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En sterlings ou en dollars ?

Rififi au Parlement européen. L’imagination pour arrondir les fins de mois est sans limite dans ce milieu friqué. Comme quoi l’attrait du pognon, même quand on n’en manque pas, reste irrésistible. À dix-huit mois des élections européennes, l’image de la marque, aux 27 étoiles, en prend un coup ! La Fondation Schumann va devoir souquer sec pour rameuter le client. Les images de liasses de billets saisis chez Éva Kaïlí, vice-présidente du Parlement de Strasbourg, de son compagnon, dans la valise du père de l'élue, ainsi que chez un ancien député européen, Pier Antonio Panzeri, ça fait rêver le loquedu à 50 euros la journée.
Les honnêtes à Strasbourg sont en rogne. Résister à la facilité de se mettre du pognon sur le côté, c’est dur. Si en plus les maffieux se font prendre, ça sert à quoi la vertu par contexte du « tous pourris » ?
Pourtant les sérieux n’ignoraient rien des pas sérieux. Quand dans la tôle à Strasbourg on croule sous les euros, l’instinct marlou se réveille. 705 députés, c’est beaucoup trop pour qu’il n’y en ait pas une bonne pincée qui rêve du dollar qatari et du dinar marocain, pour compenser la vue de tant de billets assurés d’une impossible contrefaçon, que même Elon Musk en aurait la berlue !
Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen, a comme une vague intuition que le «qatargate», ne soit «systémique». Elle aurait du soucis à se faire, d’autres « séducteurs » ont des paquets de liasses pas seulement fleurant le pétrole des déserts, les Républiques poutinisées auraient aussi leurs tentateurs ! L’Europe est ouverte aux quatre vents.
La machine de Bruxelles à une Institution gourmande de pouvoirs. Charles Michel en frétille. Plus les mégalomanes sont nombreux, plus il est facile de les corrompre. L’essaim autour de la reine von der Leyen, avec sa nuée d’ouvrières-fonctionnaires aime le nectar des banques, l’exotisme des vacances et le confort six étoiles. Papa dollar peut fournir tout ça, juste pour quelques petits renseignements, une poussette sur une industrie, un détail pour les renseignements généraux d’une puissance « amie ».
Au fil du temps, l’Europe est devenue une usine à gaz qu’on dirait copiée sur celle de Belgique. Où ça coince, c’est quand l’Europe module ses accords avec des États tiers non européens. La libéralisation du transport aérien entre Doha et l’UE fait les affaires de Qatar Airways. La pêche durable avec le Maroc, incluant le Sahara occidental, met la sardine à la portée des chameliers des déserts. Voilà qui est potentiellement de la braise, ces détails à qui en veut.

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Une certaine Nathalie Loiseau, députée européenne, la Simplicie d’Innocent Chastel, raconte qu’elle a surpris dans son bureau un ambassadeur étranger, en revenant d’une conférence, alors que le bonhomme n’avait pris aucun rendez-vous. Qu’a fait la parachutée libérale ? Elle s’est écrasée, vous pensez un ambassadeur du Trouducukistan ! Charles ne va tout de même pas le convoquer pour demander des explications.
Mettant le nez partout, le parlement de l’UE distribue chaque année des prix. Il s’est piqué au jeu sur les Droits de l’homme en attribuant le prix Sakharov. Ce personnage, Physicien nucléaire, est le père de la bombe H soviétique. Reconverti en donneur de leçons, il a ensuite milité pour les droits de l'homme, les libertés civiles et la réforme dans son pays, après avoir rêvé de tuer tout le monde d’un coup ! Dès qu’il entendait « droit de l’homme » le Qatar sortait sa kalach. Aujourd’hui, il se sert d’une calculette après discussion sur « How much ? ». Qui n’a pas sa Rolex, de l’auxiliaire de surface à la directrice adjointe des relations extérieures, n’a pas réussi.
Dans le quartier de l’UE, les pied-à-terre valent des fortunes. Il y a là une concentration de lobbyistes qui tentent par tous les moyens de peser sur les décisions de l’aéropage suprême européen, tous dents blanches et gueules enfarinées, prêts à tout pour une concession pour les États ou les holdings qu’ils représentent. Le fournisseur en enveloppe kraft ne suit plus ; en billet de cinq cents, on en fourre dans une 21 x 30 !
On entre au Parlement européen comme dans un moulin. On les voit venir les interlopes, les rastaquouères avec leur petit sac de blé, l’œil aux aguets tout en parlant six langues, les poches pleines de petits souvenirs à mille dollars l’unité.
L’Europe n’a pas la culture sourcilleuse. La sécurité dans les couloirs n’est pas assurée. Il y a cinquante badges différents. Vous vous promenez avec une étoile de sheriff de chez Broze, vous ne verrez aucun agent de sécurité vous prier de sortir.
Raphaël Glucksmann, socialiste français, président d’une commission parlementaire qui en répand les joyeusetés : « Les institutions ont été créées à un moment où le mythe de la fin de l'histoire dominait.»
Encore cette douce illusion du néolibéralisme rassembleur des peuples et panacée universelle, décidément les peuples sont bien naïfs !

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