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En 2005, le PS contre le peuple !

Bien des raisons font que ce que nous vendent les gens de pouvoir comme une démocratie, n’en soit plus une.
L’exemple ci-dessous montre comment un des personnages importants de Wallonie a pris une décision personnelle et arbitraire, entraînant un peuple, vers un avenir qu’il n’avait pas choisi.
Le dimanche 29 mai 2005, au terme d'un débat démocratique d'une exceptionnelle vitalité, le peuple français rejette à une écrasante majorité (55%) le traité constitutionnel européen, pourtant encensé par la quasi-totalité des médias et de la classe dirigeante. Le 2 juin, le peuple hollandais le rejette à son tour.
Nous avions ici un signal de deux démocraties fondatrices de l’Europe, l’une d’origine latine et l’autre d’origine germanique, pour repenser le traité constitutionnel par une consultation populaire directe.
C’était sans compter sur une opposition particulière : celle des élus proeuropéens, fervent partisans du dit-traité.
Le Belge Di Rupo, ministre-président de Wallonie à l’époque, mystifie les Wallons en faisant adopter – sans référendum – le traité constitutionnel européen par le parlement Wallon le 29 juin 2005.
La suite est logique comme un alignement de dominos dont on pousse le premier pour faire tomber les autres. Le 19 juillet 2005, la Communauté française de Bruxelles l’approuve. Enfin, le 8 février, c’est au tour du Parlement flamand de ratifier le traité.
Tous nos malheurs viennent de ce Traité et personne n’a encore fait la synthèse et dégager les responsabilités de cette catastrophe sociale.
De quoi est fait ce dont Di Rupo n’a pas souhaité que nous exprimions notre avis ?
C’est ainsi qu’on ne saura jamais si oui ou non, les électeurs étaient d’accord pour s’embarquer dans une Europe néolibérale, ouvrant la possibilité de signer les traités de libre échange avec qui veut, livrant nos métiers à la concurrence asiatique, détruisant les valeurs sociales entourant la protection des travailleurs.
Di Rupo a sans doute épluché ce traité et de n’avoir pas vu les conséquences de celui-ci dans la vie et la situation professionnelle du plus grand nombre de ses concitoyens, en dit long sur ce qu’il pense de cette société et du peu de cas qu’il fait de l’avis des gens.
La séparation entre les populations européennes des dirigeants, partisans d’une Europe des seules valeurs marchandes saute aux yeux du premier venu, tandis qu’il échappe à la sagacité des enquêteurs et journalistes proches du pouvoir.
Le projet a été rédigé par une centaine de personnes choisies par leurs pairs (gouvernants, hauts fonctionnaires, parlementaires européens ou nationaux...), sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.
Cette « Convention » avait pris acte de l'échec des sommets européens d'Amsterdam (1997) et de Nice (2001) et s’était donnée pour objectif de rétablir l'équilibre des pouvoirs entre grands et petits États membres, de simplifier les processus de prise de décision, de doter l'Union d'une véritable politique étrangère et de défense, de relancer la symbolique européenne.
Les promoteurs du traité ne doutaient donc pas de son acceptation par les citoyens, au vu des premiers sondages (60% d'avis favorables).
Le doute s'insinue dans l'opinion. En France, Laurent Fabius, se prononce pour le Non.

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Le débat monte en intensité et les sceptiques s'arrachent l'édition de poche du traité. Plus de 200 000 exemplaires sont vendus malgré le caractère on ne peut plus aride de ses 300 pages.
L'extrême gauche dénonce un traité qui grave dans le marbre le principe néolibéral selon lequel le bien-être commun reposerait sur une « concurrence libre et non faussée ». De son côté, l'opposition de droite au traité s'indigne de la volonté des instances européennes de faire entrer la Turquie islamiste d'Erdogan dans l'Union européenne.
C'est la conjugaison de ces deux courants qui va faire basculer la majorité en France et en Hollande et peut-être même dans certains autre pays si les dirigeants n’avaient pas triché en niant expressément le pouvoir du peuple.
Dans le « non » résolu en France, Di Rupo et le PS y voient la victoire de l'ignorance et du populisme.
Après le vote également négatif des Néerlandais, les autres gouvernements de l'Union annulent les projets similaires de référendum.
La contre-offensive de la classe dirigeante pour faire passer le Traité est une autre histoire, dont Di Rupo encore une fois en notre nom se montre complice.
Il ne faudra que deux ans aux dirigeants français et européens pour remettre le traité en selle. Sous le nom de « traité modificatif », le texte est ratifié à Lisbonne, le 13 décembre 2007, par les dirigeants des vingt-sept États membres de l'Union, lesquels se gardent de prendre à nouveau l'avis de leurs concitoyens.
Depuis ce tour de passe-passe, les grandes orientations politiques, au niveau national et plus encore européen, échappent aux citoyens. Le système électoral tourne à vide, sans plus aucune chance d'influer sur elles. L'abstention et le vote « eurosceptique » deviennent largement majoritaires comme lors des élections de 2014 au Parlement de Strasbourg. Des penseurs évoquent l'entrée de l'Europe dans une ère post-démocratique...

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