UN MONDE MERVEILLEUX !
Pas que les marchés que Christine Lagarde refroidit !
On en reste saisi. Quoi, « les choses de la vie » passeraient à côté des marchés, sans que nous le sussions !
Empêtrée dans une situation délicate, la Belgique serait dans le triangle des Bermudes, risquerait le drame dernier, la faim ultime… enfin, n’exagérons rien, pas tout le monde ! Tandis que les mouchettes se collent à la toile d’araignée, les grosses passent à travers, détruisent même l’ouvrage de la dentellière.
On ne nous dit pas que ceux qui nous annoncent l’Armageddon sont heureux, ploient dans les honneurs, festoient au don Pérignon, que leurs domestiques nourrissent les chiens de compagnie de fruits de mer et autres babioles, sur les canapés des salons dans une température de 25°, ce que bientôt les hôpitaux ne vont plus pouvoir atteindre !
Et ces gens qui téléphonent : allo !... Addis-Abeba, le marché de la datte a perdu trois point ! Merci. Allo !... Hong-Kong, c’est Charlie… le mec du Dragonfly ! Tu me remets ? Les marchés ? L’horlogerie perd 1 point, elle se soutient avec les fausses Rolex à 20 dollars. ! L’électro ménager se redresse après en avoir perdu sept, pour finir à moins deux !
Le bureau-conseil s’est spécialisé dans la rente à la Ponzi sauf que ce n’est pas bidon. On palpe dans le réel, au service des grands de ce monde. Les commissionnaires et leurs équipes qui spéculent sur les cours, sont parfois trente ou quarante à servir de pare-feu à quelques oligarques russes, milliardaires enturbannés, jockeys newyorkais et footballers au Paris-Saint Germain. Bloomberg économics n’en dort plus. Il croule sous les commandes !
Bureaux d’analyses, experts en fiscalité et en droits internationaux, agences de cotations sans lesquelles le propriétaire de la moitié de la presse en Belgique se fait du mauvais sang, oui, comment vivent-ils personnellement la crise ?
Elon Musk n’a pas encore peuplé toutes les agences et les bourses de ses Optimus. Tout ce monde de l’économie qui fait monter et descendre les prix de ce qui est vendable existe encore en chair et en os. C’est de l’humain pareil au conducteur de bus, à l’employé du gaz et jusqu’au chômeur de longue durée dans la plonge d’un hôtel bas de gamme, comme lui a recommandé chaudement son placeur, entre deux bouffées de sa sèche et un renvoi de l’entrecôte de midi.
Ils pensent quoi, eux, de la crise inflationniste qui prend de l’ampleur, quand le milliardaire propriétaire d’Inbrew-Holdings s’inquiète pour le prix du houblon ou quand Bernard Arnault prend une option sur le marché de Caracas pour ses Vuitton, tandis que Françoise Bettencourt cherche un abri sûr pour quelques liquidités hors banque ?
C’est la question qu’on ne se pose jamais, les yeux écarquillés sur Mathieu Michel petit arriviste parmi les grands avec 10.000 nets au compteur, plus les loukoums, voiture et avantages, ce qui lui fait quand même presque la pension multi-emplois de papa Louis.
À croire que la crise n’est que pour nous, eux ça va très bien, merci. Le salaire de Mathieu Michel, c’est du pipi de chat pour le patron d’un de ces comptoirs à faire prospérer le pognon par tous les temps. .
Qu’est-ce que vous voulez que ça leur foute que le gaz ait augmenté de 150 % ?
En réunion non-stop depuis deux ans, bien avant qu’un torchiste ne torche un morceau de bravoure dans le journal Le Soir sur l’envolée du kilowatt heure, ils le savaient que ça allait mal finir et que nous passerions à la caisse, à l’exception d’eux et de leurs clients.
« Depuis deux ans, la crise du coronavirus a mis à mal l’économie mondiale et son impact devrait se faire ressentir durant un moment encore, notamment en 2022 » fanfaronne un « Lehman Brothers » recyclé depuis dans la saucisse en gros, aux abattoirs de Chicago.
« Difficile de faire des prévisions dans ce contexte, ma chère » glapit Solange, conseillère auprès d’une Agence de statistiques qui a ses entrées chez Macron, au Palais.. De nombreux autres facteurs pourraient également influencer l’économie mondiale au cours des 12 prochains mois, dans le bon, mais aussi et surtout, dans le mauvais.
C’est le mauvais sang qu’on se fait qui les excite : le pensionné dont on taxe le brut bien avant les 1500 euros net dont ils ont fait un symbole, voilà qui leur donne des érections. La montée du pauvre aux balustrades et qui va plonger sur n’importe quel boulot chez les riches, les font mourir de bonheur !
Que pèse pour eux la vie de nos insignifiances ?
– T’en fais une tête, Richard !
– Je viens de recevoir ma feuille d’impôt !