L’aubergiste est fatigué !
Le football peut, en dehors du sport, apporter quelques éclaircissements là où personne ne l’attendait.
La violence dans le centre de Bruxelles, d'Anvers et de Liège, dit beaucoup sur le ressenti d’une partie de la communauté marocaine en Belgique que ces membres soient ou non devenus Belges par naturalisation. On pourrait même associer tout le Maghreb émigré dans une adéquation des comportements observés, tout en précisant qu’il ne s’agit pas d’inclure l’ensemble des ressortissants maghrébins, ce qui serait faux et poserait là une vraie démarche raciste.
À défaut de connaître les particularités de tout déplacement d’émigrés d’une même provenance qu’elle soit nationale ou étendue à plusieurs pays, la Belgique a ouvert ses frontières pour accueillir le tout venant sans discernement du nombre et des mœurs des arrivants. Le laxisme de l’Europe y a été pour beaucoup avec l’espace Schengen qui désigne un espace de libre circulation des personnes. Ce principe implique le libre franchissement des frontières par tout individu entré sur le territoire d’un des États membres. Un État membre de l’espace Schengen ne peut rétablir les contrôles que dans des cas très précis.
Cela aurait pu être un ajout de liberté supplémentaire des citoyens résidant en Europe, si ses frontières externes avaient été gardées efficacement par une police des douanes. On sait par l’expérience que cette police n’a jamais réussi à empêcher l’afflux des personnes de l’en-dehors de l’UE. Elle ne l’aurait pu, vu les moyens et les effectifs mis à sa disposition. Ce fut le commencement du désastre par l’infiltration de tout qui le voulait au passage aisé des frontières.
Voilà plus de vingt ans que cela dure et ce n’est pas près de finir.
Avec le flux des émigrés en situation régulière, nous avons un autre problème, celui de l’assimilation et de l’intégration de dizaines de communautés étrangères de mœurs et de coutumes diverses.
La Belgique vit dans une sorte d’angélisme qu’elle entretient avec l’émigration. L’image du proscrit sorti clandestinement d’une dictature et arrivant à bout de force dans un havre de liberté, secouru par un peuple belge le cœur au bord des lèvres, est à la base du raisonnement énode et lisse.
L’hospitalité n’étant pas un vain mot, le pauvre rescapé de l’enfer ne peut que bien se trouver auprès de sa nouvelle famille. Il est reconnaissant de l’hospitalité qui lui est généreusement accordée.
L’image d’Épinal représentant des couples avec enfants amenés par le bateau d’une Association humanitaire vers des rivages enchanteurs, alors que la veille ils voguaient sur un gros caoutchouc en perdition, couronne le droit de la mer qui donne l’obligation de sauver toute embarcation en perdition.
C’est beau, c’est grand, c’est généreux et en même temps cela exorcise d’une accusation de racisme qui pèse aujourd’hui sur tous les citoyens à qui par cette menace, on enlève le droit de réfléchir.
En réalité, toute cette politique converge vers une unique interrogation, pourquoi les Autorités responsables ont-elles toujours confondu droit d’asile de quelques-uns avec un afflux d’une transhumance africaine dont on n’a vu que les débuts ?
Les lois de la mer comme les lois de l’hospitalité sont à réécrire quand on passe de dix à quinze personnes en droit d’être secourues à un million !
Qui a intérêt en Belgique à laisser pourrir la situation, au point que nous soyons emportés un jour dans des conflits internes, entre une population émigrée revendiquant la souveraineté sur des quartiers entièrement sous son contrôle et une population autochtone qui voit s’échapper son mode de vie et sa culture, pour se sentir menacée de disparition physique de la terre de ses aïeux ?
L’État d’abord, mettant en priorité les intérêts de l’économie libérale qui a besoin de main-d’œuvre pas cher et parfois même en black, même si ses responsables commencent à réfléchir sur « le trop c’est trop » !
Certains partis politiques croient pouvoir récupérer et éduquer le tout-venant venu d’ailleurs par la confusion du pays d’origine sous-développé et misérable par rapport au pays d’adoption, tous deux régis par le même système économique. L’astuce confond adroitement régime corrompu et autoritaire avec la marinade capitaliste infestée de requins dans laquelle nous pataugeons en essayant d’en sortir, en faisant l’impasse sur les quelques nuances qui séparent un citoyen du bas de Seraing, avec un locataire d’un gourbi des confins marocains.
Enfin les bonnes âmes craintives et sottes qui feraient tourner la mayonnaise de toutes les démocraties, vexillaires de toutes les conneries, nous valent la situation dans laquelle nous sommes.
Tout cela fait du monde, de sorte que les émigrés peuvent dire qu’ils ne sont pas sortis de l’auberge, alors que nous, nous n’en sommes pas loin !