondi sur l’idée et même après les premiers déboires, y sont restés fidèles « quoi qu’il en coûte » suivant l’expression du phénomène de la banque Rothschild, actuellement à l’Élysée.
Et ça coûte. Nos gaillards n’en ont pas idée. La crise actuelle, l’abaissement des salaires, la défenestration des caractères dans l’entreprise avec la mort des syndicats, l’avènement du système UBER, la folie de croire que brader nos industries et nos savoirs au monde oriental, nous laisserait pleins aux as à gérer seulement les services, c’est l’œuvre de démence néolibérale, injectée en intraveineuse par le grand frère américain à des Belges en aphasie accélérée !
La pandémie aurait dû leur ouvrir les yeux. Le manque de tout, de médecins, d’infirmières, de matériels, le numérus-clausus de l’ex diva Maggie De Blok accablée par la commission du Parlement fédéral chargée d’examiner la gestion de l’épidémie de Covid-19, la grande misère de l’enseignement, l’illettrisme quasiment généralisé, tout aurait dû produire l’étincelle salutaire, celle d’un grand nettoyage de l’État. Le peuple aurait dû javelliser le Parlement pour y placer des gens à lui !
C’était sans compter sur GL Bouchez et la sacro-sainte théorie américano-libérale de tout remettre au privé et pour cela poursuivre le démantèlement des structures écoles, hôpitaux, transports publics en vente aux enchères. Justement les profiteurs de la crise, pétroliers, gaziers, grainetiers ont du cash pour des placements. Les Américains sont intéressés aussi, depuis que par balourdise de la Commission l’euro vaut maintenant un peu moins qu’un dollar.
Quand nous serons tous bien dépouillés, à poil comme il n’est pas permis, il nous restera la faculté de nous nourrir comme le peuple en Corée du Nord !
Ah ! les salauds, quand j’y pense…