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Les sondages PIÈGES à CONS

Tous les sondages ne sont pas bons à consommer sans modération.
Celui-ci s’est fait sur un sujet délicat «Démocratie ou Dictature ? ». Le libellé n’est certainement pas celui-là. Il doit être plus nuancé, du genre « Seriez-vous prêt à quitter la démocratie pour un autre Régime ? » ou quelque chose d’approchant.
Selon le sondeur, un Belge sur cinq est ouvert à une dictature ou un parti unique.
Il y a fort à parier qu’il doit y avoir bien plus de gens à vouloir se défaire d’un système qui n’est pas encore une dictature, mais qui n’est plus quand même une démocratie.
Car, enfin, est-ce sérieux d’appeler encore ce Régime, une démocratie ? Ne devrait-il pas y avoir plus qu’une consultation populaire tous les cinq ans ? Les citoyens ne devraient-ils pas être représentés à la Chambre et au Sénat par autre chose que des professions libérales mordant à plein dans le gras des indemnités et des prébendes ?
Plus sérieux aurait-été de poser la question sur le Régime actuel en demandant de répondre à une question « Sommes-nous en Démocratie ou dans une oligarchie convenue entre les partis ? » D’évidence, une majorité des sondés se serait dégagée, pour la seconde option.
Ce sondage a été commandé par la Libre Belgique.
Est-ce une référence ? Depuis longtemps ce journal est avec le Soir et La Dernière Heure, une des gazettes au service de l’État bourgeois.
Le sondeur n’est pas vraiment un professionnel. Emmanuel Vanbrussel, à qui nous devons celui d’aujourd’hui, est rédacteur senior chez Business AM, un journal pas particulièrement de gauche. Il commente surtout les résultats boursiers et conseille les investisseurs.
Les commentaires qui accompagnent les résultats sont édifiants.
« Les superpuissances comme la Russie et la Chine sont dirigées d'une main de fer, ce qui leur permet de prendre des décisions à la vitesse de l'éclair. Cela met à l'épreuve les démocraties occidentales et leur système politique pluraliste. »
Suivent les choix des sondés, avec les commentaires du regrattier Vanbrussel qui eussent hérissé les poils de barbe de Gérôme Fourquet, directeur du département « opinion et stratégies d’entreprise » de l'Institut français d'opinion publique (IFOP) depuis 2011.
« 4 % des personnes interrogées rêvent d’un dictateur comme leader politique – 16 % préféreraient que notre pays soit dirigé par un seul parti, comme en Chine. Cela signifie qu’environ 80 % de la population se sent encore chez elle dans une démocratie, mais que 20 % des Belges seraient prêts à échanger ce système politique. »
On voit la manœuvre, la bande de Chinois d’extrême gauche réfugiée dans un parti qui n’entend pas raison et tire dans le dos de la démocratie, de la Belgique et de l’Europe, n’est que de 20 %. À la première alerte, ces 20 % auront la priorité de finir au trou !
Par ailleurs, un groupe presque aussi important, 18,9 %, pense que la Belgique est déjà une dictature ou qu’elle s’oriente dans cette direction. On ne sait pas si les 18,9 % font partie des 20 % ou si c’est un nouvel abcès que La Libre débusque.

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Peut-être que plus tard, on découvrira que ces derniers sondés n’étaient pas si éloignés de la vérité que le sondeur veut bien dire et que les mécontents étaient au moment du sondage quasiment 40 % !
Question modification de l’ADN, le sondage a laissé de côté un tout autre comportement que les 18,9 % qui pense qu’on est déjà en dictature. « Le Vlaams Belang se bat avec la N-VA pour le leadership du marché politique en Flandre. Cela semble également se refléter dans l’enquête de La Libre, qui montre qu’un pourcentage nettement plus élevé de Wallons (68 %) et de Bruxellois (72 %) identifient l’extrême droite comme un danger, par rapport à la proportion de Flamands (45 %). »
Comme quoi tout serait dans l’appréciation du verre à moitié plein ou à moitié vide.
Il n’y a pas à barguigner. Si le Vlaams et la N-VA emporte les élections en 2024 en Flandre, inutile de compter les voix de gauche ou les voix de droite.
Ce sera sans importance.
Il ne restera plus à la bourgeoisie libérale qu’à négocier un nouveau pacte de gouvernement qui ne ressemblera plus à la Vivaldi, mais plutôt à l’Anschluss, quand les nouveaux adolphins lèveront les barrières linguistiques et que le français sera interdit sur le territoire de Bouillon à Knokke-le-Zoute.
Que les partis francophones se rassurent. Dans sa grande mansuétude les vainqueurs ménageront des emplois et des responsabilités dans la nouvelle démocratie, pour les « grands serviteurs » de l’Ancien Régime. Les riches continueront d’être riches et les pauvres d’être pauvres !
Il faut bien que le mouvement flamand s’appuie sur du concret et qu’y a-t-il de plus concret que la bourgeoisie éternelle, déclinée en flamand ou en volapuk ?

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