Bamako sur Meuse.
Un commissaire de police en Flandre soupçonné de garder pour lui certaines grosses amendes routières, notamment la surcharge en poids de camions étrangers (paiement cash) ; un inspecteur de la police judiciaire fédérale de Liège sous mandat d’arrêt pour avoir détourné des objets appartenant à un suspect ; enquête avec dépôt de plainte contre le greffier Frédéric Janssens du Parlement wallon ; cinq députés wallons, dont le président Jean-Claude Marcourt (PS), Jacqueline Galant (MR) et Manu Disabato (Ecolo), les secrétaires Sophie Pécriaux (PS) et Sybille de Coster-Bauchau (MR) impliqués dans la dite gestion, pour le moins fantaisiste de l’institution, on a tort d’abandonner le dossier « corruption » pour soigner nos stress à propos de la guerre en Ukraine qui risque de nous tomber dessus, de l’inflation et de la politique néolibérale toujours menées tambour battant par nos « élites » parachutées à l’Europe et qui coûte un argent « bête ».
On court éteindre un incendie, alors qu’un autre ravage aussi notre pouvoir d’achat, celui qu’ont allumé les pyromanes du capitalisme triomphant !
On a tort de faire confiance au point de les laisser gérer sans beaucoup de contrôle, en bon père de famille selon la formule, les caisses diverse détentrices des prélèvements parfois inappropriés et sauvages que des lois, on dirait faites pour eux, extirpent avec adresse de nos portefeuilles.
On ne se méfie pas assez des dirigeants qui tiennent la caisse, dépôt sacré de nos souffrances, de nos taxes, impôts et amendes, comme si depuis l’ancienne et fameuse émission de Jean-Claude Defossé à la RTBF : « les travaux inutiles », avec les dérives maffieuses qu’ils impliquaient, nos grands responsables étaient brusquement devenus honnêtes !
Distraits et la tête ailleurs, les taxés d’office ont oublié que l’instinct prédateur de certains bien placés dispose à l’escroquerie et à la carambole, l’œil rivé sur la bille rouge et le bon coup.
Les temps sont ainsi faits où vols et réussites sont imbriqués et confondus par le fait du système économique dans lequel nous sommes embourbés jusqu’au cou. Le libéralisme dans sa phase « alerte, on coule » est propice au dérapage quand on a devant soi la caisse avec sa clé, qu’il n’y a plus un chat dans les corridors et dehors, un peuple qui ne contrôle plus l’instance « supérieure » qui n’a jamais craché sur le beau pognon résultat de nos sueurs.
Dire que tous s’en mettent pleins les poches ne seraient pas juste. Déjà qu’on les gave d’une paie haute de gamme pour représenter des pauvres types à 1800 € le mois, afin d’éviter les tentations de s’empiffrer de notre beau pognon. Pour certains, c’est une aumône, voire une insulte pour leur immense mérite, d’autres enfin sont prêts à tout, jusqu’à voler votre portefeuille dans la rue.
Qu’un Bouchez vole l’État en empochant légalement un salaire de sénateur-coopté qui sert de paiement à sa présidence du MR et que personne ne s’en inquiète, comment voulez-vous que des élus moins « prestigieux » n’essaient pas des coups ni vus, ni connus ? Les règlements parfois absurdes, voire incompréhensibles, sont tous discutables et sujets à interprétation. Ils s’en servent pour se remplir les poches. On a vécu l’affaire des mandats politiques dans des conseils d’administration au temps de Stéphane Moreau, pour comprendre que certains privilégiés se faisaient douce violence, pour se mettre des enveloppes dans la poche sans trop se poser de questions.
L’affaire des incinérateurs d’Intradel et les commissions d’Alain Mathot ont été jugées il n’y a pas longtemps. La Justice aurait pu démêler l’écheveau un peu plus et découvrir quelques comparses. Elle ne l’a pas fait. C’est que, à trop tirer le filet hors de l’eau, expose aux yeux du public quelques belles prises, mais tellement connues pour leur probité légendaire, qu’il vaut mieux les laisser filer vers les hauts fonds où elles ont leurs habitudes, pour éviter le scandale d’Armand De Decker, que certains prétendent avoir été assassiné pour « raison d’Etat », comme fut André Cools !
Il serait quand même mal venu au moment où on somme les gens de moins consommer, que ceux qui nous haranguent soient impliqués dans des affaires de corruption ou de vol qualifié dans les caisses de l’État.
C’est également valable dans les manœuvres du MR dont le but est de se décharger sur le dos des chômeurs de sa responsabilité dans la faillite du système. Cela ficherait mal de réduire les chômeurs à la plus grande pauvreté sur le temps que les gestionnaires de l’État se sucrent et jettent l’argent par les fenêtres.
Nous sommes à l’aube de temps difficiles dont nous ignorons les conséquences sur notre façon de vivre et de consommer. Il apparaît comme un pur bon sens de trouver d’urgence des gens intègres pour contrôler tout de A à Z, y compris, par exemple, des constructions folles comme la gare de Mons qui est le résultat d’une escroquerie sur la crédulité des gens.
Indépendamment d’un autre œuf à peler avec l’Europe pour l’imbécillité de son parcours international, ce serait quand même bienvenu de reparler de la sécurité de notre fric dans les mains incertaines d’irresponsables politiques, comme il s’avère à peu près qu’elles soient au Fédéral et dans les Régions.