Ouverture de la chasse aux chômeurs !
Autant il est exclu de contrôler les personnes bénéficiant de gros revenus par actionnariats, propriétés d’entreprises ou de naissance dégageant une forte plus-value, autant le MR adore mettre sur le gril les pauvres diables au chômage, pour en extraire une dernière goutte de jus.
C’est dans son ADN.
Le clan Michel y a excellé. Il a réveillé le bourgeois dormant chez des citoyens qui sont loin de l’être et ne le seront jamais. Comme la plupart des apolitiques de ce pays, la placidité leur tient lieu de colonne vertébrale. Mais le clan Michel est surpassé en canaillerie par le nouveau maître à penser, Georges-Bouchez.
Bon client des médias, il est disert et superficiel. Il plaît à une clientèle qui n’aime pas « se prendre la tête ». Pape régional montois de l’orthodoxie néolibérale, sa notoriété est remontée jusqu’à Bruxelles et a plu aux patrons. Passé du régional au national, il est l’invité régulier des chaînes télés.
Fabrice Grosfilley, bonimenteur à RTL, remplit son agenda de ce président « incel », exemple parfait du « self made man ». Une réussite à l’américaine comme on les aime avenus Louise.
GL Bouchez dans un de ses derniers monologues « pour sauver le pays » a plaidé pour un durcissement du droit au chômage. En clair, il veut limiter les allocations, après deux ans de vaines démarches à la recherche d’un emploi.
« Des milliers d’emplois non pourvus sont à la disposition des chômeurs. Il y a dans ce pays des chômeurs qui ne veulent pas travailler. Notre devoir est de les sanctionner jusqu’à ce qu’ils comprennent où est leur intérêt », explique-t-il à Grosfilley en extase devant tant de clairvoyance.
Monsieur Bouchez n’en est pas encore au camp de travail forcé, mais l’idée est dans l’air. Les chômeurs en camp de travail seraient habillés pareils, comptés dès cinq heures du matin dans la cour des baraques, avant la gamelle de soupe. Ils iraient au travail au son d’une musique entraînante, sous l’œil amusé des surveillants. Parfois, un patron viendrait interrompre la monotonie des heures pour choisir quelques spécimens qu’il adjoindrait à son entreprise pour de nouvelles expériences.
On ne va pas revenir sur la notion d’emplois en pénurie. Les uns, de haute qualification, sans qu’aucune école belge ait la possibilité d’en donner les rudiments ; les autres, d’effroyables pièges à cons que des esclavagistes libéraux exhibent comme un Saint-Sacrement ; le tout, enfin, contestable dans les chiffres.
Le toton montois des dames des vestiaires libéraux, tourne sur lui-même pour qu’on l’admire. Le public en redemande. C’est le pare-feu parfait. On ne voit que lui . Derrière, une société en ruine se consume. L’incendie attaque la planète entière. En Belgique, des jeunes sont pris au piège dans les flammes de l’inflation. Ils sont sous la menace du camp !...
La hausse des prix a entraîné un relèvement rapide des taux d’intérêt pour des prêts immobiliers, ce qui réduit mécaniquement le nombre de jeunes ménages « capables » d’emprunter. Grosfilley comprend que le président Bouchez ne veuille pas en parler.
Le seul, le grand, l’immense problème pour GL Bouchez, celui qui empêche l’épanouissement de la société libérale, c’est le chômeur !
Il n’en démordra pas, lui, le parasite parfait dont nous payons sa prélature présidentielle avenue de la Toison d’Or, à coup de mensualités pour un poste de sénateur-coopté dont il n’a que faire. Ah ! que le public révolté ne puisse l’exclure de son faux job de sénateur-coopté, comme c’est frustrant !
Selon GL Bouchez, il y aurait actuellement 125 métiers en pénurie en Wallonie, mais plus de 200.000 chômeurs ! Il conviendrait, donc de pousser ces chômeurs à accepter ces emplois, ou à s'y former. Avec des sanctions à la clé en cas de refus.
"Un chômeur de longue durée (plus de deux ans) qui refuserait deux formations et/ou deux emplois dans un métier en pénurie, doit pouvoir être directement sanctionné", estime-t-il en feldwebel de la société capitaliste. Pour le leader des bleus, les personnes concernées devraient accepter d'exercer un métier en pénurie, et ce, quelles que soient leurs formations de départ.
"Oui, il va falloir se faire un peu violence dans certains cas. L'Etat ne peut plus venir en aide si vous ne lui venez pas en aide", finit ce chômeur de luxe.
Grosfilley est heureux. RTL est aux anges et l’interview en bobines, pourra repasser vingt fois !
Pour quelques esprits libres, la vision du libéral est dénuée de sens. Les traités d’économie sont formels là-dessus. Une société libérale pour qu’elle fonctionne à besoin de classes sociales en compétitions, sauf pour la dernière, celle du fond du panier, qui sert d’enfer à montrer du doigt. Les patrons appellent ça un volant de sécurité. On ouvre et on ferme à volonté la trappe pour y fourrer qui on veut ou en extraire quelques poignées d’hommes-machines, afin de maintenir les salaires à des taux aussi bas que possibles.
Comment ouvrir des écoles sur des techniques toujours en laboratoire et avoir une main-d’œuvre aussitôt adaptée ? Cela relève de la science-fiction.
L’histoire des malheureux prêts à tout, torche-merde parfaits de la gentry élégante, esclaves d’arrière-salle de restaurant et manœuvres super légers pour des charges super lourdes, c’est l’autre volet de la manière de réduire à l’esclavage des existences sacrifiées, sur l’autel des profits.