DES CRIS SILENCIEUX…
Ras la frange de cette démocratie au faîte d’une violence physique jamais égalée qui réfugie sa morale de façade dans des interdits de mots comme « nègre » ou « youpin », soi-disant pour prévenir les susceptibilités des uns, devant la montée du racisme des autres.
C’est bien Samuel Leroy Jackson dans le film de Tarantino « Jackie Brown » qui se traite lui-même de « négro ». Mon meilleur copain du temps des écoles, hélas décédé aujourd’hui, était Juif et adorait raconter à la bande de potes des histoires de Youpins ! Quand on l’est, on peut. Quand on ne l’est pas, c’est interdit ! On pouvait croire avant que les Lois étaient faites pour tous. C’était faux !
À l’époque, personne ne s’en émouvait, même les « gros » racistes ne pouvaient s’empêcher d’en rire.
Incapable de rendre la Ville paisible, cette société se défoule sur les intempérances verbales dont elle cannibalise et ostracise les locuteurs. Plus facile de verbaliser un mot qu’un type dangereux sur le trottoir qui menace les passants.
Des mauvaises pensées, Paul Valéry en eut de pleins cahiers. Il n’est pas dit que celles-ci épluchées ne lui valussent pas la correctionnelle en 1936, si cette année-là avait été la jumelle de 2023. Quant à Voltaire, on ne sait pas les années de prison…
Voilà le hic, la Belgique ne rit plus et clôt le bec par la Loi à ceux qu’avant on considérait comme des petits cons racistes, mais que leur connerie ne mettait pas au ban de la société.
Ce respect réglementé ne découle pas de la morale, mais d’une culpabilité sans cesse rappelée des Blancs qui, du temps des colonies, ont humilié et fait souffrir les Noirs, disent les autorités morales.
Admettons. Mais c’était il y a cent ans. Je n’y étais pas. L’Histoire nous apprend aussi que tous les colons n’étaient pas des salauds qui faisaient leurs petites saloperies jusqu’à tard dans la nuit, ni les Pieds-Noirs d’Algérie, ni les Békés, ni les Blancs-péyi aux îles, avant de voir le film « il est minuit docteur Schweizer ».
Cette société qui se veut « purifiée » n’a même pas le respect des morts. Le roman policier d’Agatha Christie « Dix Petits Nègres » renommé en 2020 « Ils étaient dix » le fut sans son autorisation puisqu’elle est morte en 1976, à une époque où l’on n’était pas encore les culs coincés que nous sommes devenus.
Bien entendu les suiveurs du courant d’opinion, les partis politiques ont sauté dans la brèche et sont entrés en compétition sur l’implacabilité d’une loi enfermant les racistes dans une détestation qu’ils voudraient générale, alors que les gens s’en fichent au point que chacun cultive son petit racisme rigolo sous cape.
C’est à croire que tous les Blancs sont racistes et que les Noirs, « toujours » victimes, ne le sont pas !
En bridant les cons sans oublier la muselière, aurait-on peur de leur nombre et des réactions d’une frange nouvelle de la population qui s’impose en s’invitant sans être nécessairement attendue, d’une couleur de peau autre que la nôtre ?
Qu’est-ce que les imbéciles heureux qui sont nés quelque part et qui sont encore majoritaires dans ce pays en peuvent de la diversité des mœurs et des cultures que les transhumances du SUD vers le NORD ont facilitée par les moyens accrus de transport ?
S’il fait bon vivre mieux ici qu’ailleurs, c’est que nous n’avions jadis pas si mal réussi. Est-ce une raison de changer nos mœurs et notre culture, parce que d’autres estiment que la leur est supérieure ?
Qu’est-ce que ces politiques de droite qui aboient sur des malheureux poussés par le désir capitaliste d’améliorer leur barbaque et qui campent sous nos ponts en espérant nos lits ? Qu’est-ce que les vitupérations imbéciles d’une gauche au bord de la crise nerveuse dès qu’on trouve l’islamisme encombrant et sa religion aussi abscons que la chrétienne et qui invective leurs propres citoyens dont le point de vue n’est pas le même sur un père Ubu enturbanné et barbu ?
Si on en est là, c’est la faute à cette Europe asexuée qui rapetisse tout à l’aune du CAC 40 et qui se fout du reste. C’est la faute à cinquante ans de politiques politiciennes du « Je vais voir ce que je peux faire » et qui se résume à « Ça va s’arranger tout seul ! ».
Plus on avance dans ce brouillard anti-permissif, plus on aura à déplorer l’obligation qu’on a de la fermer, sur ce qui n’était déjà qu’une esquisse de la démocratie en train de nous filer entre les doigts.
Scutenaire, ce bon vieil anar bruxellois, en avait une bien bonne « moi raciste ?... je déteste aussi bien les Blancs que les Noirs ». N’en détestant qu’un seul, les beaufs ne peuvent même plus être modestes par l’obligation de la loi.
Le sommet de la tartuferie réside à Laeken, parmi quelques hectares de verdure, au milieu des taudis de 50 m² et des villas à 300 m² du faubourg, dans la parfaite conformité aux règles nouvelles qui fait du dynaste, un surveillé de près par la bienséante Chambre des représentants, et qui, mine de rien, vous a finalement les allures d’un Napoléon III, avant ses pierres aux reins. Poli, courtois et tout, hautement bienveillant, parangon des vertus, le dynaste couvre sous ses ors et décorations une répression de l’oser dire comme sous le règne du neveu de Bonaparte.
Personne dans ce pays ne moufte contre le vent mauvais qui empêche tout le monde de l’ouvrir parfois de travers, ce qui fait tellement de bien en ces temps de chien qu’on a l’étau des sphincters qui se desserre !
C’est si bon de rire ! De soi d’abord, par élégance, des autres ensuite par une bénigne méchanceté qui, au moins, ne fait pas de morts au nom de l’Islam !
Ah ! la panse de Gargantua secouée de son rire devant nos petites gueules tristes !...