Un cri du cœur !
On le savait, mais on en n’était pas certain ; il s’agissait des salaires que les patrons des deux grandes centrales CSC et FGTB (ne parlons pas de la CGSLB, le syndicat libéral corrompu jusqu’à la moëlle par le système).
Maintenant on le sait et on est édifié.
Au niveau du pognon, on pouvait dire que les « élites » du système politique se gavent, pendant que la population crève la dalle. On peut dorénavant y associer les chefs du syndicalisme belge !
Faut-il que le syndiqué soit ballot-ballot pour encore leur verser le denier du pauvre !
Voilà longtemps que ces organisations que l’on croyait par nature ouvrière ne sont plus que des moyens pour le système et les patrons, à réfréner les ardeurs de lutte pour la justice sociale.
Enfin , il est temps de lâcher la bombe, la voici dans toute son efficacité recueillie dans un grand journal belge, non socialiste, ni chrétien peut-on écrire.
« La liste 2021 relative aux mandats exercés en 2020, publiée au Moniteur, permet de constater que Marc Leemans a déclaré un revenu brut de 100.000 euros en tant que président de la Confédération des syndicats chrétiens (CSC), ainsi qu’un montant compris entre 5.000 et 10.000 euros en tant que membre du conseil de régence de la Banque nationale.
Le nom du président de la FGTB, Thierry Bodson, n’apparaît pas sur cette liste. Mais bien celui de son prédécesseur Robert Vertenueil, qui a, comme Marc Leemans, déclaré un revenu brut autour de 100.000 euros, plus entre 1.000 et 5.000 euros comme régent de la BNB. Mario Coppens (CGSLB) déclarait quant à lui des revenus d’environ 200.000 euros pour sa présidence du syndicat libéral, soit deux fois plus que ceux des deux grands syndicats. »
Ces fines ordures se font au minimum 9.500 euros pas mois et sûrement davantage quand on sait toutes les ramifications et les petites chapelles où la présence du chef est payante.
Rien qu’à voir Bodson, sa dégaine, son air malheureux, venir à la tribune plaider pour les petits, les écrasés par le système et dénoncer les sans scrupules qui exploitent la détresse, le cœur de tout honnête homme devrait se soulever de dégout ! Il manque juste à ce discours le reproche que les riches font aux pauvres : leur peu de courage et de volonté à remonter la pente !
Maintenant, que preuve en main, ces asticots ne valent pas la corde pour les pendre, que pourrait faire les syndicalistes qui pensent – et j’en suis – que des associations ouvrières ont toujours et plus que jamais un rôle de défense sociale important à avoir dans un pays comme le nôtre, corrompu dans toutes ses structures supérieures, même ouvrières (hélas) ?
Les foutre à la porte avec de grands coups de pied au cul ? Mais, ils ne sont qu’à moitié responsables. Ce ne sont pas eux qui ont sauté dans le pot de beurre, mais leurs prédécesseurs, les Gillon, les Renard, déjà… Ce qu’on leur reproche, c’est le manque de réflexe devant cette manne mensuelle et sans s’écrier « Ah ! mais non, je ne vais pas tenir en tribune des propos sur la grande misère des petits, alors que je me fourre près de dix mille euros par mois dans la poche ! ».
Ce réflexe de l’honnête homme leur a manqué lors de leur accession à la fonction. C’est ça qu’on leur reproche. En outre, déjà bien placé pour décocher le schmilblick, qui sait s’ils n’ont pas postulé l’emploi, rien que pour se farcir tous les avantages de la fonction, sans aucun idéal, ni cœur sensible au malheur ?
Reste que tout ça est fort gênant et montre bien que le peuple est tout seul à faire le dos rond pour éviter les coups et qu’il n’y a guère de monde dans les niveaux de la joncaille et du luxe pour lui tendre une main secourable.
On regrette que pas un de ces messieurs-dames (il ne faut pas oublier l’ineffable madame Ska du syndicat chrétien) ne dise à la cantonade « Comme vous avez raison et comme j’aurais honte de prendre tant d’argent des caisses syndicales ! C’est autant de possibilités d’actions que je prélève chaque mois. C’est au-dessus de mes forces. Je ne peux pas vous faire ça ! »
Ce discours-là, vous pouvez toujours l’attendre, mais il ne viendra pas.
Démasqués que vont-ils faire ?
Rien, ils sont fermement assis à la place qu’ils occupent et les flatteurs qui gravitent autour d’eux iront dans leur sens « Vous pensez les responsabilités. Ils n’en dorment pas de la nuit, les malheureux ! ».
Les organisations syndicales poursuivront leur quotidien de collaboration avec le système, l’État d’abord, puisqu’elles servent d’intermédiaires pour les indemnités dues aux chômeurs syndiqués, à toutes les embrouilles conventionnelles et à la collaboration avec les Offices de placement. Au patronat ensuite, dans des marchandages sur les métiers et les contrats qui s’en réfèrent, pour des Conventions à la mords-moi-le fion qui, dans la plupart des cas, tiennent le travail pour rien et l’ouvrier pour de la merde !
Ah ! ce qu’on est mal et comme cette engeance nous est néfaste et comme nous devons nous préserver de partout, y compris de ceux en qui nous avions confiance !